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Housewives pas si desperate… (Partie 1)

Lors de soirées entre filles, des amies bavardent et partagent leurs expériences sexuelles. Elles décrivent leurs vies conjugales et leurs pratiques intimes. Chacune a son caractère et son rapport aux hommes.

Proposée le 27/06/2022 par Scribouilleur

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Thème: Jeu érotique
Personnages: FH
Lieu: Inclassable
Type: Roman


§ Le club de poker §

La soirée s’annonçait sympathique comme toutes les soirées du club des filles. Il y a un an maintenant, Eva et ses amies avaient décidé de se réunir entre elles chaque soir de match. En effet leurs maris, tous "copains de foot", se réunissaient depuis longtemps pour regarder les rencontres sportives autant de fois que leur passion pour le ballon rond les appelait, c’est-à-dire au moins une fois par semaine. Ils se retrouvaient entre potes chez l’un ou l’autre pour descendre quelques bières tout en invectivant l’arbitre de l’autre côté de l’écran qui, tout le monde le savait, n’y connaissait rien au football.

Il avait fallu du temps avant que les femmes, délaissées par leurs époux, n’aient l’idée de se retrouver également entre elles. Mais faisant fi de l’injonction de la société leur enjoignant inconsciemment de rester bien tranquilles dans leur foyer pour attendre le retour du guerrier, elles avaient fini par décider de passer ces soirées ensemble. Rapidement aucune d’entre-elles n’auraient raté ces rendez-vous hebdomadaires pour rien au monde.

Elles commencèrent à jouer aux cartes et elles intitulèrent ces moments leurs soirées poker, même si parfois on sortait le paquet de tarot. Du moins au début. Officiellement, elles se retrouvaient pour jouer aux cartes, mais en réalité elles passaient leur temps à parler et même à boire… pas que du thé. Toutes les cinq habitaient dans le même quartier ou quelques rues plus loin ce qui permettait de rentrer à pieds et d’éviter de conduire en état d’ébriété selon la formule consacrée.

Hormis Sarah qui avait 42 ans, elles étaient toutes dans les mêmes âges, entre 45 et 50 ans. Sarah était d’ailleurs la seule à avoir encore un enfant mineur, en fait son beau-fils de 14 ans, et encore elle n’en avait la charge seulement un week-end sur deux. C’est donc sans complexes ou crainte du qu’en dira-t-on qu’elles se retrouvaient d’autant plus que quand elles rejoignaient leurs hommes tard dans la nuit sur la couche conjugale, il n’était pas rare que leur moitié qui y ronflait bruyamment n’ait pas aussi un petit coup dans le nez. Un point partout, la balle au centre et vive l’égalité homme-femme.

Donc les soirs poker, on buvait, on rigolait et on parlait entre filles tout comme on pouvait le faire à 20 ans. Et rapidement le sujet principal devint les mecs, les expériences amoureuses et le cul. Car oui, il ne faut pas croire messieurs, vos femmes aussi peuvent parler de cul et un groupe de filles désinhibées comme celui-ci s’en donnait à cœur joie. Cependant, il y avait une règle absolue que chacune avait jurée de respecter. Ce qui se disait ou se faisait ces soirs-là ne devaient en aucun cas transpirer au dehors. Même sur l’oreiller, aucune ne devait jamais évoquer quoique ce soit à son mari.

Eva arriva devant chez Rose qui l’attendait déjà sur le trottoir. A 50 ans, Rose était la doyenne de la bande, mais gare à celle ou celui qui le ferait remarquer. Cette rousse incendiaire, toujours moulée dans une robe dessinant ses courbes de pin-up, du haut de son mètre soixante-quinze rehaussé de hauts talons dépassait d’une tête son amie Eva avec son mètre soixante-cinq sous la toise et ses semelles plates.

