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Chapitre 2 - Mais tu mouilles, petite pute !

Récit d'un couple d'amants construisant peu à peu une relation SM. Dans ce chapitre, Eva suit Serge dans un hôtel de gare pour une séance de domination. Récit écrit à quatre mains par Alexandre et Anna.

Proposée le 13/06/2017 par Anna Mauriac

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Thème: SM, bondage
Personnages: FH
Lieu: Hôtel
Type: Roman


Partie I : Lui

Mais tu mouilles, petite pute !

La deuxième fois que nous nous sommes rencontrés, ce fut à l‘hôtel. A l’époque, je n’avais pas encore accès à son appartement qui, je dois le reconnaître, est décoré avec goût.

J’avais choisi à dessein un hôtel de bas de gamme à moitié occupé par des réfugiés dont les chambres sont prises en charge par les autorités. Les allées-et-venues étaient habituelles et le réceptionniste ne prêtait guère attention aux visiteurs. Je suis certain que vous connaissez ce genre de chambre où tout tient sur moins de 15 m2 : un lit pour deux personnes, un deuxième perché au-dessus du premier et accessible par une échelle, deux lumières blafardes et un coin wc-douche. De quoi déprimer l’agent commercial le plus blasé.

Je voulais qu’elle soit rabaissée au rang de femme vendue au premier venu.

La porte refermée, je l’ai fait se déshabiller lentement. Volontairement, j’ai repoussé du pied ses vêtements tombés par terre et j’ai attendu silencieusement quelques minutes avant de lui donner mes premiers ordres :

– Tiens-toi droite la petite pute, sois fière de ton corps, voilà… ..la poitrine en avant ! Croise les bras dans le dos et baisse la tête ! Superbe ma petite pute, superbe ! Écarte les jambes, encore, Là c’est bien !

Je pris alors le temps de commenter ses formes gracieuses, n’hésitant pas à flatter sa croupe ou à étirer ses seins menus. Je la voyais rougir et commencer à respirer plus rapidement.

– Serais-tu excitée la petite pute ? Vérifions !

Je glissais sans ménagement deux doigts dans son sexe. Elle se mit à gémir.

– Mais tu mouilles, petite pute !

Après avoir forcé par deux fois son sexe, je ressortais mes deux doigts poisseux que je lui fis lécher Et la gueuse ne disait pas non. Elle semblait y trouver du plaisir, la tête en arrière, les yeux clos.

– Doucement la pute, ne t’en fais pas tu auras bientôt ton comptant. Pour l’instant, reprend la position et écarte bien les jambes que je te fasse goûter de la douceur du cuir

J’étais bien décidé à la tester. J’ai commencé à frotter la cravache sur son sexe, la longue tige venait échauffer ses lèvres et je la voyais commencer à se trémousser, tentant de serrer ses cuisses.

Je n’attendais que ça. De l’autre main, je portais violemment deux claques sur ses seins ne doutant pas que la douleur irradiait son cerveau.

– Tu m’appartiens, ma petite pute, ton corps est à moi. Moi seul, je déciderai si tu dois avoir du plaisir ou non. Je t’interdis de bouger et de parler. Tu comprends bien, j’exige de toi le silence absolu quoi qu’il t’arrive. Je vais te montrer ce que je fais de toi.

La voici à genoux, menottée, les bras tirés vers le haut et attachés à l’une des barres de l’échelle du lit supérieur, des pinces posées sur les seins

– Estime-toi heureuse que je ne leste pas les pinces de petits poids. Tu te rappelles ce que je t’avais dit la dernière fois : « La prochaine fois, ce sera la gorge seulement. »

Tu vas me sucer la pute, je te donne cinq minutes, montre en main, pour me faire jouir et avaler mon sperme.

Si tu n’y arrives pas, tu goûteras de ma cravache. Et je crains qu’ensuite ton sexe ne te brûle quelque temps.

Partie II : Elle

Mon orchidée bat d’amour à l’idée de ce qu’il se trame. J’ai regardé l’adresse qu’il m’a envoyée par texto. Pas de bonjour, pas de à bientôt ni de tendresse. Juste ce boulevard, un numéro. C’est impérieux, péremptoire. Je devine sa volonté de m’avilir. Pense-t-il qu’il suffit de me traîner dans un hôtel de gare pour faire de moi sa chose ? Si c’est le cas alors il se trompe.

J’aime ces lieux miteux, leur absence de mythologie, le bruit trivial des sommiers, la certitude que mes cris peuvent en faire bander d’autres. Je m’y rends d’un pas léger à l’idée de la forme de ces coups, virulente mais respectueuse, cette façon toute particulière qu’il a de me branler quand il m’encule. Je ne sais pas s’il y aura des chaînes, ni si je souffrirai du froid d’une absence de chauffage suffisant.

