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Cayo Guillermo ou Cuba mon amour

Après des mois de navigation autour de Cuba, en provenance du Guatemala, j'arrive à Cayo Guillermo au nord de l'île d'où je croyais pouvoir partir pour la Floride. Mais une magnifique Cubaine vient mêler les cartes.

Proposée le 22/06/2023 par El Niño

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Thème: Couple, passion
Personnages: FH
Lieu: Vacances, voyages
Type: Histoire vraie


Cayo Guillermo ou Cuba mon amour!

Je suis arrivé hier soir à la marina de Cayo Guillermo, une île qui fait partie des Jardines del Reye au nord de Cuba. D’ici, je compte partir pour les USA après le passage du front froid. Une vedette rapide de l’hôtel est venue me chercher à l’entrée du chenal qu’il faut absolument emprunter au milieu des immenses plages. La bouée annoncée dans le guide nautique de Niguel Calder est manquante et la météo sur Windy, captée en fichiers GRIB sur mon Iridium, annonce une forte dépression pour les prochains jours.

Je veux fuir Cuba après des semaines de navigation autour de l’île et une écoeurantite aigue des tracasseries administratives. Je ne pouvais donc pas rester là, exposé au vent du nord. Mais, agréable surprise, les Cubains de l’Hôtel Villa Cojimar sont beaucoup plus détendus que les gratte-papiers de Puerto de Vita il y a 3 jours, qui m’ont bien niaisé avec la paperasse et mon passeport. Il faut dire que j’achevais de faire le tour de l’île en solitaire à bord de mon cata et j’en avais plein mon casque des contrôles douaniers quotidiens. Je devenais aussi parano qu’eux. Et je leur ai donc clairement montré mon mécontentement. Sacrés fiers Cubains, ils me l’ont fait bien payer : retard du dispachio, inspection canine salopée, sourires niaiseux, etc. Mais passons. Basta! Viva Cuba!!

Cayo Guillermo, c’est l’île de la vie de plage. Elle caricature admirablement les deux mondes de la «perles des Caraïbes» : celui des hôtels et celui des Cubains. La monnaie des touristes et le peso de la misère. Les fantasmes des vacanciers québécois, canadiens, allemands, européens, etc et l’économie de misère des Cubains. Je sais que, pas loin d’ici, les ghettos délabrés fournissent la main d’œuvre des hôtels.

L’accès à la marina était donc trop compliqué pour moi. Moins de 2 mètres sous les quilles à l’approche des hôtels et un fort courant de travers pour franchir la passe menant à la marina. Je savais que là où la vedette rapide pouvait passer, je vous pouvais le faire facilement avec mon tirant d’eau de moins d’un mètre. Une fois accosté, le capitaine de port et la guarda ont réglé la paperasse en 2 clics de doigts et ils m’invitent à aller m’amuser à hôtel où je peux faire diversion à ma pauvre cuisine de bord par un monstrueux buffet.

Tout est détendu ici et ça sent les vacances. Et la lune, celle des grandes marées et des bouleversements météo, est pleine. Au bar, la barmaid me reçoit avec un grand sourire et un grand mojito qu’un autre client lui a commandé. Mon espagnol va bien et elle apprécie ma conversation dans sa langue. Ici au paradis du tout inclus, la langue des locaux ne pèse pas lourd. Ma belle Cubaine est charmante et d’une beauté... C’est une sireña au teint foncé aux yeux d’agate. Et moi je suis un Ulysse en cavale. Dans le plongeant décolleté où ses seins nus ondulent sous le tissu, je bois ses mots et les mojitos. Et mes yeux se perdent dans les profondeurs de sa robe. Ayez pitié de ces marins échoués sur les rives de ces belles îles désertes! Je m’en excuse auprès d’elle. Je dois avoir l’air d’un idiot après ces mois de mouillages solitaires dans les Jardiñes de la Reiña au sud et maintenant dans les Jardiñes del Reye au nord. Elle éclate de rire quand je lui en fais part et elle avance son épaule irisée par les black lights pour recevoir mon front à consoler. Mes yeux s’égarant à nouveau dans les dunes de ses perfides mamelons.