Eva apprécia le parfum capiteux de son amie en lui faisant la bise. Elle était chaque fois impressionnée de constater qu’elle était en toute circonstance chic et sexy. Non pas qu’Eva eut à rougir de la comparaison avec son physique : blonde aux yeux bleues, à 48 ans elle avait su rester svelte. Mais être apprêtée comme Rose tous les jours lui aurait demandé trop d’énergie et elle n’en avait ni l’envie, ni le besoin au quotidien. Et puis même si elle était en jeans baskets ce soir, elle savait que ce pantalon mettait en valeur ses fesses et que son large décolleté dévoilant à peine ses petits seins était mine de rien de nature à accrocher les regards.

— Comment vas-tu ma chérie ? lui demanda Rose en lui adressant son sourire éclatant dévoilant une dentition parfaite qu’ourlaient ses lèvres maquillées de rouge.

— Super ! Une journée de boulot bien chiante et une bonne soirée entre copines en perspective, donc tout va bien, lui répondit-elle d’un air enjoué.

Secrétaire de direction dans une boite d’import-export de meubles, Eva aimait son travail même si son patron était parfois lourd et qu’il fallait qu’elle le remette en place de temps en temps quand il commençait à être trop entreprenant.

Elle n’en avait jamais parlé à Pierre son mari et s’estimait suffisamment grande pour se défendre toute seule. D’ailleurs elle devait reconnaitre qu’elle en profitait, d’un croisement de jambe en jupe ou d’une moue mutine tout en mâchonnant son stylo, elle savait mener cet imbécile de M. Legrand par le bout du nez, si ce n’est par le bout de la queue et quand il se sentait pousser des ailes elle savait le remettre à sa place en lui rappelant les limites à ne pas dépasser. Son Pierre serait sûrement amusé de savoir qu’elle jouait de ses charmes, mais apprenant que l’autre tentait parfois une main baladeuse, il n’est pas impossible qu’il aurait mis les points sur les i à M. Legrand de manière moins subtile qu’elle le faisait elle-même…

Tout en allant bras dessus, bras dessous avec Rose, Eva eut une pensée fugace pour Pierre. Expert-comptable dans le plus gros cabinet du coin, ils s’étaient rencontrés alors qu’ils étaient à la fac il y a plus de vingt ans. A l’époque il avait plus de cheveux et aujourd’hui ça le tracassait, mais elle le rassurait en lui disant qu’elle le trouvait toujours aussi sexy. Ils avaient une vie heureuse et leurs deux filles de 20 et 22 ans faisaient leur fierté.

En quelques minutes elles arrivèrent chez Romane, une pétillante petite brune à la poitrine avantageuse, qui sans plus attendre les invita à entrer.
Anne-Marie et Sarah étaient déjà arrivées et les attendaient autour de la table de la salle à manger où un tapis de jeu avait été déroulé.

Le paquet de carte trônait en son centre tandis que sur une desserte se trouvaient verres et bouteilles. En général on commençait par des bières et il n’était pas rare de finir avec un alcool un peu plus fort.
Toutes à leur joie de se retrouver, les cinq amies commencèrent à bavarder. Romane tamisa les lumières et elles prirent place autour de la table. Le rituel était maintenant immuable et chacune prenait la place qu’elle avait d’habitude.

A la droite d’Eva se tenait Anne-Marie serrée dans son éternelle chemise col Claudine, son gilet, sa robe plissée et son serre-tête. Avec Jean-Eudes son mari, assureur de son état, et leurs quatre enfants, 3 filles et un petit dernier, ils formaient le couple catho parfait allant jusqu’à la caricature. Messe le dimanche, bienpensants et toujours prêts à aider leur prochain. Femme au foyer, Anne-Marie avait élevé ses enfants tout en donnant son temps à la paroisse et en faisant le catéchisme avec le prêtre. Malgré sa dégaine et son air stricte, Anne-Marie était bonne camarade. Elle écoutait avidement les histoires de ses amies et parfois intervenait dans les conversations là où on ne l’attendait pas au plus grand étonnement des autres.

A la droite d’Anne-Marie s’asseyait Romane, leur hôte de ce soir, professeur de français au collège. Basile, son mari, un grand gaillard à la mâchoire carrée était architecte. Ils s’étaient installés dans la région avec leurs deux fils âgés maintenant de 18 et 19 ans il y a une dizaine d’années.

