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Les liaisons dangereuses 2.0. Chapitre 2 : conseils d'une libertine aguerrie

Une libertine expérimentée prend sous son aile un jeune loup avec qui elle échange par mails sur « Le Site ». Cette maîtresse 2.0 l’éduque et lui donne des devoirs à faire, dont son élève devra lui rendre compte dans les moindres détails. Elle sent tout son potentiel et compte bien en jouir...

Proposée le 8/09/2023 par Créatif21

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Thème: Couple, passion
Personnages: FH
Lieu: A la maison, intime
Type: Roman


Cher Antoine,

Merci pour votre dernier message et votre récit, dont les détails ont dépassé toutes mes espérances. Je vous prie d’excuser une réponse aussi tardive de ma part ; un de mes réguliers favoris m’a enlevée par surprise pour un week-end des plus exquis, dont mon corps se remet à peine. Quant à mon début de semaine, consacré à mon travail, il ne m’a guère laissé le temps de réfléchir aux mots que je vous destinais.


Nos échanges au café la dernière fois, je dois le reconnaître, m’ont rapidement donné envie de faire plus ample connaissance. Ne vous méprenez pas, cependant ! Je décline pour l’instant votre proposition de deuxième entrevue, aussi courtoise soit-elle. Je ne les programme que lorsque je suis sûre qu’elles se termineront déshabillées. Or, pensez-vous honnêtement que j’envisagerais de me donner à vous, alors que je doute – pour le moment ! – que vous puissiez m’apporter autant de réjouissances que la plupart des hommes qui sont passés par moi jusqu’alors ? Des amants que je peux rappeler d’un claquement de doigts ?


En effet, vos croyances sur la virilité et même sur le sexe en général sont sinon erronées, du moins tellement réductrices ! C’est en tout cas ce qui transparaît dans nos discussions, et plus encore dans votre dernier message, où vous me contez par le menu, comme je vous l’ai demandé, vos aventures passées. Je mets cela sur le compte de votre jeune âge et de votre manque d’expérience. Mais j’y reviens bientôt en détail. Heureusement, loin d’afficher l’arrogance naïve des jeunes loups, vous prétendez avoir envie d’apprendre. Depuis maintenant un mois, je décèle par ailleurs chez vous, au fil de nos conversations, plusieurs qualités que je ne retrouve que très rarement chez les autres jeunes libertins. De l’esprit, tout d’abord, de la curiosité pour les choses de l’esprit, ensuite. Pour moi, c’est érotique en soi. Vous êtes aussi doué de patience et de persévérance, indubitablement ! Enfin, vous avez je dois l’avouer un joli petit cul, à en juger par vos photos. C’est assez pour que j’aie envie de m’occuper de vous, et que je vous formule une proposition à laquelle je vous laisse réfléchir.


J’ai dépassé la quarantaine, vous avez à peine franchi le milieu de la vingtaine ; votre fougue et mon expérience pourraient bien faire des étincelles, pour peu que vous y mettiez du vôtre. Mon amant favori ayant déménagé à l’autre bout du pays, je recherche un régulier certes efficace, mais aussi sportif et cultivé, sans attache, avec qui j’aurais envie de partager mes moments libertins en club, en sauna, et lors de parties fines entre couples. Vous pourriez être ce libertin-là, si vous faites avec assiduité les devoirs que je compte vous donner. Voilà comment j’ai envie que nous procédions. Je vous orienterai vers plusieurs de mes complices du milieu, auprès desquelles je vous recommanderai. Votre mission sera de leur donner envie de vous revoir. Pour y parvenir, vous devrez respecter les préconisations, et réussir les défis, que je vous soumettrai. Il me sera aisé de vérifier le résultat ! Ce sont en effet des amies que je croise régulièrement au fil de mes soirées, et avec lesquelles j’ai l’habitude de partager mes expériences. N’ayez aucune crainte, je ne doute pas qu’elles seront à votre goût, et je dirai le plus grand bien de vous afin que ce soit réciproque. Vos photos de profil et votre conversation, cela dit, constitueront sans nul doute des arguments suffisamment convaincants. Appliquez mes conseils avec succès, et je vous garantis que vous pourrez toucher du doigt la réelle puissance qui sommeille en vous et, par la même occasion, mon cul.