Elle s’appelle Maria. Moi, El Niño. Elle me parle de la pandémie qui a fini par jeter sur la paille son village, sa famille, son île. De Barak Obama et de Joe Biden dont elle avait tant espéré une levée au moins partielle du blocus économique qui paralyse le pays depuis 60 ans. Je lui parle des héros de ma jeunesse, Che Guevara, Jose Marti, Fidel, et même de René Lévesque... Je ne sais pas si elle m’appuie dans mes choix. Parler politique à Cuba a toujours odeur de grenade. Aussi, le discours politique peu à peu glisse dans les méandres des confidences. Nos amours étiolés dans les limbes du quotidien, nos séparations, nos blessures, nos espoirs. Je lui dis que je pars pour la Floride après le passage du front froid. Ses yeux s’agrandissent. Chavirent dans leur orbite. Puis une pointe de tristesse lui dessine une ride sous la paupière. Puis une autre… Que je n’arrive pas à expliquer. Elle ne sait rien de moi.

Elle est trop belle. Elle me questionne sur mon bateau, sur mes voyages. Je n’arrive pas à tout traduire en espagnol. Je crois que je la fais rêver avec mes libertés de privilégié, ma pseudo richesse. Comment je me nourris à bord. Comment je fais pour dormir la nuit tout en naviguant au pilote automatique parmi les cargos et les paquebots de croisières. Elle veut tout savoir. Et moi, c’est d’elle que je veux tout savoir, de son corps, de ce qui se cache sous cette robe, dans cet exubérant décolleté qui me conduirait en enfer si ça existait. Je ne l’invite pas formellement au bateau, mais j’ose lui dire où il est amarré, même si elle le sait déjà, j’en suis sûr. Des voiliers étrangers qui se présentent ici, on peut les compter sur les doigts d’une seule main. Et j’ose lui ajouter que j’ai un porto maison pas piqué des vers. J’essaie de lui traduire la métaphore en espagnol, mais basta.

Des clients la sollicitent, elle reprend son rôle de la barmaid souriante et avenante qui m’avait accueilli. Les mojitos et la longue journée de navigation me scient les jambes et l’énergie. La tête me tourne un peu. Les yeux me brûlent. Trop de soleil, trop de longues heures d’attention à la barre. Je me dirige vers la sortie, un peu titubant, m’assurant dans un dernier regard qu’elle ne voie pas mon érection en surplomb dans mes bermudas. Elle me regarde marcher et rit. Elle a tout zieuté. Aux regards que lui portent les clients de l’hôtel, elle doit faire vibrer tous les détecteurs de mouvement et avoir une collection complète des numéros de chambres. Basta! Mon cerveau en a plein le cul. Dodo. Nous échangeons un baisé volant dans la flute de nos mains. Adios, la bella, je pars demain. C’est trop difficile de rester ici.

Il me faut seulement quelques minutes de marche pour revenir au bateau, que je n’ai pas fermé à clé. L’air du soir est frais sous les palmiers. Des effluves de terre et d’hibiscus me titillent les narines. J’en récolte un au passage pour le respirer. Sous le lampadaire unique de la capitainerie, je regarde ses 5 pétales rouges à peine ouvertes avec au centre son voluptueux clito rose. Après des mois d’arômes salées depuis le Guatemala, puis le Belize, le Mexique et la longue côte sud de Cuba, j’aime la sensation de me regrounder un peu au rythme des humains et …d’une humaine. Fleur au bout des doigts, je passe devant le gardien de nuit et le salue par un Bueñas noches, ¿como esta? Il n’était pas là à mon arrivée. Il est donc là pour moi, ou … à cause de moi. L’administration cubaine est obsédée par l’exode de ses habitants. On me voit donc comme une sorte de bravade à leur liberté. Jalousie? Paranoïa institutionnalisée? Il y a quelques années, dans la baie de Baitiquiri, au sud-est de l’île, où je m’étais réfugié avant une tempête, outre l’interdiction de descendre à terre, j’avais eu droit à d’immenses spots braqués toute la nuit sur le bateau.

Mais la fatigue et les fantasmes, si bien réveillés par ma sirène du bar, bloquent les virus du passé et je m’écrase littéralement dans ma couchette. Avant de sombrer dans les limbes, un doute cependant clignote sous mes paupières : partir d’ici pour la Floride ou attendre une autre fenêtre météo? Le joli problème! L’hibiscus me regarde. Le magnifique décolleté… ces yeux éclairs d’espoir… Ma connexion wifi me permet de faire une petite recherche sur l’hibiscus.

Du grec hibískos, signifiant guimauve, c’est un genre de plantes à fleurs annuelles. Le calice a cinq sépales libres ou légèrement soudés à la base. Le pistil possède assez souvent un ovaire à 5 carpelles pluriovulés et un long style passant à l'intérieur du tube des étamines… Trop compliqués pour mon cerveau ce soir. Je m’endors sur ces images bandantes de vulves rouges et de pistils jaunes.