Venait ensuite la pimpante Rose qui là-bas déjà prenait de l’avance en se servant un gin tonic. Elle tenait une boutique de lingerie dans la rue commerçante de la ville. De manière plus officieuse, elle vendait également toute sorte de sextoys ou d’objets érotiques sur son site en ligne ainsi que dans son arrière-boutique. Elle était très vite devenue la dealeuse d’accessoires coquins des copines. Paul-Henri, son mari, voulait qu’on l’appelle Paul. Les rares fois où l’on entendait Rose l’appeler Paul-Henri, tous savaient que ce dernier allait passer un sale quart d’heure. Cependant c’était rare tellement Paul était une pâte avec tout le monde. Grand, bien qu’avec ses très hauts talons Rose parvenait à le dépasser d’un centimètre, chauve, barbu il était toujours jovial. Banquier depuis vingt-cinq ans, il était désormais le directeur de son agence.

Enfin Sarah, la benjamine de la bande. Blonde, elle ressemblait physiquement à Eva avec cinq centimètres de plus mais les mêmes petits seins. Secrétaire de mairie, cela faisait douze ans qu’elle était mariée à Adrien de sept ans son aînés. C’était un remariage et Adrien avait eu un fils, aujourd’hui âgé de quatorze ans, de sa première femme. Sarah était toujours habillée plutôt sexy, jupe ou robe, jambes gainées de bas. Elle mettait parfois des pantalons serrés et particulièrement un pantalon de cuir qui faisait retourner les têtes sur son passage. Dès qu’Adrien était dans les parages, elle se collait à lui et en soirée elle ne le quittait pas d’une semelle. Ce grand escogriffe aux cheveux gris, bedaine en avant, se pavanait alors avec elle à son bras comme s’il promenait un trophée.

Alors que Romane s’était saisie du jeu de cartes et commençait à distribuer, Eva se remémora toutes les séances précédentes et tout particulièrement la première soirée poker où, un peu éméchées, on avait commencé à parler cul.

§ La première soirée bavardages §

« A quelle fréquence avez-vous des rapports sexuels avec vos hommes ? » avait alors lancé à la cantonade Rose en plein milieu d’une partie. Eva et Romane avaient pouffé, Anne-Marie avait rougi et Sarah avait à son tour demandé :

« Il faut d’abord définir ce que tu appelles un rapport, non ? »

Rose l’avait fixée du regard avec un petit sourire tout en acquiesçant.
« Tu as raison. Partons du principe qu’un rapport équivaut à une éjaculation pour monsieur ou un orgasme pour madame… ou les deux.»

S’adressant à Eva que le sujet et l’alcool rendait quelque peu hilare, Rose ne lâchant pas l’affaire lui demanda d’être la première à répondre : « Quelle fréquence ? ». Alors que toutes s’étaient tournées vers elle, Eva reprit son sérieux et réfléchit pour répondre. Elle essaya de se souvenir quand Pierre et elle avaient-ils fricoté pour la dernière fois.

Après un effort de concentration elle fut stupéfaite d’arriver à la conclusion que cela faisait au moins trois semaines… peut-être même plus. Cependant pour ne pas perdre la face devant les autres, elle répondit de manière vague à Rose :

« Je ne sais pas, disons qu’en moyenne on fait ça une fois par semaine ». Elle dévisagea une à une ses amies pour essayer de déterminer si elle ne passait pas pour une loser. Amusée, Rose posa la même question à Romane.

« Je dirais une à deux fois par semaine » dit-elle en haussant les épaules tout en regardant Eva comme pour s’excuser d’avoir annoncé mieux.

Sarah à son tour annonça : « En ce qui nous concerne, c’est minimum une fois par jour. Quand Adrien est en déplacement pour le travail, on le fait même en vidéo par téléphone ».

Elles s’étaient toutes tournées vers elle interloquées, se demandant si elle ne blaguait pas, puis rirent et sifflèrent pour la charrier. Mais Sarah était tout ce qu’il y a de plus sérieux.

