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Coralie 10: Phase de descente vers Toulouse

Entre deux boulots et avec un emploi du temps infernal, Coralie fait une rencontre majeure à Toulouse.

Proposée le 7/11/2016 par Larges Epaules

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Thème: Couple, passion
Personnages: FH
Lieu: Bureau, travail
Type: Fantasme


Lundi matin à Toulouse. Je récupère une voiture à l’aéroport, et leur demande si je pourrais dans un seul contrat avoir cette voiture à Toulouse, la rendre avant de voler à Paris, et prendre là-bas une voiture avec laquelle je redescendrais à Toulouse. Le gars comprend lentement. On est lundi, tout le monde est calme, je lui fais un petit dessin. Malheur, il ne sait pas mais m’enverra un mail.

Première étape de 2 km vers le client, petite visite du bureau qui conviendra parfaitement, empreintes pour l’accès, tout roule. Je vais enfin avoir un endroit sérieux à Toulouse pour travailler et même recevoir du monde. Martin a-t-il un PC qui traine dans un coin pour Zoé? Oui il a, la vie est belle.

Rendez-vous avec Zoé chez Mireille. Signature du contrat. Je garde Zoé pour le déjeuner, et je l’envoie au bureau avec l’instruction de demander Martin qui lui fera prendre les empreintes, lui montrera son bureau et son PC. Sa première tâche: inventorier toutes les zones industrielles dans un rayon de 100 km autour de Toulouse, qui disposent d’un terrain libre d’au moins 10ha, et noter la taille des terrains disponibles. Tu as compris? Je crois.

Retour chez Mireille, je vois trois candidats niveau 1 et 2. J’ai compris à Brême l’intérêt des filles sexy dans notre business. Nous voyons la cousine de Scarlett Johansson, mais ce ne sera pas possible, elle est trop con. Vient Halle Berry, 32 ans, de belles références, un anglais hésitant mais acceptable aux standards français, pas d’espagnol, mais un allemand qui lui permettra de converser efficacement avec Dieter. Elle n’a pas de seins, mais j’ai Loana pour cela, qui ne parle l’allemand qu’avec les mains, et il comprendra. Je sens que Halle, qui s’appelle en fait Justine va me faire une très bonne assistante, en duo avec Zoé. Justine a aussi le permis. On avance.
Demain, deux entretiens prévus avec des niveaux 2, cela prendra plus de temps.

Retour au bureau. Zoé a bien avancé, la liste avance. Elle me fait un document word du tonnerre de Dieu, avec photos et liens url intégrés quand il y en a.
- Je serais plus efficace avec un téléphone, car il y a des renseignements que je n’ai pas. Mon forfait est bloqué…
- Je n’avais même pas remarqué qu’il n’y avait pas de téléphone.
Je contacte Martin qui me dit que c’est extrêmement compliqué d’avoir un téléphone du client, car on touche aux communications extérieures.
- Pas de problème, je me débrouillerai autrement.
Je donne rendez-vous demain matin 9 heures à Zoé chez le revendeur de mobiles le plus proche de mon hôtel, mais il faut qu’elle vérifie ou c’est et surtout s’ils ouvrent à 9 heures.
Il est 18 heures et je renvoie Zoé.