Dans la nuit, je ressens un léger bruit entre les 2 coques. Un frôlement, rien de plus. Un dauphin qui se nettoie de ses parasites? Une fraie de poissons animée par la pleine lune? Puis un mouvement presque imperceptible sur le pont. Sur le bateau, porto, mojito, rhum ou Boucañero, je dors toujours que d’une oreille. Une petite brise locale a dû faire bouger le bateau. Je vais refermer l’œil quand je reçois une douche froide. Il pleut! Mon premier réflexe est de m’élancer pour fermer le panneau de pont au-dessus de la couchette. Je projette brusquement mes mains en avant pour le rabattre, quand atterrit dans mes bras grands ouverts un corps dégoulinant d’eau. Je réagis en mode défensif. Les intrusions à bord sont quasi inexistantes à Cuba, le pays de tous les contrôles, mais je saisis prestement des bras, j’enserre un cou au creux de mon bras et couche l’intrus sur le ventre, le bras déjà allongé pour saisir le bâton de baseball écourté caché sous le lit pour d’éventuelles mauvaises surprises. J’allume la lampe de lecture. C’est Maria! la barmaid, toute dégoulinante, qui me fait taire d’un signe sans équivoque. Je ferme aussitôt la lumière, comprenant qu’elle a fait tout ça pour éviter d’éveiller l’attention du gardien.

Elle me ferme le clapet avec sa main, puis la retire pour m’étrangler d’un long baiser. Je suis étourdi par l’attaque et encore sous l’effet du mélange alcool et fatigue. Nos langues se croisent et s’enroulent comme dans un bal de murènes en copulation. Je la libère sans permission de ses vêtements trempés. Sa somptueuse poitrine, que je ne pouvais que deviner dans sa robe de travail, éclate dans la pénombre du bateau entre mes mains sevrées. Je masse ses seins refroidis par l’eau un peu glauque de la marina. Je les pétris, en titille les tétons, en suce les goutes. Ses bouts sont salés. Ils goûtent la mer. Une saveur que je connais trop bien.

Je l’étends sur la couchette et tire de toutes mes forces sur ses jeans mouillés qui résistent. Elle mord un coin de l’oreiller pour ne pas rire. Je devine plus que je ne le vois le teint ambré des Cubaines. Je frictionne ses longues jambes que je couvre de mes lèvres humides. J’ai envie de la manger et lui enlève sa culotte que je garroche dans le cockpit. Après des mois de disette depuis le Belize, j’ai faim de femmes. La pleine lune s’insinuant par les hublots comme de mauvaises pensées, j’ai tout loisir de voir le corps de ma sirène. Je lèche ses pieds, puis ses chevilles. Elle m’ouvre ses cuisses et ma bouche s’y vautre comme à celle d’un noyé réclamant l’air … Au Japon, on appelle ce rituel Nyotaimori, un repas de sushis présenté sur le corps épilé d’une femme nue. C’est ce fantasme qui danse dans ma tête en ce moment. Manger cette nyotaimori en petits sushis. Basta les langoustes, mérous, vivaneaux, coryphène et autres merveilles dont j’ai trop abusé pour en avoir encore faim.

Ses seins me narguent et me font bander. J’ai l’éperon qui me fait un peu mal. Je les attaque résolument. Le droit d’abord, comme pour entrer dans un chenal. Bouée verte à bâbord. Je le suce comme un poupon. Un homme ne redevient-il pas un bébé quand il est en manque? Puis je passe au gauche, bouée rouge pour entrer plus profondément. J’insiste sur celui-là, sans savoir pourquoi. Je le pince pour l’allonger entre mon index et le pouce. Le bout est dur et je le tète sauvagement, comme on tire sur une paille pour débusquer un fond de rhum caché dans la glace. Elle chuchote quelques mots en espagnol. «El otro estara soloso.» L’autre sera… Je ne connais pas le dernier mot. C’est hors de mon espagnol pratique, si utile pour demander des informations. Puis je comprends. Soloso, jaloux. L’autre sein sera jaloux si je ne le suce pas avec la même ardeur. C’est si facile d’apprendre une autre langue au lit. Elle mord à nouveau l’oreiller pour ne pas glousser. Attention au gardien! Des seins jaloux, avez-vous déjà vu ça…? Alors je retourne au téton négligé et y consacre de longues minutes, jusqu’à plus soif, pour m’en faire pardonner. À péché avoué, péché pardonné.