J’entre sans réfléchir dans l’hôtel, je me sens coupable de me faufiler à travers ces gens tristes, je pourrais être cette femme aux yeux bouffis par le manque de sommeil et l’amour de son enfant ou l’un de ces hommes dont l’existence leur apparaît à eux-mêmes comme une bille adorée perdue dans une cour de récréation, une chose qui aurait filé très vite sans que l’on puisse véritablement deviner qu’elle puisse d’une seconde à l’autre échapper au regard, nous échapper tout entière.

Mes pas sont étouffés par une moquette aux motifs passablement hideux datant surement du début des années 90. Un porte est ouverte, on entend des brisures de voix et une vieille radio qui crépite alors que l’on cherche ce qu’elle a à offrir. Je prends peur de toutes ces vies qui auraient pu être la mienne. J’ai peur un jour d’être accidentellement happée dans leur réalité à la lumière glauque et aux signes précoces de vieillesse. Une femme maigre et mal maquillée avançant lentement avec le reste d’enthousiasme qu’elle garde en elle me sourit. Je lui rends son sourire avec cette peur caché de sourire au miroir de moi-même des années plus tard si quelque chose venait a mal tourné.

En arrivant devant la porte 317 et sa poignée en plastique, j’ai presque oublié que je venais ici pour m’abandonner à la perversité enthousiaste de cet homme que je n’avais encore vu qu’en costume dans un décor bourgeois. Je connaissais sa verge, ses mains mais j’étais curieuse du reste, de la vue et du goût de sa peau surtout. Je m’imaginais l’assaillir de morsures imaginaires, le lécher pendant qu’il m’emmenait bien loin de moi-même. Avant que les coups s’échouent sur moi de manière plus virulente que tous les autres fois, avec les hommes qui avaient accepté de jouer aux jeux que je leur soumettais, j’avais tout le loisir de parcourir mon imagination comme un haut lieu de pouvoir.

Il était là face à moi, corps lourd et majestueux maniant la cravache comme si celle-ci était le prolongement de lui-même. Par à-coups, je quittais mon esprit habituellement bourdonnant de tout ce qui m’entoure, de rêves à accomplir, d’autres à oublier. Je ne gémissais pas. Je ne parlais pas. Je suivais ses directives avec un apaisement total. Enfin, j’avais le droit à la quiétude qu’il me semblait lire sur le visage de certaines personnes, celles qui avaient cette façon bien particulière de se livrer à l’existence sans que cela ne requiert des trésors d’anticipation et de discipline.

Le contrôle, l’ambition, la maîtrise de soi, de ses gestes de son agenda, de son corps, de ses cauchemars. La maîtrise du petit déjeuner, de la température de l’eau du bain, du nombre de fleurs dans les vases, le vernis allant avec les sous-vêtements et la robe et la coiffure et le sac. J’avais fini par prendre goût à cet autisme des choses simples pour me cacher celle que j’étais vraiment.

Enfin, avec Serge, ces questions ne se posaient plus. Je découvrais que je ne pouvais être qu’un corps, pas un profil LinkedIn ou un compte Facebook, pas le reflet dans le miroir d’un femme qui maîtrise chaque aspect de ce qu’elle offre aux regards, pas une somme des bonheurs passés ou des regrets qui commençaient à se forger avec le temps. Non, rien de ça, juste un triptyque d’orifices dont je peinais à identifier clairement par lequel je préférais être prise. C’était variable. Ces derniers temps, c’était la bouche.

Mais j’ai toujours eu l’habitude de sauter les premières minutes des films pornos, passer le scénario stupide, passer la fellation aussi. Toujours, je voyais l’ennui dans les gestes des performeurs ou alors la fureur malsaine d’un accouplement asymétrique qui pouvait exciter quelques minutes mais ensuite donnait à rire aux éclats, à pleurer amèrement ou à faire mal de cette certitude que la fille a mal (cela se voit dans sa manière de plisser les yeux, de serrer les dents qui contraste avec la litanie des yes yes yes God yes du script) car on l’a déjà vécu et c’est intenable. Je n’ai rien contre le porno. J’aime cela même mais je veux lire sur le visage des femmes leurs sensations, leur, faim, la vigueur, leur abattement ; toute la complexité du plaisir.

Bref, j’avais désormais les fesses en l’air, les bras sur la moquette rêche de la chambre, j’entendais la vivacité des claques sur mes fesses pendant qu’il mettait son pouce en moi pour me préparer à l’extase, il devait sentir régulièrement mon sexe se serrer autour de lui. Jusqu’au contrôle des mouvements de mon sexe m’échappait. Petite pute répétait-il. Il avait fini par comprendre que ces tentatives d’avilissement seraient vaines. Petite pute répétait-il encore, me savoir excitée l’excitant davantage. Petite pute répétait-il toujours. Notre monde était irréel et vaste comme un poème de William Blake. Bientôt, il s’approchait de son visage comme un animal apprivoisé. Il m’offrait alors ma liberté, elle avait le goût de sel de son membre affirmant sa puissance dans ma gorge séduite.

© Copyright : Ce récit comme tous les autres sont protégés par le Code de Propriété Intellectuelle.


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