Malediction

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Proposée le 19/06/2012 par charline88

ATTENTION : © Copyright HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Chapitre I


J'ai le réveil quelque peu difficile ce dimanche matin. C'est bizarre cette sensation de gueule de bois, moi qui ne bois jamais. Je me sens vaseux, je me sens étrangement mal dans ma peau. Pourtant je me suis mis au lit vers vingt deux heures, hier soir et j'ai dû dormir au moins dix plombes si j'en juge par les chiffres, inscrits en rouge, qui flottent au plafond. J'ai attendu mon pote Jérôme et cet idiot m'a planté. Une soirée où nous devions aller en boite, danser comme tous les samedis soir et pas de nouvelle. Il va m'entendre causer celui-là, quand il va venir me voir. Je mets un pied par terre et je suis vraiment mal assuré. Merde, je vais quand-même pas tomber malade. La semaine à venir est compliquée pour moi. J'ai quelques TS en science-chimie auxquels je dois me colleter et il me faut des bonnes notes. J'ai révisé tous les soirs de la semaine jusqu'à des heures impossibles et alors que nous devions prendre un peu de bon temps, l'autre zouave là, qui me laisse tomber. Que lui est-il encore arrivé ? Il a le chic pour se fourrer dans des pétrins pas croyables. Enfin, attendons qu'il donne signe de vie, avant de l'accabler de tous les maux du ciel et de la terre.

Allez maintenant, c'est ma tête qui tourne, mince alors ! Mais je n'ai aucun bobo, nulle part, juste un mal-être général, et je me dis que je dois aller pisser. Les toilettes, au fond du couloir, j'y arrive mais je dois tenir le mur pour ne pas tomber. J'ai raté un épisode ? Hier soir ? C'est pas vrai ça, comme il est long ce fichu corridor pour aller au petit coin.

- Ouf ! M'y voila et la porte qui s'ouvre enfin. Je baisse le fute de mon pyjama. Tiens ! Je flotte drôlement là-dedans ce matin. Ma main court sur mon ventre pour choper ma zigounette. RIEN ! Merde c'est quoi cette connerie ? Qu'est-ce-que c'est que ce binz ? Mes yeux se portent sur l'endroit qui m'interpelle. Rien, moins que rien mais en plus mon regard est perturbé par quelque chose qui m'empêche de voir mon bas ventre. Je flippe là.
- Non j'y crois pas là, pas possible ça, c'est un cauchemar ! Des nichons ! J'ai des seins ? Pas de queue là où elle devrait se trouver ! C'est un mauvais rêve, je vais me réveiller, non ! J'y crois pas.J'en oublie mon envie pourtant pressante. J'arrache la veste du pyjama et je sors vite fait de ce pantalon qui m'est bien trop grand. Je suis à poil et je cours dard-dard vers la salle de bain. La glace, vite la glace, il faut que je me réveille. Où est ce foutu miroir. Ah merde, je suis trop bas, une chaise, j'ai besoin d'un siège pour monter dessus.
- NON ! C'est pas ma tête là, c'est pas moi çà ! J'y pige que dalle. Que se passe-t-il ? Je suis mort et je le sais pas ?

Je m'appelle Daniel Milot mais le reflet dans la glace ne ressemble en rien à ce que je connais de moi. Pas de barbe ! Même bien rasé, j'en ai plus que sur cette gueule là. Et les cheveux ? Pourquoi, j'ai cette tignasse un peu rousse, on dirait une gonzesse. Je rêve, c'est impossible. Hier soir, quand je me suis couché, j'étais tout de même bien un mec. Ce que je vois dans le verre réflecteur, c'est une fille. Une femme avec des seins, avec une chatte, vite il faut que je descende de cette chaise, pour ne pas me casser la figure. Je chancelle, comme tout ce que je vois. Je ne comprends rien de ce qui se passe. Où est ma vie, où suis-je passé ? Je me pince le bras, je me donne une claque sur la joue, je dois absolument me réveiller.

- Allez ! Un peu de courage, vas-y, regarde encore dans le miroir !