Ma proposition a-t-elle eu raison de votre esprit curieux, ou la trouvez-vous présomptueuse ?
Bien à vous (façon de parler, évidemment),
Charline

***

Chère Charline,


Comment avez-vous pu penser un instant que je puisse décliner votre défi, dont la récompense motiverait un eunuque ? Je suis prêt à jouer le jeu. Votre jeu, puisque c’est ce que vous désirez.


Dans l’attente de vos instructions…

Mes outrageux hommages,

Antoine

***

Cher Antoine,

Votre réponse me réjouit au plus haut point. Voici sans plus tarder la première épreuve que je vous destine. Libre à vous de vous y confronter, si le défi vous tente. Elle sera je n’en doute pas à votre portée ; il s’agit de démontrer votre potentiel créatif. En lisant vos exploits, que vous avez gentiment accepté de me raconter comme je vous l’ai demandé, j’ai cru deviner que votre conception d’un rapprochement entre deux corps pouvait se résumer de la sorte : plaisirs de la bouche, introduction ici et parfois là, explosion des sens. Ne savez-vous donc pas qu’il y a de multiples moyens jouissifs de sortir de ces schémas stéréotypés, que vous avez sans doute appris par écran interposé ? Je devine derrière cette répétition ritualisée une peur de mal faire, d’improviser, voire de perdre le contrôle et de vous laisser dominer. Je me trompe peut-être. Quoi qu’il en soit, abandonnez votre plan de vol immuable, et mettez un peu de fantaisie dans tout cela ! Prenez et surprenez ! Le plaisir n’en sera que décuplé.


Votre première cible, si vous l’acceptez, sera M****89, que j’ai accueillie à plusieurs reprises lors de soirées organisées chez moi, délicieux moments dont je vous passe (à regret…) les détails ici. Depuis que je l’ai prise sous mon aile, ce n’est plus tout à fait une oie blanche. Elle m’a déjà parlé de votre profil – dans notre pauvre région, les nouveautés intéressantes ne sont pas légion donc on les remarque – mais elle n’ose pas vous contacter par crainte que vous ne soyez pas intéressé. Eh oui, même une belle femme peut en arriver à douter de ses atouts. A vrai dire, beaucoup de libertines laissent venir les hommes à elles (elles n’ont qu’à se baisser pour choisir), mais rechignent à les approcher par peur d’être rejetées ; en cela elles sont des femmes comme les autres ! Banal pour la plupart des hommes, un refus est souvent déstabilisant pour la gente féminine, qui par conséquent évite de s’y exposer. Contactez donc ma complice, je suis sûre qu’elle vous plaira autant que vous lui plairez ; c’est une trentenaire pleine de vice et de fougue, vous trouverez nécessairement matière à discuter. Elle est avide de nouvelles rencontres en ce moment, ainsi vous trouverez « en elle » un terrain de jeu idéal pour commencer – en attendant plus difficile ! Attention cependant ! Je l’ai vue à l’œuvre, et l’ai pratiquée de très près, cette merveilleuse bi est une libertine élégante, de haut vol, cérébrale, sans commune mesure avec les spécimens vulgaires qu’on peut parfois rencontrer sur le site. Il vous faudra innover si vous voulez la convaincre de vous revoir…


