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L'appétit d'une lectrice

Un homme, une femme, un jeu, une relation épistolaire

Proposée le 25/01/2017 par Episto

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Thème: extra-conjugal
Personnages: FH
Lieu: Bureau, travail
Type: Fantasme


Je reçois souvent, via mon éditeur, des lettres d’admiratrices. Il faut dire qu’après trois best-sellers, à trente-cinq ans, j’arrive enfin à vivre de mon art. Je suis devenu, grâce à mes livres et aux médias, ce qu’on appelle, un personnage public. Ce jour là, alors que je m’apprêtais à donner une interview pour un célèbre magazine, et que je terminais à toute allure un café crème dans mon bistrot préféré, un jeune homme, casqué, fit éruption dans le bar et me demanda si j’étais bien monsieur X. Je répondis par l’affirmative. Comme je m’apprêtais à devoir signer un énième autographe, je plongeais dans ma sacoche d’ordinateur pour extirper un stylo. Le temps que je relève la tête, le jeune homme avait pris son envol. Je le vis qui enfourchait un scooter et disparaître dans la jungle urbaine. Je me demandais à quoi tout ceci rimait, quand je remarquais une enveloppe posée sur la table…

La lettre contenait une photo. Un très beau corps de femme, en porte-jarretelles allongé sur un lit, la tête floutée, dans une pause suggestive avec au dos, un simple mot : « Si vous voulez en savoir plus, écrivez-moi… », suivi d’une adresse mail.

Toute la journée j’ai beaucoup hésité. J’étais tiraillé entre l’envie furieuse d’aller plus loin et l’intuition que le plaisir à prendre serait aussi profond que les pièges à éviter.
Ce soir là, alors que ma femme était couchée, j’optais pour une petite prise de risque. J’imaginais un premier pas sans conséquence. J’envoyais donc un simple « Qui êtes vous ? » avant de me remettre au travail.
Je pensais que la réponse arriverait le lendemain et que j’allais pouvoir me concentrer sur un article, que je devais écrire de toute urgence.

Trente minutes plus tard, alors que j’avais réussi à chasser cette maudite photo de ma tête, je reçu un mail qui me disait :
« Je suis aussi une voix,
D’ailleurs, si vous voulez continuer, allez vous rassasier au restaurant Jean de la Fontaine. Un paquet vous attend…
D’autres plaisirs suivront… »
Bonne nuit bel écrivain ».

Le mail était accompagné d’une pièce jointe. Je l’ouvris. C’était une bande sonore. D’abord, je n’entendis rien, puis peu à peu, je distinguais une respiration, des bruits de succion, le souffle se fit de plus en plus net, jusqu’à se transformer en effluve de souffre. C’était si joli à entendre que mes mains enserrèrent mon sexe, j’étais tendu à l’extrême. Il y avait de la poésie, de la mélodie et le diable en personnes dans ces rires, ces râles et cette intimité. On discernait clairement, des doigts, qui surnageaient dans un plaisir brut. Mon inconnue coulait littéralement et joyeusement, ne cachant rien de son plaisir, et je me branlais à son rythme jusqu’à ce cri. Un cri du cœur et d’abandon…

Je travaillais alors une bonne partie de la nuit et j’alternais de temps en temps avec une petite pause musicale…

Le lendemain surexcité, après avoir pris une douche pour me laver de mes péchés nocturnes, j’allais prendre mon petit déjeuner dans l’établissement qu’elle m’avait indiqué. Je demandais s’il y avait un colis pour monsieur X et le garçon, qui m’attendait depuis la veille, alla le chercher derrière le comptoir. J’étais d’humeur joyeuse et je commandais une coupe de champagne. Puis j’allais tranquillement m’installer en terrasse au soleil… Je posais le paquet sur la table, et j’allumais une cigarette. J’étais fiévreux. J’essayais d’imaginer ce que le carton pouvait bien contenir. Au poids, il était presque vide, c’était donc un tout petit objet…

N’y tenant plus, je le déballai et trouvais enveloppé dans du papier bulle, un porte-clef lumineux auquel était accroché une petite clef, sans doute celle d’un cadenas ainsi qu’une feuille de papier blanche pliée en quatre. L’écriture était belle et arrondie :

« Ce soir, tu devrais proposer à ta femme d’aller au restaurant « l’antre d’Orphée »! Prends bien soin de ce porte-clef, c’est la clef du bonheur… Je serai moi aussi accompagnée… Tu ne me remarqueras pas sauf si tu suis la lumière… »

Décidément, je ne comprenais rien. Et pourtant j’étais encore très loin d'envisager la suite.