D’une voix timide Anne-Marie à qui on n’avait même pas pensé à poser la question dit « Nous, c’est tous les samedis soirs. ». Merde se dit Eva, même le couple le plus coincé fait mieux que Pierre et moi !

Puis d’un coup les conversations fusèrent dans tous les sens. Elles voulaient plus de détails de chacune. L’une évoquait les besoins des mecs, on lui répondait besoins des nanas. Pourquoi était-ce à elle de faire ci, ou à eux de faire ça. Ils sont différents. Non, on est pareils. Et vous, comment vous faites ?, etc…

Rose demanda la parole et elles finirent par se taire pour l’écouter. Elle prit un ton de professeur comme si elle donnait un cours universitaire en fac de sexologie à une classe de pucelles.

« A l’adolescence les hormones des mecs se mettent en marche. Ils découvrent leur joujou et le plaisir qu’ils peuvent en tirer. Ils l’ont en permanence à portée de main du coup ils y pensent tout le temps et la tentation est grande de l’utiliser. »

Maintenant qu’elle avait toute leur attention, elle continua. « En général ils se masturbent tous les soirs avant de s’endormir, voire plusieurs fois par jour, je pense que c’est un secret pour personne, notamment pour celles d’entre nous qui ont eu des fils. »

Romane approuva : « Les cartes de France dans les draps, les tâches sur la moquette, sur les murs, les rouleaux de sopalin qui disparaissent… ».

À la surprise générale, Anne-Marie renchérit « Les chaussettes de mon fils Jean-Emmanuel dans le panier de linge sale étaient toujours toutes raides, comme amidonnées. C’est une amie de mon groupe de prière qui m’avait expliqué pourquoi… ». Toutes les filles éclatèrent de rire y compris Anne-Marie tout étonnée d’avoir révélé cette anecdote. Elles avaient toutes l’image mentale incongrue d’un ado se masturbant dans une chaussette.

Riant toujours, Rose ajouta à la cantonade : « Quand il a eu 15 ans ; j’ai suggéré à mon fils de se masturber dans un gant de toilette parce que j’avais découvert plein de croutes de sperme séché sur son édredon. Je me souviens que ça m’avait fichu un coup de me rendre compte qu’il devenait un homme… et imaginer mon bébé se tapant son édredon… et puis c’est moins facile à nettoyer qu’un gant de toilette, non ? » Les fou-rires redoublèrent. Eva adorait entendre Rose parler de cul avec son ton bourgeois et son vocabulaire châtier. Le calme revint et Rose reprit la parole.

« Mon propos est le suivant. Une fois qu’ils ont commencé à produire du foutre, les hommes ne s’arrêtent jamais. Ils ont beau jeu de railler les femmes et leurs cycles en se plaignant de leur humeur changeante mais ils sont exactement pareil avec leurs hormones. Croyez-en mon expérience, un monsieur les testicules pleins n’est pas le même qu’avec les testicules vides. »

Cette sentence péremptoire amena de nouveau l’hilarité.

Romane approuva : « Je confirme. Quand Basile a envie, il est beaucoup plus prévenant. Mais s’il a envie depuis trop longtemps, il devient désagréable. » Toutes y allèrent de leur commentaire. Rose reprit le fil de sa pensée.

« Bref, ces petits branleurs font leurs expériences puis finissent par nous rencontrer, nous les femmes de leur vie. ». Rose avait buté un instant sur le mot "branleur", visiblement cherchant un synonyme plus correct. Finalement elle s’était résolue à utiliser ce terme arrachant un sourire surpris à Eva.

D’une petite voix Anne-Marie glissa « Et ils nous confient leur cœur. » Posant son regard sur elle, Rose ajouta « Ils nous confient aussi surtout leur bite ! ». Eclats de rire. Eva n’en revenait pas d’entendre le mot bite dans la bouche de son amie. Redevenues sérieuses, elle continua.