Mon conseil : commencez à la séduire, puis faites-la languir dès que vous sentirez son intérêt pour vous. Un homme est d’autant plus séduisant lorsqu’il apparaît déterminé, mais patient ; faites-lui comprendre, non sans délicatesse cependant, que votre « carnet de bal » est déjà complet pour le moment. Si ce n’est pas le cas, faites-le lui croire ! Finalement relancez-la, en prétextant qu’enfin un créneau se dessine. Cela nous titille quand nous sentons que nous avons de la concurrence, et plus encore quand nous nous sentons choisies, favorites, au milieu d’un harem…Trop d’hommes laissent transparaître leur avidité : s’ils savaient combien cela nous donne envie de tourner les talons…
Quand vous rencontrerez M****89, ce que je vous souhaite, témoignez-lui votre intérêt, votre désir, puis faites monter la tension lentement jusqu’à la frustrer. Je traduis : ne l’amenez pas tout de suite dans votre lit mais programmez un nouveau rendez-vous le lendemain ou le surlendemain. Faites-en sorte de prolonger le plus possible cette phase tellement délicieuse où les corps s’approchent, s’effleurent, se cherchent ! Libérez, enfin, l’animal qui sommeille en vous, puis faites-le retourner dans sa tanière quand vous le déciderez : il y aura là de quoi la rendre folle et alimenter la spirale du désir. Rien n’est plus désirable pour une femme conquise qu’un homme qui l’arpente, l’explore, la parcourt patiemment. Croyez-moi, ce qu’on appelle de manière déplorable les préliminaires peuvent en réalité agrémenter toute une soirée, et ponctuer de tendresse des moments de fougue qui ainsi, comme par miracle, semblent pouvoir renaître indéfiniment. De la même manière, jaillir et tressaillir ne signent nullement la fin de quoi que ce soit, pour peu qu’on ait du désir. Au passage, je me permets de rappeler à votre souvenir le livre dont je vous ai parlé dernièrement. L’avez-vous lu ? Il vous accompagnerait à merveille dans votre mue.


Place à la pratique. Si vous aimez les défis, alors tentez de séduire M****89, et le cas échéant de lui donner le meilleur de vous-même. Avec protection, si vous voulez que nous nous rencontrions. Revenez vers moi, ensuite…et racontez-moi tout, dans les moindres détails ; je vous dirai à quelles activités solitaires je me serai adonnée en vous lisant, en espérant que votre récit en vaudra la peine.

Dans l’attente de vous lire.

Charline

***

Chère Charline,

J’ai tardé à vous répondre, mais je pense que votre attente n’aura pas été vaine. J’ai pris mon temps, peut-être pour la première fois de ma vie ! Libre à vous de vérifier la véracité de mon récit, puisque vous en avez les moyens. Au préalable, je dois vous témoigner ma reconnaissance pour tous vos précieux conseils, qui ont porté leurs fruits au-delà de ce que vous pouvez imaginer.


J’ai écrit à M****89. Je vais être honnête avec vous, puisque cela vous plaît : Morgane est une femme que je n’aurais, il y a encore quelques mois, osé approcher et caresser qu’en rêve. Un mélange de failles et de puissance, de fragilité et de force, de soumission et de douce domination. Quelle ne fut donc pas ma surprise de constater que, comme vous me l’avez obligeamment indiqué, mon profil lui plaisait ! J’ai eu toutes les peines du monde à feindre un intérêt mesuré et à éviter de répondre tout de suite à ses messages, laissant passer plusieurs jours parfois ; à d’autres moments je rentrais frontalement dans le jeu de séduction avant de la laisser de nouveau attendre. Sentir qu’on a l’initiative procure, je l’avoue, un certain sentiment de contrôle...C’est donc cela que vous, les femmes, éprouvez lorsque vous menez le jeu de séduction ?


Entre moments de silence délibéré et brefs moments d’échanges intenses, je mis bien un mois à fixer un rendez-vous avec cette délicieuse créature. Pendant ce temps je jouai avec d’autres libertines afin de tromper ma frustration, tout en sentant bien qu’elles n’étaient que du menu fretin par rapport à la cible que je m’étais fixée, sur le long chemin qui mène à vous. Elles m’ont cependant donné l’occasion de mettre en pratique, non sans bonheur, certains de vos conseils, ainsi que ceux que j’ai pu glaner dans le livre Jouissance cl*b que vous m’avez recommandé. Il est décidément à mettre entre toutes les mains ! Le compte Instagram du même nom n’est pas mal non plus, soyez sûre que j’en suis sorti…grandi. Vous avez raison : il serait normal de consulter des tutoriels et de la littérature pour apprendre à jouer d’un instrument ou à poser du papier-peint, mais pas pour apprendre à donner (et à prendre) du plaisir ? Vous m’avez convaincu.