Une heure de travail encore et je décide d’aller faire un tour à la coloc dans l’espoir de rencontrer l’un ou l’autre médecin. J’ai 10 minutes pour inventer un prétexte bidon.
J’ai un choc quand la porte s’ouvre. Je tombe sur le médecin de l’autre jour, Manuel. Il est en short de sport, torse nu. Il est couvert d’une toison impressionnante qui cache assez bien ses abdos de star. Le mâle.
- Bonjour Coralie, comment vas-tu ? Je suis désolé, j’aurais dû m’habiller plus pour t’accueillir, mais je me préparais pour aller faire du sport.
- Bonjour Manuel. On s’embrasse, non ?
- Certainement.
Je reste scotchée, j’en perds les mots. Manuel attend que je reprenne la parole, mais je continue à le regarder la bouche ouverte.
- Tu ne te sens pas bien ?
- Si, si, tout va bien, seulement un moment de distraction.
- Que puis-je faire pour toi ?
- Je suis venue simplement vérifier les dimensions du mur de la chambre, car je voudrai sans doute emmener un cadre de Paris, et je me demandais si ça irait.
Manuel m’accompagne vers ce qui deviendra la semaine prochaine notre chambre, à Sandra et moi.
- Tu as les dimensions de ton cadre ?
- Euh… 120 par 80 cm.
- 120 vertical ?
- Non 120 horizontal.
- Alors il me semble que cela ira très bien.
Bien entendu, je m’attends à ce qu’il me saute dessus sauvagement et m’emmène vers l’extase dans un demi viol.
- Je suis navré, mais il faut que je m’en aille pour le sport. Je suis seul ici, et je dois fermer à double tour. Tu ne m’en veux pas ?
- Si un peu, car tu as enfilé un T-shirt, et je te trouve très beau et très attirant torse nu. J’espère que j’aurai encore la chance de te surprendre comme cela !
- La chance est quelque chose que l’on peut provoquer, parfois.

Nous nous quittons par les trois bises locales, et j’ai l’occasion de respirer à nouveau son eau de toilette.

Je retourne vers ma voiture dans un état second. Je m’assieds et attends quelques minutes, car je ne suis pas encore en état de conduire, tant mon cœur bat la chamade. Je me dis que s’il ne sort pas dans les 5 minutes, c’est qu’il cherchait une excuse pour m’écarter et que je dois oublier mes rêves de le conquérir. Il sort encore plus vite, un bon point. Mais un gars comme cela doit avoir culbuté la moitié des infirmières du CHU, qui n’attendent que ses mains puissantes sous leurs blouses ridiculement moulantes. Peut-être est-il aussi pédé, ce qui serait une injustice divine faite à nous les femmes. Non je ne crois pas. Enfin j’espère que non.

Je rentre à l’hôtel, je me sens bizarre, comme engourdie. Aucun appétit. Je monte dans la chambre, et me dis qu’il me faudrait une dose d’alcool pour me remettre. Le contenu du minibar équivaut à 5 années de ma consommation moyenne, et je me ravise. Dommage de me rendre malade maintenant, cela pourrait atténuer la douce langueur qui m’a envahie. Je me couche et regarde longuement le plafond en rêvant à ce que pourrait devenir ma vie en compagnie d’un gars comme Manuel. Le mariage, les enfants, les voyages, le bonheur ! Pourvu que je lui plaise ! Car l’inverse est déjà acquis. Je finis par m’endormir, et me masturbe doucement, lentement. Pas de besoin de gode, ce qu’il me faut maintenant en moi c’est le sexe d’un homme, le seul, le vrai, celui auquel je pense en permanence.
Le lendemain, habituels interviews de candidats, mais rien de convaincant. Mireille dit qu’elle fait de son mieux, mais le marché de l’emploi est très dynamique pour le type de postes que nous proposons. Je traduis son message par : cela va prendre plus de temps pour tout le monde, vous compris.

Je vais voir Loana, et nous réglons en une demi-heure les questions en suspens, qui auraient pu l’être à distance, mais j’ai besoin d’elle pour autre chose.
Petit rafraîchissement sur une terrasse.
- Loana, je me demandais si tu pourrais travailler pour nous, à l’occasion.
- Quel type de boulot ?
- Du type dont j’ai été la bénéficiaire la semaine dernière.
- Pas de problème, tu sais que c’est mon métier.

Je lui explique l’arrivée de Dieter la semaine prochaine, et que j’aurais besoin de le détendre à la veille de la signature d’un contrat important pour nous. Nous parlons tarifs, et bien que je n’aie aucune idée de ce qui se pratique, il me semble que le montant annoncé est raisonnable au vu des services que cela nous rend.