Je me lève, avance en tremblant vers la porte de l'armoire où je range mes produits de toilette. J'ai vraiment la trouille que je sois encore? plus moi. Et ce que je vois, c'est cette inconnue. Si ! Elle me ressemble un peu quand même, mais c'est toujours elle qui est dans le reflet. Je suis derrière moi ? Non rien, il n'y a que cette fille qui me regarde avec MES yeux. C'est trop flippant cette histoire. Comme je suis remonté sur la chaise et bien bingo, me voici les quatre fers en l'air sur le carrelage. Tant mieux, la sonnée que je viens de prendre me fait voir des étoiles et maintenant tout va rentrer dans l'ordre.

- Combien de temps suis-je dans les vapes ? Une seconde, dix minutes, je n'en ai aucune idée. J'ose plus ouvrir les yeux. La peur que le cauchemar continue me fout les jetons. Je me précise dans ma caboche que je suis Daniel Milot, que j'ai vingt trois ans et que je fais des études à la fac de Nancy pour être pharmacien. Que je suis bien un mec et il y a surement quelques filles qui vont le prouver. Une ou deux, je ne suis pas non plus un grand séducteur. Allez Dany, ouvre tes quinquets, tu vas voir, tout est redevenu comme avant, tu vas en rigoler avec ton pote Jérôme quand tu le reverras. Non ! Surement pas que je vais lui raconter cette connerie, il se moquerait de moi, il ne comprendrait pas que çà avait l'air si réel.

- Allez ! Bon sang, ouvre les tes yeux ! Rassure-toi tout de suite !

- Je tends la main vers mon bas ventre, je la sens cette érection matinale. Ah oui, j'ai encore cette foutue envie d'aller pisser ! Mais c'est pas possible, ma bistouquette! Elle est pas revenue. Alors je laisse glisser mes doigts pour sentir ce qui m'arrive. Les quelques poils sont toujours là, eux. Mais dans ceux-ci, je sens une fente, une chatte, elle est restée là et pourtant j'ai comme l'impression que je bande. Ce n'est pas possible, je suis devenu complètement dingue. Bonhomme ! Respire un grand coup et recommence, c'est juste une sensation, juste quelque chose que tu imagines. Tu ne peux pas être passé de ton corps de mec à celui d'une fille, çà ne se fait jamais, ça !

- Courage man ! Retourne vers ta glace et reprend tout à zéro !

Je suis revenu aux toilettes. Bon tant pis ! Je m'assois, il me faut soulager? ma vessie. Le flot coule et ça me mouille les cuisses. C'est incroyable, mais je ne sais pas faire. Comment elles font, pour ne pas s'en foutre partout, les nanas ? Ah oui, elles s'essuient avec du papier quand c'est terminé. Quelle sensation bizarre, je n'arrive pas à m'y faire moi.

Puisque c'est ça, je retourne me coucher, je vais me réveiller de ce mauvais trip. Mais je ne fume pas, ni tabac, ni pétard et personne n'est venu, donc je ne peux pas être drogué. Je suis fou, dingue, complètement déjanté ? Voila les draps accueillants qui se referment sur moi. Je vais pioncer quelques heures et c'est sûr, à mon retour du pays de Morphée, je serai MOI !

Quelle heure est-il ? C'est quoi ce boucan que j'entends en bruit de fond ? Je sors de mon rêve, flippant celui là. Dis donc se voir en femme, c'est un moment qui te fout une trouille sans nom. Ah ! Oui, j'y suis, c'est la sonnette qui dire-dingue comme çà. Voila le lâcheur sans doute qui se radine pour me raconter pourquoi il m'a fait faux bond. Je me lève, c'est bon cette fois, je ne tourne plus, c'est fini donc. Je l'ai échappé belle alors ! Hop ! Daniel, va vite ouvrir à ton ami Jérôme.

- Oh là ! Calme-toi ! Casse pas la baraque ! Je viens t'ouvrir. Zut ! Tu peux pas être patient ?
Je fais faire un tour à la clef et la poignée dans la main, j'ouvre le battant. C'est bien Jérôme. Il a une de ces gueules ! Mon pauvre ami.
- Alors tu entres ou tu fais le pied de grue dans ce couloir ? Allez mon vieux, qu'est ce qui t'arrive aujourd'hui, et tu es passé où hier soir, je t'ai attendu toute la soirée moi !