Le moment vint enfin de rencontrer Morgane autour d’un verre. Son look, entrevu dans ses photos de profil, m’intrigua vraiment tant il ne correspondait pas du tout à l’image que je me faisais d’une libertine ! Une coupe à la garçonne, un jean et un haut large qui cachaient ses formes…Ajoutez à cela la pudeur de sa galerie de photos en lignes, et je ne me serais douté de rien ! S’agissait-il réellement de la même femme que vous avez initiée aux parties fines, et dont vous m’avez décrit les vices ?


Je fus immédiatement séduit par son esprit, encore plus vif que dans nos échanges virtuels, et son regard vert pétillant me happa littéralement. Notre discussion s’avéra très vite ponctuée de sourires malicieux et de perches tendues. La tension était, déjà, palpable entre nous, et je découvris une séductrice hors pair. Au bout d’une heure Morgane me proposa de la raccompagner chez elle mais j’eus envie de faire encore monter son désir d’un cran en poussant le vice jusqu’à refuser, prétextant que je reprenais le travail tôt le lendemain. Rendez-vous fut pris trois jours plus tard. En prenant congé, j’effleurai son bras nu en guise de promesse. Les jours suivants, la teneur de ses messages changea radicalement, me montrant combien son désir prenait de l’ampleur. Je constatai par la même occasion, pour mon plus grand plaisir, que c’était désormais elle qui lançait nos conversations virtuelles. De mon côté, je n’ai jamais été aussi assidu à la salle de sport que pendant ces trois jours. J’aspirais tellement à un moment mémorable que je pris même le temps de me reposer deux heures avant de me préparer au rendez-vous.


La soirée tant attendue dépassa de loin tout ce que j’ai pu connaître jusqu’à maintenant. Je vous dois tout (j’ose espérer pouvoir vous susurrer un jour à l’oreille ces deux derniers mots, orthographiés différemment). Aussi raconterai-je la suite des événements dans les moindres détails à la maîtresse que vous êtes déjà, dans une certaine mesure, à mes yeux. Du reste, vous imaginer lire mon petit compte rendu d’une seule main me donne du courage… L’enthousiasme que les lignes suivantes trahiront ne doit pas vous faire douter de celui avec lequel, assurément, je vous rencontrerai si vous jugez que je le mérite.
Je sonnai donc à la porte de Morgane à l’heure dite, 21h, sans me douter une seconde de ce qui m’attendait. La belle m’ouvrit, m’offrant un spectacle qui me laissa sans voix, tandis qu’elle contemplait l’effet produit, l’air goguenard et satisfait. La combinaison en résille noire transparente, qu’elle portait comme unique tenue, laissait deviner sa poitrine opulente et parfaitement dessinée, son ventre plat et ses jambes d’albâtre. Leur galbe était accentué par les talons hauts que mon hôtesse avait mis pour l’occasion. Ses yeux arrivaient ainsi à la hauteur des miens. Dans une pénombre savamment dosée par les lumières indirectes de son salon, j’entrevis furtivement sa toison, soigneusement taillée.
Ses cheveux bruns coupés court tranchaient avec cette vision de la féminité pure et tout à la fois la renforçaient par un petit côté mutin. Trois jours plus tôt je l’avais trouvée mignonne toute habillée. Voilà que je contemplais, bouche bée, une déesse sculpturale.
Morgane saisit ma nuque et m’embrassa avec passion en me pénétrant la bouche, littéralement.