J’envoyais donc un texto à ma meilleure moitié qui accepta avec plaisir l’invitation. J’allais lui acheter un collier en or blanc pour apaiser ma conscience et je passais tout le reste de la journée à négocier avec mon éditeur les droits de mon premier roman pour une adaptation cinématographique.

À 19h, je rentrais à la maison et impatient, j’enfilais mon plus beau costume. Le restaurant était très chic. Trois étoiles au Michelin. On nous servit d’abord un amuse-bouche et j’essayais désespérément de deviner qui pouvait être la licencieuse inconnue qui m’avait tant gâté. J’espérais que ce n’était pas cette blonde qui n’arrêtait pas de me reluquer, elle ne me plaisait pas du tout. Était-ce la brune du bar accompagnée d’un homme qui avait l’âge d’être son père ? Peut-être bien. Finalement non... J’essayais tant bien que mal de me dédoubler pour découvrir cette femme sans que la mienne ne découvre mon jeu.

D’un coup, un serveur portant un cocktail enflammé chanta joyeux anniversaire et se dirigea vers une table perdue sur notre gauche. Je distinguais mal la fille et j’essayais de voir si c’était elle… Bingo, elle me regardait elle aussi. À moins que ce ne soit le serveur. Je décidais d’aller aux toilettes pour en avoir le cœur net. Quand je passais devant elle, elle me fixa elle aussi. Suivre la lumière c’était plutôt bien trouvé. Elle était jolie, sans être belle au sens strict, mais elle avec quelque chose de sexuel dans le regard qui m’excitait.

Je me mouillais le visage, remontais les escaliers, lançant un sourire à ma belle inconnue, sourire qu’elle me renvoya, et me rendis compte que ma femme était en train de discuter avec Charles le mari de sa supérieure hiérarchique…

Je lui lançais éberlué :

- Que fais-tu là ?

- Je posais la même question à ta femme. Lara m’invite au restaurant, je l’attends. On fête sa promotion, on lui a annoncé aujourd’hui qu’elle était officiellement passée directrice commerciale !

- Merveilleux, viens t’asseoir avec nous !

- Mais non on ne va pas vous déranger…

- Mais pas du tout, tu rigoles !

Je comptais sur cette intrusion inespérée pour me sentir plus libre d’échanger avec mon inconnue des regards cachés et complices.

Tout d’un coup, j’eu un flash et si c’était Lara ?

Charles s’installa juste devant moi, si bien que n’y voyant déjà plus clair, je n’y voyais plus rien du tout. J’essayais tout en lui faisant la conversation de me remémorer chaque scène pour trouver des indices quand sa femme fit son apparition.

Elle était divine comme à son habitude. Elle portait une robe longue, décolletée, fendue sur le côté, laissant apparaître ses longues jambes et des seins qui semblaient flotter aux quatre vents… Elle parut ouvertement surprise de nous voir, ce qui calma mes doutes, mais tout de même. Lara était un fantasme ambulant.

Je fus assurément déçu quand elle nous expliqua qu’elle avait appris la bonne nouvelle à 14H et que c’était leur patron qui leur offrait le repas pour fêter sa promotion et la remercier des bons chiffres obtenus cette année.

Bientôt, je vis aussi passer mon inconnue qui me lança un regard appuyé et qui partait. Le couple allait sans doute diner ailleurs. J’étais donc maintenant persuadé que c’était elle et je me reconcentrais alors sur ma notre quatuor…

Je me mis alors à triturer machinalement dans ma poche le porte-clef, pensant au plaisir qu’il promettait et au mail que j’allais sans doute recevoir tard dans la nuit, je vis plusieurs fois Lara sursauter et me sourire alors que j’appuyais par intermittence sur l’interrupteur de la diode.

Son mari lui demanda si ça allait.

Je venais de comprendre…

Je réessayais, en maintenant mes doigts sur le bouton, ce qui la fit se cambrer sensuellement et se maintenir dans cette position.
Elle se mit à rire.
Je reconnus la mélodie immédiatement.
Et son rire me fit tellement bander que je faillis éjaculer dans mon caleçon...

Une suite ?

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Commentaires de l'histoire :

Rochelle Athenaïs
Texte magnifiquement écrit ... vous m'avez cueilli... Je ne suis pas certaine de vouloir une suite... pour moi l'essentiel est déjà écrit... Tout est dit... Je ne regrette pas...
Posté le 28/03/2017

Anonyme
Très bon début ! Oui, une suite s'il vous plait... des suites même !
Posté le 1/02/2017

Anna
C'est excellent. Bien écrit et très fantasmagorique. J'ai beaucoup aimé.
Posté le 30/01/2017

Episto
Merci Kya pour votre commentaire, mais je n'ai pas votre mail...
Posté le 26/01/2017

Kya
trop cool. j'attends la suite dans mon mail s'il vous plaît
Posté le 26/01/2017


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