« Laissez-moi revenir à ma question initiale. Donc, le temps passe, la passion des débuts se transforme en vie de couple, le rythme des rapports évolue, bla bla bla, je ne vous fais pas un dessin. Mais le rythme biologique de nos lascars, lui n’a pas changé et leurs deux coucougnettes continuent sans relâche à produire du sperme. Deux ou trois jours après leur dernière éjaculation, la pression qu’elles exercent sur leur cerveau recommence à monter. Au bout d’une semaine, ça devient insupportable, faut que ça sorte ! C’est comme si leurs testicules leur murmuraient à l’oreille en permanence en leur demandant d’être vidés ». L’image de la paire de couilles de son mari en train de parler fit rire Eva, preuve qu’elle était un peu pompette.

Apparemment, elles avaient toutes le même flash comique en tête.
Romane fit mine de s’impatienter. « Bon ce sont des branleurs qui ne pensent qu’à gicler, ce n’est pas un scoop, tu veux en venir où ? ».
Rose se redressa un peu reprenant un ton sérieux. « Trois possibilités s’offrent à eux. Je mets de côté les barbares qui ne savent pas ou ne veulent pas se contrôler et vont violer la première venue. » Cette dernière allusion refroidit un peu l’atmosphère.

« Première possibilité, ils nous sollicitent. Quelque-soit la façon dont on les fait venir ou dont ils nous utilisent pour jouir, les compteurs sont remis à zéro pour trois à 7 jours sans qu’ils ne reviennent à la charge. Deuxième possibilité, ils se débrouillent tout seul comme des grands, et dernière solution, ils vont voir ailleurs. »

Rose avait toute l’attention de ses amies. Elle continua. « Comme la plupart de nos actions, elles sont faites plus ou moins consciemment. Heureusement la raison modère nos instincts. S’il voit que sa femme n’est pas disposée, un mari, même en rut, ne va pas insister. Le temps passant, s’il ne reçoit pas d’attention de sa partenaire ou qu’elle ne montre aucun intérêt pour la chose alors que justement sa petite chose à lui le titille de plus en plus, il se tournera vers l’une des deux autres possibilités qui lui reste : se soulager lui-même ou se soulager avec une autre. »

Eva scruta tour à tour les visages de ses amies. Aucune n’envisageait que leur homme soit infidèle. A bien y réfléchir, il y avait bien Sarah qui avait "volé" Adrien à sa première femme. C’est bien qu’il n’était pas satisfait de son ex s’il s’était laissé séduire…

Ses pensées revinrent à son propre couple. Elle fit un calcul rapide et réalisa que toutes ces dernières années, ils ne faisaient l’amour que dix à quinze fois par an ! Jamais Pierre ne la tromperait. Ils s’aimaient tous les deux d’un amour réciproque. Une fois elle l’avait bien surprise en train de surfer sur un site porno, mais quel homme ne l’avait pas fait ? Il avait été tout gêné d’ailleurs, et il lui avait dit qu’il était tombé dessus par hasard. Le discours de Rose fit naître l’image mentale des couilles de son homme se remplissant inexorablement, prêtes à éclater. Il devait donc se branler… énormément. Elle fit de nouveau un rapide calcul et estima la fourchette entre cinquante et cent cinquante branlettes par an. Il passait bien plus de temps en plaisir solitaire qu’avec elle ! Un instant songeuse, elle se dit « Bon et alors, il se branle, grand bien lui fasse ! Moi-même je me donne parfois du plaisir avec le vibro que m’a vendu Rose, il n’y a pas de mal à ça. »

« Eva, Pierre a-t-il déjà refusé une faveur de ta part ? »
Eva n’avait pas écouté ce qui venait d’être dit et fut surprise que Rose s’adresse à elle en particulier. Avait-elle deviné qu’elle n’avait pas été franche tout à l’heure en avouant un rapport par semaine. « Euh… oui, parfois je lui propose un truc… ». Devant le regard interrogateur de ses camarades, elle se racla la gorge et précisa : « Oui ça arrive que je lui propose une fellation ou autre chose et qu’il me réponde qu’il n’a pas envie ou que ce n’est pas le bon moment. Normal, quoi. »

Rose répondit : « Typique du mec qui s’est masturbé récemment ! Toi tu te dis, tiens ça fait longtemps que je ne lui ai pas fait une gâterie… et il la refuse… ». Prenant les autres à témoin, elle ajouta : « Vous en connaissez beaucoup des hommes qui refusent une pipe ou qui disent, pas ce soir ma chérie, j’ai une migraine ? ». Eva nota au passage que le mot pipe avait été prononcé par Rose.