Puis elle recula pour faire un tour sur elle-même, afin que je puisse apprécier ses cuisses et ses fesses rebondies, et scruta mon regard d’un air interrogateur, en se mordillant la lèvre, dans un sourire coquin qui laissait entrevoir la teneur de la soirée. Loin d’une arrogante assurance, je sentis en elle à ce moment-là l’envie, à ce moment précis, de me plaire, à moi et à nul autre. Une telle impression vous semblera sans doute bien candide de la part d’un libertin novice, mais je vous assure que cette générosité provocante, teintée d’une pointe d’incertitude, me chamboula. Combien de libertines utilisent le feu brillant dans les yeux de leurs amants pour réchauffer leur pauvre demeure intérieure ouverte aux quatre vents ? Morgane, elle, ne dégageait pas ce besoin désespéré de recevoir, mais la simple envie de donner. Je compris alors pourquoi vous écriviez à son sujet « une libertine de haut vol ».


Je songeai à cet instant que grâce à vous, j’étais peut-être sur le point d’écrire la plus belle page de ma vie d’homme, et que j’avais la nuit devant moi pour en goûter chaque ligne. Nous nous assîmes sur son spacieux canapé, et commençâmes à nous embrasser langoureusement en nous caressant. Nous n’avions pas prononcé le moindre mot : nos corps avaient, d’eux-mêmes, pris le relais. Je compris instantanément une des différences fondamentales entre les authentiques libertines et les simples aventures qui avaient jalonné mes dernières années : entre deux baisers Morgane me souriait d’un sourire franc et épanoui, et me regardait dans le fond des yeux en me caressant la joue. Dans un contexte différent, j’aurais pu me méprendre et y voir de l’amour. J’y lus la joie simple d’être deux.


Mes mains caressaient ses jambes, mais l’une d’elles ne tarda pas à remonter pour effleurer le galbe d’un de ses seins à travers le nylon. La résille…jouissance des yeux, assurément, mais frustration des mains ! La bouche de ma partenaire humecta mes doigts avec gourmandise, et ceux-ci finirent par malaxer longuement son téton, qui pointait et dépassait de sa cage. Le déhanchement et le soupir qui accompagnèrent cette attention en dirent long sur le désir de ma partenaire. Je l’abandonnai cependant et, sans la quitter des yeux, me levai pour aller chercher mon sac à dos, que j’avais laissé dans l’entrée. Brûlante d’envie, elle m’observa m’éloigner lentement, le regard curieux. Je revins avec ma « boîte magique », et mon enceinte, que je posai sur la table basse.


Nous nous enlaçâmes de nouveau, tandis que les premières notes de basse d’Angel, de Massive Att*ck, emplissaient le salon et montaient dans nos reins. Je ne pus m’empêcher de penser que plusieurs morceaux de ce groupe semblent, décidément, avoir été composés lors de longues et sensuelles séances de sexe collectif…


De nouveau assis à ses côtés, j’effeuillai Morgane en musique, lentement, patiemment, tout heureux de libérer enfin son corps et de pouvoir le parcourir de baisers. De saisir à pleines mains ses seins et d’en savourer la chaleur et la fermeté. D’effleurer l’intérieur de ses cuisses et de percevoir les ondulations de son bassin. Sentant la vague de sa frustration grossir, je ralentis encore…j’éprouvais pour la première fois la sensation proprement jouissive de tenir le gouvernail de mon désir. Cette tendre tension mouillée dura de longues minutes puis, entièrement nue, ma partenaire chuchota à mon oreille quelques mots bien sentis sur les ruissellements intimes que ce moment lui procurait. N’y tenant plus, elle ouvrit ma braguette et sortit mon sexe sans autre formalité ; elle put alors constater combien la joie était réciproque. Ses allers-retours ne se firent pas attendre ; elle enleva mon jean avec une lenteur extrême, et approcha sa bouche de mon bas-ventre. Cependant, malgré le plaisir et l’excitation qui montaient en moi, ce n’était pas de cette humidité-là dont j’avais envie à cet instant, et j’entendais bien me soustraire à son désir pour mieux la soumettre au mien. La diriger, la guider, et voir jusqu’où elle serait prête à me suivre.