- Les yeux de Jérôme ont l'air de deux soucoupes. Il a vu un fantôme ou quoi ? Et au fur et à mesure que son regard descend sur moi, j'ai un horrible pressentiment. Non ! C'est pas vrai, je suis encore en gonzesse ? Mais oui, les globes blancs, assez lourds et volumineux qui se tendent devant mon buste sont toujours à la même place. Alors, geste instinctif, je porte mes deux mains sur mon sexe. Je suis à poil. Et il me regarde, je suis un extraterrestre ou quoi ? Je sais trop bien dans ces regards ce qu'il peut imaginer.

- Attends ! Hé Jérôme c'est moi ! Daniel ! Ce que tu vois, c'est pas moi, je suis Daniel avec ce corps et je ne comprends rien non plus. Je me suis réveillé ce matin, et je pisse assis, j'ai cette tignasse avec des cheveux aussi roux que mes poils, et je sais pas pourquoi ! C'est moi ! Mon esprit me dit que je suis Daniel mais que je suis dans une autre peau, enfin merde, j'arrive pas à te le dire. Tu me vois, n'est ce pas ? Tu sais bien que je suis ton ami, ton pote, celui avec qui tu devais sortir hier soir, tu te souviens ? Nous voulions aller en boite !

- Lui me regarde, son regard est affolé et je vois ces yeux qui font le tour de la pièce, j'ai l'air con, moi là, complètement nu devant ce mec. Bien sur qu'il ne doit rien comprendre puisque je n'y parviens pas moi-même. Je file vers le couloir où j'ai laissé trainer le pantalon de pyjama, et je saute dedans pour au moins cacher cette chose qui est moi, sans l'être. J'enfile aussi la veste et la boutonne jusqu'au cou. Jérôme est assis dans la cuisine, près de la table et il me regarde avancer vers lui.

* Bon, alors il est où, notre Don Juan national, vous avez fini de vous payer ma tête tous les deux ? Vous êtes une bonne actrice, j'avoue que vous êtes bluffante. D'abord, c'est un beau cachotier, il aurait pu me parler de vous. Il rencontre une nana belle comme une star de cinoche et il se la cache. Il a peur que je lui pique ? Il est bête ou quoi ? Il est encore au plumard, au vu de la tenue que vous abordiez pour m'ouvrir, j'imagine qu'il a du s'amuser cette nuit.
- Arrête, merde, Jérôme, je ne suis pas elle, je suis moi, tu me reconnais pas ? Ce matin je me suis levé et j'étais comme ça, dans ce corps de femme. Je sais rien d'autre et bordel, j'y comprends rien de plus que toi. Je sais que c'est pas possible, c'est tout, et pourtant' Je suis Daniel et que tu le veuilles ou non, je sais moi qui je suis. Donne-moi une solution ! Enfin dis moi que je suis mort, que je suis dans le coma, que j'ai eu un accident et que ma raison est partie, enfin trouve moi une bonne explication bien rationnelle sortie de ton cerveau de petit génie, parce que moi, là, je flippe pour de bon.

- Je pose mes fesses sur une chaise face à lui et je lis dans son crane, comme dans un livre. Il hésite à me croire, il se demande si c'est du lard ou du cochon, il pense sans doute que je m'amuse avec lui, que je le prends pour un crétin.

- Allez, fais-nous donc un café, tu sais où se trouve ce qu'il faut pour cela ! Non ?
Il ne me quitte pas des yeux et il se lève lentement. Sa voix est bizarrement tremblante quand il me dit :
* Si vous n'êtes pas une femme, c'est bougrement bien imité. Je ne sais rien de vos salades, je crois quand même que Daniel n'a pas du s'ennuyer avec vous cette nuit. Enfin si vous étiez là cette nuit bien sur !