Sarah renchérit en ajoutant que même à l’article de la mort, son homme ne dirait pas non ! Toutes acquiescèrent. Eva se mordit la lèvre nerveusement. Merde quoi, j’ai l’impression d’être dans un tribunal.
Rose reprit calmement le fil. « Maintenant, imaginez, vous faites un super repas dans un grand restaurant et le lendemain vous allez manger au McDo. Dans les deux cas vous aviez faim et vous vous êtes remplie l’estomac. Mais je suis sûre que vous avez plus apprécié le resto. »

Anne-Marie reposa son verre qu’elle venait de vider d’un trait bruyamment sur la table et annonça solennellement dans un hoquet « C’est nous les trois étoiles et leurs mains ne valent pas mieux qu’une râpe à fromage ! ». Toutes rigolèrent à cette sortie puis Rose reprit sa démonstration.

« Une femme se masturbe pour se donner du plaisir. Une fois sur deux, un homme se masturbe uniquement pour se vider et relâcher la pression. Sachez aussi que la plus mauvaise branleuse donne toujours plus de plaisir à son partenaire qu’il ne peut s’en donner tout seul. En fait, ils se branlent par nécessité et n’en retirent pratiquement pas de plaisir. ». Elle marqua un temps d’arrêt avant de continuer : « Bon, tout le monde a compris. Certaines d’entre vous ont l’image pathétique de leur mec en train de se branler sous la douche, dans les toilettes ou devant son écran, et ce, que pour des miettes de plaisir comparé à ce que nous leur donnons. Je vous le dis les filles, c’est du gâchis. Comme on l’a dit, outre leur cœur, ils nous ont donné leur bite et leurs couilles sur un plateau et certaines d’entre nous n’en profitent pas pour s’en servir. Les hommes accumulent de la frustration à se soulager seuls sans plaisir alors que nous avons le pouvoir sur leur queue qui elle-même contrôle leur cerveau ! ».

Ayant fini sa bière, Rose se saisit de la bouteille de Jet 27 et entreprit de s’en verser un fond tout en y ajoutant deux glaçon. Elle n’avait pas dit autant de grossièretés depuis… elle ne savait combien de temps. Les autres filles étaient suspendues à ses lèvres.

« Je vais vous dire comment moi je fais et comment toutes les femmes devraient faire. » Ayant fait joué ses glaçons dans son verre, elle prit une petite gorgée avant de continuer. « C’est comme un contrat moral entre mon homme et moi. Il a interdiction de se masturber, un point c’est tout. Son sexe est à moi, s’il veut le vider, il doit me demander et c’est moi qui décide. » Elle les dévisagea d’un air satisfait.

« Alors bien sûr, cela donne des responsabilités. Mais n’allez pas croire que je le fais éjaculer tous les jours pour autant. Une fois vidé, je sais qu’on est tranquille un moment. En général au bout d’une semaine, il est mûr à nouveau. Passé ce délai, je sais qu’il faut que je porte attention à sa queue. En général je lui provoque des érections plutôt le soir histoire de bien finir la journée. Je joue à le faire grossir dans ma main, dans ma bouche, ou autre. Il ne sait pas si je vais le finir ou pas et ça l’excite. J’arrive parfois à le faire tenir toute une semaine comme ça avant de le faire jouir. Parfois il m’implore de le faire éjaculer... J’obtempère ou je le laisse mariner une journée ou deux de plus… Il adore que je joue la garce. Parfois je lui dis simplement de se masturber devant moi. Il m’est même arrivé de l’appeler à son travail pour lui ordonner de se branler et de m’envoyer une photo pour me prouver qu’il l’avait bien fait. ». Les filles étaient captivées.