J’ai le goût d’allonger la causerie sur le même thème. C’est curieux comme le sexe et les paroles banales forment un cocktail savoureux d’insinuations salaces. ¿Hay otros celosos? Est-ce qu’il y a d’autres jaloux? La réplique ne se fait pas attendre. Pas besoin de Google traduction en amour. Un beau «siiiii» me siffle au creux de l’oreille. Alors j’embrasse chacun de ses mamelons comme pour un bref au revoir et descends la vallée mouvante de son giron. Je tourne autour du nombril. Ses mains encouragent la descente en poussant ma tête vers le bas.

J’entends des voix à l’extérieur. À l’intonation, des Québécois comme moi. Sûrement des clients de l’hôtel venus marcher côté marina. Ils ont dû voir le fleurdelisé flotter au mât. Ils regardent à l’intérieur car j’ai laissé toute grande la porte pour aérer le bateau. Je les vois mais eux ne peuvent nous apercevoir. Maria sursaute, inquiète. Elle n’a pas le droit d’être là. Les autorités cubaines sont sévères : aucun Cubain à bord des bateaux de passage. La paranoïa, encore elle. Elle est donc venue à la nage pour déjouer le gardien de nuit. Pour la rassurer, je remonte m’attaquer à sa poitrine. Puis je reprends mon périple vers son bas ventre. Je passe mes bras sous ses fesses pour soulever son bassin. Elle s’offre à ma bouche et se détend. Je balaie sa vulve de mon nez. Elle sent la terre gorgée de la rosée du matin. Dans la pénombre lunaire, son ventre se creuse, fait des vagues et ses mains forment des papillons au-dessus de ses seins.

L’hibiscus auprès de sa tête émet des ondes olfactives qui me titillent les fonctions reproductrices. Comme cet éleveur de bétail l’autre jour à Caibarien, à l’ouest de Cayo Coco qui a présenté sans grand cérémonial nuptial son géniteur à une jument un peu ombrageuse. Le fier étalon renifle le cul de la jument, s’excite, s’explose en longueur de pine, devient soudainement fou, se cabre, hennit. Il monte ridiculement la jument qui rue, mais présente son monstrueux zob à gauche et à droite de l’objectif visé. Déjà une coulée de lave blanche s’échappe du volcan. Le pauvre éleveur, désespéré, bondit sur la chose pour la saisir dans ses grosses mains calleuses afin de l’orienter dans la caverne de l’autre chose. Étrange lutte de lutteurs égarés dans le processus de la procréation assistée. Les choses finissent quand même par entrer l’une dans l’autre et l’éleveur se jette à terre, épuisé mais écrasé de rire. Le con à sabots n’a pas gaspillé à tout vent le reste de son précieux trésor.

Mais la métaphore de la femme-fleur l’emporte sur la mésaventure cocasse de mon éleveur. La femme est trop belle pour la comparaison-jument. Je ne sens plus la journée ni la nuit. Que le sexe que j’écrase sous mon poids pour le faire taire, résistant par je ne sais quelle idée saugrenue qu’il fallait remettre à plus tard le désir profond de le traire. Je sombre donc dans l’allégorie de l’hibiscus qui offre ses pétales au passage de ma langue reptilienne. Elle s’ouvre et m’aspire. Elle goûte la mer, la Maria. Est-ce la saveur de la marina? Je la sens frémir. Se cabrer. Les mains derrière sa tête poussent sur la cloison et son bassin frappe ma bouche pour en offrir davantage. Elle est dans son séisme de fond. Le tsunami viendra avec ses grandes vagues. Plus tard.

Puis l’onde s’étale. Son ventre s’est creusé entre deux lames. Je cherche mon air entre ses cuisses. Deux mains me tirent le crâne vers la surface. Elle me veut en elle. Je respire. Mon archet en feu s’enfarge dans les plis du drap. Je retrouve ses seins généreux que je couvre de baisers, puis sa bouche. Ma queue cherche la chose que mes lèvres viennent de quitter. Je suis le reproducteur fou de mon éleveur caibarien cherchant la passe entre les récifs. Tout doux cependant. Tout doux maintenant, car il faut que l’atterrissage soit beau. La manœuvre belle. Le génois est bordé à bloc. La grand-voile faseye un peu. Le passage est étroit mais bien balisé. Mes coques s’y enfoncent, évitent les sirènes, s’y frottent, épousent le va et vient du ressac. Ma jument veut hennir, prendre le mors aux dents. Je lui clos le bec de mon bec fouisseur. Nous copulons comme deux bêtes décérébrées qui s’anéantissent dans un orgasme fou, puis qui s’écrasent, ventres en l’air, un rayon de pleine lune sur nos spasmes de vie.