Il a sorti trois dosettes de café, et le même nombre de tasses. Donc, il reste persuadé que je lui ai raconté un bobard. Mais si j'étais à sa place, je ferais la même chose sans doute. J'aimerais savoir comment faire pour lui expliquer que je suis Daniel et non pas cette gonzesse qu'il voit. C'est compliqué, et je ne sais même pas comment m'y prendre. Je sens qu'il me reluque, et pendant qu'il fait les cafés, deux pour le moment, il garde en suspens le troisième, le voila qui revient à la charge.

* Il est passé où alors, Je lui fais, son caoua ou non ? Il va finir pas se montrer quand même, le petit jeu a assez duré.
- ? !
* Daniel amène toi, ça suffit, on rigole plus ? Je l'ai mérité, mais juste cinq minutes ! Hein ! Maintenant tu rappliques sinon je m'en vais.
- Bon, mon petit Jérôme, colle toi à ta chaise et buvons notre « jus » tranquillement. Tu veux !

Il me regarde, mais là encore il ne voit que la fille devant ses yeux. Je ne peux pas le blâmer, il ne saisit pas la situation, il faut dire aussi que je suis déstabilisé et que j'ai bien du mal à ne pas filer tout de suite. Jérôme est assis en face de moi et il me jette des coups d'oeil assez? masculins pour le coup. Il ne va quand même pas oser me faire du gringue, à moi, son meilleur pote.

- Je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai pas picolé, j'ai pas non plus fumé la moquette, enfin tu me connais, tu sais bien que boire ou me droguer ne me ressemble pas !
- Tu sais tout ça aussi bien que moi. Ce matin je me suis réveillé, et en allant pisser, je me suis aperçu que j'étais différent, que j'avais des choses en plus et aussi en moins. Quand je t'ai ouvert la porte, je ne pensais plus que j'étais nu et tu as bien du t'apercevoir que je? J'étais autrement ! Tu sais, çà m'a fait tout drôle à moi aussi, j'ai beaucoup de difficultés à digérer ce qui m'arrive.
* Vous voulez me faire gober que vous êtes Daniel ? Vous savez comme moi que c'est pas possible. Qu'un mec reste un mec, que personne ne voit des seins lui pousser la nuit, que jamais on a entendu parler d'une bite qui se transforme en foufoune. Vous me prenez pour un abruti ? Y a seulement que chez les travelos que les queues deviennent des moules et encore, il faut une sacrée opération ! Alors vous me dites ce qui se passe vraiment ici ? En plus votre voix, je ne l'ai jamais entendu. Celle de Daniel, vous pensez bien que je la connais par c'ur, depuis le temps qu'on fait des virées tous les deux. Et puis un mec comme lui, ça ne se métamorphose pas en papillon comme vous.

Ce con ! Il éclate de rire. Quoi, ma voix ! C'est vrai ça, j'y pensais pas à celle là ! Il semble ne pas la reconnaitre, alors l'imbroglio est encore plus touffu. Comment je vais me sortir de là moi. Qui va pouvoir m'aider ? Et bien voila que je réagis en femme, mes yeux se mettent à couler. Bon sang, moi qui ne pleure jamais, c'est gagné. Je n'ai pas apparemment de fringues non plus, dans lesquelles je rentre encore correctement. La situation commence à me gazer, un peu, beaucoup. Je n'ai pas d'autre choix que de lui demander de me foutre la paix.

- Bon, écoute, si tu ne veux rien entendre, dégage ! Sors d'ici, laisse moi tout seul, allez, file, je me débrouillerai tout seul.
* Mais aussi ! Arrêtez de dire « tout », les femmes disent « toute », employez le féminin pour vos phrases ! Et si vous ne me racontez pas ce qui se passe ici, j'appelle les flics.
- Oui et bien en attendant ! Fiche moi la paix et prend la porte, vite ! Allez ! Tire-toi !

Il a quitté mon appartement. Mais cette solitude forcée me pèse et c'est dimanche. Où vais-je trouver des vêtements de femme moi ? Je ne peux pas aller me balader avec des frusques qui me font ressembler à un épouvantail. Il est déjà deux heures de l'après-midi et j'ai faim. Je me fais une omelette, mais elle passe difficilement. J'ai des nausées. Je ne vais pas être enceinte par-dessus le marché. Je ris presque de ma bonne blague, mais' va savoir?

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