« Bien sûr tout cela varie en fonction de plein de choses, mais vous avez l’idée générale. Si je le laissais gérer ça tout seul dans son coin, il serait frustré, maussade, moins épanoui voire dépressif. » Eva se dit qu’elle parlait de Paul, ou plutôt de sa bite, comme d’un animal de compagnie…

Elles étaient maintenant toutes plongées dans leurs réflexions. Anne-Marie finit par dire : « Moi je suis sûre que Jean-Eudes ne se masturbe pas, nos samedi soirs lui suffisent. ». Cela n’étonna personne. Toutes savaient que son mari catho était un cul pincé. Il suffisait de le voir pour comprendre qu’il était plus préoccupé de son âme que de son plaisir ou de celui de sa femme.

Dans un sourire, Sarah lança qu’elle n’avait pas ce problème. L’alcool aidant, elle se laissa aller à décrire comment cela se passait chez-elle. « Je suis constamment disponible pour Adrien. Il aime ça et moi aussi. Je porte toujours de la lingerie. ». Rose acquiesça de la tête, Sarah était une de ses meilleures clientes à la boutique. « Quand il rentre du travail le soir, il n’est pas rare que je le suce ou qu’il me prenne sitôt passé le pas de la porte. Il aime me voir me déshabiller et profite ensuite que je sois en petite tenue. J’aime quand il m’ordonne de faire des choses… ».
Réalisant qu’elle en disait plus qu’elle n’aurait voulu, Sarah rougit sous les regards étonnés de ses amies et se tu.

Rose vint à sa rescousse en reprenant la parole. « Il faut du jeu dans les relations sexuelles. Puisqu’on est parties dans les confidences, je peux vous dire quelques secrets que nous avons Paul et moi. ». Elles étaient toute ouïes.

« Par exemple, cela m’arrive d’écrire au marqueur sur sa verge, "propriété de Rose". Comme ça chaque fois qu’il va pisser, il pense à moi. ». Les rires de ses copines l’encouragèrent à continuer. « Je lui attache parfois aussi un petit ruban ou un chouchou autour des testicules ou du sexe. ». Les rires redoublèrent.

Eva prit un ton de conspiratrice pour dire « La prochaine soirée où l’on est ensemble, on devrait toutes leur en accrocher un. On serait les seules à savoir qu’ils sont tous décorés et ces nigauds seraient excités comme des puces dans leur caleçon ! ». L’idée fit bien rire.
Rose reprit : « Je suis quant à moi aussi passée à des niveaux bien supérieurs. ». Laissant courir un peu le suspens, elle prit une inspiration pour montrer qu’elle était décidée à en révéler un peu plus encore. « Vous avez compris notre jeu qui consiste à le taquiner lui et son sexe en lui refusant temporairement de le satisfaire pour augmenter son désir avant, et son plaisir quand je le soulage. Et bien il existe des cages de chasteté pour homme et nous en utilisons une de temps en temps. ». Elle sortit son téléphone et montra une photo de l’objet disponible à la vente sur son site afin que toutes puissent comprendre comment cela fonctionnait.

« On met la queue dedans et une fois refermé, le monsieur ne peut plus bander librement et encore moins se masturber. Vous voyez, il y a un petit cadenas qui se ferme sur le dessus. ». Elle exhiba le petit bracelet qu’elle portait au poignet et sur lequel était accrochée une minuscule clé. Toutes comprirent ce qu’elle ouvrait. Satisfaite de leur stupéfaction, Rose continua.

« Il faut savoir qu’en moyenne un homme bande onze fois par jour. Donc avec ça, chaque fois que cela lui arrive, Paul se retrouve serré dans sa cage. Ce n’est pas désagréable, au contraire et ça l’excite énormément de savoir que c’est moi qui en ait la clé. Impossible de se branler derrière mon dos ! De temps en temps dans la journée, je fais mine de lui demander de me montrer si la cage est bien en place. Je l’inspecte, bien sûr son pénis se gonfle à l’intérieur et il adore ça. Le soir je lui retire et c’est un cérémonial qu’il apprécie énormément et il est tout content de voir de nouveau sa bite bander sans entrave. ». Les autres filles la fixaient comme hallucinées.