Je la relevai alors, l’embrassai, et la forçai avec douceur mais fermeté à se retourner, à se mettre sur les genoux et à se pencher en avant sur le canapé. J’avoue avoir rarement enfilé un préservatif avec autant de rapidité ! Elle eut à peine le temps de s’en rendre compte que j’appuyai sur son dos d’une main, caressant de l’autre son fessier divin ; sa bouche entrouverte et la profondeur de son regard vert avide, tourné vers moi, m’encouragèrent à plonger en elle. Un genou sur le canapé, un pied ancré sur le sol, je pénétrai alors son fourreau soyeux d’un centimètre, d’abord, jouant à frotter mon gland contre sa vulve. Longuement, avec lenteur, je jouai ainsi durant de longues secondes à la faire soupirer de désir. Morgane laissa échapper un cri de plaisir et de soulagement quand je fus enfin en elle. Rapidement, mon sexe coulissa sans peine, et je pus juger avec délectation combien ma partenaire avait attendu ce moment…Mes bourses ne tardèrent pas à claquer sur ses fesses au rythme ample et puissant des basses indécentes qui nous enveloppaient, tandis que sa tête et ses mains étaient plaquées contre le tissu du canapé. Ses halètements devinrent de plus en plus animaux. Je sentis alors la croupe de ma partenaire chercher peu à peu à imprimer un rythme plus rapide à notre danse lascive. Je me retins cependant de la suivre, ne voulant rien perdre de cette distorsion du temps qui me traversait et me transportait. Au lieu de cela, je me retirai à plusieurs reprises, pour mieux m’immerger en elle. Je ne comptais pas la faire jouir immédiatement, mais bien la faire exploser plus tard, quand je l’aurais décidé…nos corps n’en étaient encore qu’au stade des présentations.


Fourbie d’avoir été ainsi cambrée durant de longues minutes, ma partenaire se redressa finalement. Elle se leva, me prit la main et m’emmena dans sa chambre, sans oublier l’enceinte au passage. S’allongeant sur son grand lit, elle planta son regard salace dans le mien, les jambes écarquillées. Je ne peux vous écrire ici les mots obscènes dont elle me gratifia en même temps en guise d’invitation, mais croyez bien que ma vigueur s’en trouva décuplée. Happé par ses cuisses, je goûtai passionnément son sexe cuivré avec toute la largeur de ma langue, ce que Morgane apprécia au moins autant que moi ; je m’attardai ensuite quelques instants sur son clitoris, juste assez pour que ses gémissements se teintent de légers trémolos ; lorsque je levai brièvement le regard, je l’aperçus, légèrement redressée sur ses coudes, ses deux obus pointant vers moi, en train de contempler le plaisir que je prenais à lui en donner. Cette vision m’excita terriblement. Je me mis alors à la fouiller passionnément avec deux doigts, rapidement rejoints par deux autres de mon autre main. Un tendre crochet vers le haut, frottant sa framboise rugueuse, un autre vers le bas ; je lui prodiguai ces caresses exploratoires tantôt lentement, avec douceur et en les ponctuant de baisers bien placés, tantôt avec fougue voire, je l’avoue, une certaine bestialité par moments. Ma partenaire avait cessé de me regarder, elle était complètement allongée, et s’abandonnait entièrement. J’étais à l’écoute du moindre soubresaut de son bassin, du moindre changement dans sa voix. Je jouais, littéralement, à la maintenir le plus longtemps possible sur cette ligne de crête du plaisir, tantôt en ralentissant lorsque je la sentais sur le point de partir, tantôt en la fouillant de plus belle lorsque je la savais redescendue. Ce fut un long moment de pure jubilation.


