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Atterrissage en catastrophe (suite et fin)

Dans «Atterrissage en catastrophe», où Marcie se retrouve enrobée de glaise sur la batture et entourée d'un groupe de nudistes avides de sensations, elle va faire face aux paparazzis observateurs d'oiseaux migrateurs de la rivière aux Outardes .

Proposée le 17/01/2024 par El Niño

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Thème: Exhibition, voyeurisme
Personnages: FH
Lieu: Inclassable
Type: Fantasme


Atterrissage en catastrophe (suite et fin)

Atterrissage en catastrophe (suite et fin) Ne me demandez pas trop ce qui est arrivé dans les minutes qui ont suivi le crash du Cessna sur les battures de la rivière aux Outardes. Je suis encore un peu sonné par l’atterrissage forcé sur la batture boueuse. La marée montante a commencé à remplir certaines rigoles. Ironiquement, le biplace maculé de boue attend qu’on vienne le sauver du jusant. Le pilote devra trouver en ville les flotteurs nécessaires pour le maintenir au-dessus de l’eau, le temps de le remorquer plus loin dans la descente à bateaux à Ragueneau.

Une douzaine de spectres enduits d’argile nous encerclent. Je me sens en pleine sex-fiction. Quelque chose d’irréel. De sensuel. Aucun signe de démarcation d’éventuels vêtements. Sont-ils arrivés dans le plus simple appareil? Tous apparemment nus sous leur tenue de boue, ils proviennent sans doute du camp de naturistes sis à quelques kilomètres en amont. Je songe aux Charlots de la base de plein air des Buissons. Les 6 kayaks de mer échoués sur la batture en témoignent.

Et j’ai là, au bout de mes doigts, ma Marcie-photographe, dépouillée là-haut de sa caméra par la trombe d’air ascendante. Dépouillée elle-même ensuite dans son intimité dans le mémorable striptease de ses vêtements arrachés là-haut par le vent sous le cockpit du monomoteur, puis «rhabillée» de force en bas par les éclaboussures de boue du crash, elle étale maintenant sa discrète entité, flanquée elle aussi sous une couche d’argile thérapeutique Sea Minerals de la péninsule Manicouagan.

Je sens aussi au loin la pression des regards paparazzis accrochés à de puissants téléobjectifs sur trépieds, convergeant comme les faisceaux d’un concert rock en plein air et balayant notre partouse improvisée. Je le sais parce que j’ai parfois fréquenté ce paradis des oiseaux migrateurs, outardes et canards, en route pour le sud en fin d’été. Je l’ai même fait en compagnie de belles gourmandes de nature. À cette époque, les Charlots faisaient déjà courir les ornithologues lubriques. Jamais Amazon n’avait livré autant de télescopes dans la région. On organisait des concours de photos amateurs, mais pour adultes seulement. Les oiseaux migrateurs apparaissaient parfois sur les exibits. Parfois…

Je connais donc trop bien la relation particulière que mes «bernaches» déplumées entretiennent avec leur téléobjectif. Participant actif maintenant au rituel, j’imagine aisément en haut de la tour d’observation du Parc Nature des mains fébriles s’activer sur des zooms excités à la recherche de mises au point raffinées de détails, s’allonger et se rétracter.

Le groupe de nudistes s’est fait une réputation ole ole chez les voyeurs ornithologiques. Je devine donc des doigts fiévreux ajustant mises au point et ouvertures, un minutieux cadrage, une savante balance des blancs et des contrastes. Chacun l’œil vissé à son zoom, le visage déformé dans la vision borgne en arrière de l’objectif, la bouche s’ouvrant de facto sur des canines vides de proie, mais avides de détails.

Je vois les mains s’activer sous des chemisiers éventrés pour délivrer des corsages les tétons attisés. Les mains quittant un moment la longue lentille pour pincer les mamelons durcis par la fraîcheur de l’air boréale. Je joins les miennes aux leurs pour pétrir ceux de Marcie figée dans la position du chien-pointeur. Elle pointe sur des formes grouillantes. Elle attend la ruée. J’attends l’invite. Ma queue est prête pour le clash. Elle n’attend que le coup de rein. Là-haut dans la tour, j’extrapole des pantalons béant sur des sexes exacerbés et glissant en bouse sur le plancher de bois.
Tout autour de nous, bien réels ceux-là, bien visibles, les zobs sont secoués par des poings déchaînés. Je suis à la fois terrorisé et puissamment attisé par un tel concert de sensations.

Une monstrueuse verge d’animal en rut vise le cul lumineux de ma femelle en chaleur. C’est le prolongement de mon cerveau qui grandit et grossit malgré moi. Est-ce elle qui va à lui ou lui qui va elle. Toujours est-il que les deux se reniflent, se sentent, se colletaillent comme chiens de prairie, et tout ça sous les grognements approbateurs des gris-gris gris. On dirait les orques de la Terre du Milieu attendant la curée pour ravir la précieuse moule de ma photographe engluée. Les zooms doivent se masturber dans les caches de chasse et, peut-être, là-bas aussi, en haut de la tour d’observation du parc linéaire de Pointe-aux-Outardes. Leurs monstrueux zobs se rapprochent.

- Marcie, tu l’ignores, nous sommes à ce cinéma porno improvisé les acteurs d’une orgie qui fera les manchettes des journaux faciles. Heureusement, nous n’aurons pas besoin au montage de brouiller les visages ou d’ajouter des sous-titres. Notre armure de bouette anonyme nous protégera du viol médiatique.

Je suis maintenant prêt pour la profanation. Du sillon profond de ses fesses, la mulette déjà bien huilée s’ouvre pour le passage de ma monstrueuse pine. Le goulet s’avère étroit et profond. Il sera accueillant et chaud. Elle s’y engouffrera, confiante. S’y glissera, rassurante. Triomphante. Pendant que, tout autour, s’effectuera une permutation des voyeurs cendrés. Puisant dans l’eau montante, des mains récureront vaillamment des queues rosâtres pour mieux les enfiler dans des gorges profondes. D’autres doucheront des vulves saumon, élargissant des cuisses, léchant des poils hérissés. Puis tous, comme dans une chorégraphie longtemps ordonnée d’avance et sous la direction d’un directeur artistique improbable, ils s’embrocheront l’un dans l’autre comme brochettes de crevettes à rôtir sur B&B.

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