« L’idée qui l’excite, c’est qu’il n’y a que moi qui ai accès à sa queue et que lui ne peut plus y toucher. Avant quand on n’avait pas cette cage, on utilisait une chaussette qu’il roulait au maximum pour que ses couilles et sa verge soit bien serrée dedans. Il s’est même quelque fois enrubanné tout le bazar avec du film alimentaire, du papier alu, du carton, du scotch... Par la suite j’ai utilisé un petit cadenas de valise avec mon nom écrit dessus que je lui clipsais autour des couilles. J’étais la seule à avoir la combinaison. L’entrave était nulle puisqu’il pouvait avoir des érections, mais ne pouvant retirer le cadenas sans mon aide, la charge érotique et symbolique pour lui était intense. ».

Tout cela était dit sur un ton décomplexé qu’on ne connaissait pas chez Rose auparavant.

Agrandissant la photo sur l’écran du téléphone, elle précisa : « Vous voyez c’est ajouré. Quand il la porte, il peut faire pipi mais assis, sinon il en met partout. Il peut aussi se laver à travers sous la douche. Il y’a des hommes qui en portent 24 heures sur 24. J’ai même appris que dans certains couples extrêmes, les femmes attendent plusieurs mois avant de libérer leur partenaire. »

Un silence prolongé s’ensuivit, chacune étant perdue dans ses pensées. Romane brisa la glace.
— Tu veux dire que ce soir à la soirée foot, Paul porte…
— Non, pas ce soir, répondit Rose amusée. Je l’ai libéré hier et j’ai oublié de retirer la clé de mon bracelet.
— Le barbecue de dimanche dernier ? demanda Eva.
— Hmm, oui, là il était en cage.
— Incroyable ! dit Anne-Marie les yeux ronds de surprises.

Rose s’empressa d’ajouter : « Enfin, n’allez pas imaginer qu’il porte cela tous les jours, ce n’est qu’un jeu que nous faisons de temps en temps. »

Romane reprit la parole : « Tout ça c’est bien beau, mais c’est pour répondre aux seuls désirs des mecs. Ils nous fantasment comme gardiennes de leur bite, dominatrices ou soumises toujours disponibles, mais c’est toujours pour leur plaisir. Rose, tu ne vas pas me dire que c’est toi un jour qui a eu envie d’enfermer sa queue ? »

Rose sourit à son amie. Elle garderait secret ce qui l’avait amené à faire porter cette cage la première fois à son mari. Cependant, elle répondit : « C’est l’expérience, le dialogue et l’envie de lui faire plaisir. On y est venus petit à petit, en tâtonnant, en parlant et en jouant. Mais j’en profite largement, je te rassure. Fais-toi lécher l’abricot par un partenaire dont la verge est encagée ou même serrée dans une chaussette et qui n’a pas éjaculé depuis une semaine et tu comprendras tout l’enthousiasme qu’il y met ! Mais sache qu’on joue également à des jeux qui me sont plus dédiés. Par exemple, mon truc à moi, quand on ne fait pas simplement l’amour, c’est que j’aime qu’il m’attache et qu’il me… punisse un peu. En fait je joue des rôles pour lui et il joue des rôles pour moi et nous sommes tous les deux contents. »

Elles trinquèrent à ça et s s’aperçurent qu’elles n’avaient pas beaucoup joué aux cartes et l’heure étant avancée, elles rentrèrent chez elles, des idées et des images plein la tête. Eva retrouva son Pierre déjà endormi dans leur lit. Elle le regarda un moment puis réprimant un bâillement, prononça à voix basse avant de le rejoindre « Et pourquoi pas… »

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Commentaires de l'histoire :

Micfou
Belle écriture !
Posté le 1/07/2022


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