Au matin

Des bruits de voix et de moteurs me réveillent. Je me vois entouré de touristes bruyants et jacassants. Des clients de l’hôtel qui partent pour une excursion en catamaran. Maria est disparue. Le capitaine vient m’avertir gentiment qu’il fait une sortie en direction des plages de Cayo Felipe et que si je veux en profiter, je peux le suivre pour sortir du difficile chenal menant ici... Je ne suis pas prêt. Physiquement et mentalement pas prêt pour me taper les 300 milles nautiques me séparant de West Palm Beach en Floride. Et en plus, les papiers du bateau et mon passeport ne sont pas revenus. Ma nuit endiablée et mes dernières journées de navigation m’ont engourdi le cerveau. Je suis épuisé. Et je vois dans les palmiers que le vent est encore au nord. Le front froid s’étire. Il me faudra au moins un 24 heures de vents d’est pour aplatir le Gulf Stream. Pas question d’affronter ça de face. Je dois attendre.

Ai-je tant envie de partir maintenant? Tout m’éloignait d’ici. Tout m’y retient maintenant. Tout, non. Le confort un peu scandaleux de l’hôtel, les plages, la farniente. Une femme.

Deux jours plus tard

Le front froid est passé. Le vent s’est établi à l’est, sud-est. La combinaison parfaite pour mettre le cap au nord, nord-est. Je n’ai pas revu Maria. Disparue, la Maria. Maria la Gorda, tout autour de Cuba, elle a donné son nom à des pointes, des caps, des îles. Ma Maria à moi n’avait rien d’une Gorda, la grosse. Un pincement au cœur et une sorte de quelque chose…

Un officier de la Guarda est venu me porter mon passeport et mes papiers de sortie. Départ ce soir avant la tombée de la nuit quand le vent aura faibli un peu. Les chiens renifleurs sont prévus pour 16 heures. Je n’aurai pas besoin d’un bateau pour m’aider à la sortie, je n’aurai qu’à suivre la trace enregistrée sur mon GPS. Je retourne à l’hôtel pour la nième fois. La Maria n’est pas là. Je calle les mohitos gratuits. Un peu de conversation avec deux clients bedonnants et saouls. Chin chin Maria la Gorda. Adios Cuba. Un employé me dit qu’ils sont sans nouvelle d’elle depuis deux jours. Je pars rejoindre mon cata. Je trace la route sur mon lecteur de cartes. Route au 324 en passant près des Sal Banks, où j’arrêterai peut-être pour une plongée. J’ai mis quelques fleurs d’hibiscus dans le cockpit, histoire de partir avec au moins ça de Cuba. Je pense avoir exagéré. L’intérieur du bateau est littéralement envahi de cette odeur, ce qui me tire un sourire. On fera avec. Après quelques heures au large, tout retombera dans l’oubli.

Les chiens arrivent. Le dresseur, contrairement aux mufles de Puerto de Vita, leur a mis des pantoufles sur le quai pour ne pas laisser de traces dans le bateau. Roses, les mules. Ils sont mignons avec leurs longues oreilles de cocker. Le dresseur me dit de l’accompagner. C’est la règle. Les chiens sont mal à l’aise avec ces arômes d’hibiscus. Ils tournent les coins ronds et ont hâte de sortir. Je m’excuse auprès du gars d’avoir trop voulu changer l’odeur du bateau. Il rit. Il est sympathique. Il n’insiste pas et sort.

Je jette un dernier coup d’œil en direction de l’hôtel. Nada. Le moteur tourne. Je largue les amarres. Le chenal est invisible sous le bateau à cette heure. Le soleil est déjà disparu derrière la mangrove. Les lumières de l’hôtel s’éloignent. Maria n’existe plus. Que son odeur d’hibiscus qui me remplit encore les narines. Cap au nord, en passant entre les Cayos Felipe. La brise de nuit pousse bien le cata, au vent portant. À moi le Gulf Stream, portant lui aussi. Vent et courant dans le même sens, pour une fois! Les étoiles s’allument, les lumières de Cuba sont déjà éteintes. La lune pointe au-dessus de l’horizon. J'ai le cœur qui a un peu froid.

- Et vogue la galère, que je marmonne pour moi dans la nuit.
- Y navega la galera! hurle une voix dans le cadre de la porte!!
- …

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