La musique s’accéléra progressivement. Je me calquai sur son rythme. Lorsque je sentis poindre l’orgasme de ma divine partenaire, mon corps rejoignit le sien. La lenteur profonde avec laquelle je la pénétrai laissa aussitôt la place à des mouvements circulaires de mon bassin qui la surprirent. Mon sexe, à son tour, explora les recoins de sa grotte intime, ce qui finit de la faire partir. Je décidai alors de la pilonner sans retenue. Cris et bruits humides s’amplifièrent. La main de Morgane pressa et écrasa presque la mienne, agrippée à sa hanche, tandis que ses yeux trouvèrent mon regard pour qu’il les pénètre. Nos langues s’emmêlèrent. La pièce tout entière sentait le sexe, et nous étions imbibés des effluves de l’Autre. Tous nos sens, bruts, nus, étaient revenus à l’état premier et se tournaient vers un unique principe vital, la volupté. Nous étions, l’un en l’autre corps et âme. Nous étions.


Je lui chuchotai alors à l’oreille comment j’envisageais la fin de cette longue soirée. Ce moment, conjugué à mes mots crus, éjecta mon amante hors du temps. Son orgasme semblait ne jamais devoir retomber. Les échos de sa jouissance se répercutèrent en spasmes de plus en plus espacés le long de la membrane de mon corps. Ma tête atterrit en douceur sur sa poitrine, tandis que sa main se mit à caresser mes cheveux. Elle pleurait. Reprenant notre souffle, nous demeurâmes ainsi immobiles pendant de longues minutes durant lesquelles je me sentis traversé de multiples questions. Comment se faisait-il que je n’avais jusqu’alors jamais connu de telles émotions ni une telle alchimie dans mes relations amoureuses passées, alors que je les rencontrais maintenant dans les bras d’une libertine ? Je venais de toucher du doigt le caractère sacré du sexe pur. Une telle intensité n’était-elle qu’un sentiment découlant, par contraste, de mon inexpérience, ou naissait-elle bel et bien d’une réalité, celle de ma rencontre avec Morgane ? Je me surpris à espérer que de tels moments, à la fois tendres, érotiques et torrides, puissent se reproduire à l’infini avec elle. Je me moquai alors intérieurement de moi-même : moi, qui faisais le fier en jouant le mâle sûr de lui et dans le contrôle, j’étais en train, dès un premier soir…de m’attacher ! Attachement qui portait en lui les germes d’un déclin progressif du désir, voire d’une séparation et d’une souffrance future.


Je me convainquis un instant que de tels moments ne pouvaient être forts qu’en raison, précisément, de leur caractère éphémère. Sans doute libère-ton son vrai soi avec moins de retenue dans le présent lorsque la relation n’a pas de lendemain ; l’envol est plus facile sans les entraves d’une vie de couple inévitablement jalonnée de petites remarques, qui se muent souvent en reproches et, partant, en ressentiment. Ce sont ces petites rancœurs, combinées à la routine, qui tuent le désir à petit feu. Et d’ailleurs, en parlant de routine, oserait-on entreprendre ce dont on a réellement envie avec une inconnue, plutôt qu’avec une femme que l’on aime et, partant, que l’on idéalise un tant soit peu ? Une femme que l’on côtoie dans la banalité du quotidien ? Pourrais-je réellement enlacer affectueusement une femme aimée, parler de ses enfants, écouter comment s’est passée sa journée de travail, après l’avoir la veille dominée, écartelée, éreintée ?


Je commençais cependant à me demander si toutes ces questions ne reflétaient pas, simplement, des peurs tapies en moi. Le désir amoureux était-il forcément amené à décliner avec le temps ? Ne pouvait-il pas être alimenté, entretenu, choyé et régulièrement ravivé, comme une braise que l’on transporte à travers le froid ? Au moment où je songeai que, de toute façon, une libertine ne saurait s’attacher, Morgane me murmura, simplement : « merci ».


Je vous raconte la suite de la soirée, qui venait seulement de commencer, dans le message suivant, qui ne va pas tarder à suivre...Patience !

Bien à vous,

Antoine

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