- Combien de fois faut-il le détendre, ton Dieter ?
- Je n’ai pas vraiment réfléchi, mais il sera là beaucoup en juillet et il voudra sans doute te revoir. Disons 5 fois.
- Pas de problème, je lui passe alors mes coordonnées, et je t’avertis aussi par sms à chaque prestation.
- Et tu pourrais éventuellement organiser les choses pour d’autres filles ? Je voudrais passer par toi.
- Filles, garçons, tout ce que tu veux, j’ai un réseau. Combien t’en veux ?
- Autant te le dire, Dieter n’est pas le mec le plus attirant de la création.
- Je ferai avec. Les éboueurs ne refusent pas de charger les sacs qui puent. Quand faut y aller, faut y aller.
- Et pour la facturation ? On passe par ton patron ?
De préférence pas, il me prendrait 50%, ce porc. Non j’établirai une facture en bonne et due forme. Tu me passeras les coordonnées. Et puis il faut que tu saches que tu as droit à une commission.
- Une commission ?
- Oui, tu m’amènes une affaire, tu as droit à un petit cadeau. Un câlin de temps en temps, un peu de cash, ou autre chose. Habituellement quand une nouvelle fille ou un gars entre dans ton réseau, le client a aussi droit à une séance d’essai.
- C’est quoi ça ?
- Quand tu achètes une voiture, tu fais un tour d’essai, non ?

Coralie se sent bien avec Loana qui parle de manière complètement décomplexée sur ces questions. On n’est pas chez les bisounours, mais on n’est pas non plus dans le glauque, même si tout cela est à mille lieues de la distinction de Petra. Pas question pour Coralie de se compromettre en acceptant du cash, mais pour les autres formes de commission, elle réfléchira.

- OK tout est clair. J’irai donc au restaurant lundi soir avec lui, puis dans le bar espagnol que tu connais. Tu y arrives à 22h30, et je vous laisse. Je suppose que tu voudras aller avec lui à son hôtel.
- Tu ne préfères pas que je l’amène chez moi ?
- Pourquoi ?
- Parce que j’ai chez moi un petit dispositif. Tu as peut-être remarqué le miroir au plafond de ma chambre ?
- Oui, je me disais que tu avais eu un amant vitrier.
- En fait il y a derrière ce miroir sans tain une caméra et un appareil photo silencieux. Je les enclenche en entrant chez moi. Le type est filmé, et je te fournis les photos le lendemain, c’est dans le forfait.

Coralie est stupéfaite, et attend quelques secondes.

- Cela veut dire que tu as filmé nos ébats ?
- Non je ne l’ai pas fait pour toi.
- Pourquoi as-tu demandé que l’on aille chez toi, et qu’est-ce qui me garantit que tu n’as effectivement pas pris de photos ?
- Je voulais effectivement me changer, et pour l’autre question on m’a dit que ce ne serait pas nécessaire.
- « On » ? C’est qui « on » ?
- Mon patron, mais je n’en sais pas plus.
Coralie réfléchit longuement. « On » semble être André, et je ne pense pas qu’il veuille se rincer l’œil, ni avoir un moyen de pression. Mais ce n’est pas exclus non plus.
- Maintenant, Loana, j’aimerais que tu m’emmènes dans un magasin de lingerie, car j’ai envie de renouveler mon stock.
- Quel genre tu cherches ?
- Moderne, confortable, féminin, sexy sans être Barbarella.
- Je crois que je vois.

Loana téléphone en marchant à une certaine Vanessa pour lui demander de nous attendre avant sa fermeture de midi.

Nous arrivons dans une jolie boutique, raffinée et conditionnée. Des tas de pièces sur les présentoirs aux murs. Vanessa ferme à clef derrière nous et je sélectionne une dizaine de pièces. Loana vient dans la cabine, sans gêne ni égards face à moi qui suis nue.

- A propos Loana, je me suis demandé toute la semaine si tes seins étaient vrais.
- Je ne te le dirai pas, c’est un secret, mais je te propose de les toucher, tu auras peut-être des indices.
Loana se dépoitraille d’autant plus facilement que son soutien s’ouvre par devant.
- Ils sont incroyablement fermes, et très doux, sans bosses. Je ne sais vraiment pas, mais tu me laisseras les toucher d’autres fois, j’ai envie de savoir.
- Coralie, ne me fais pas de chantage. Si tu continues, je vais croire que tu abuses de ta nouvelle position !

Dans une grande bonne humeur, Loana m’aide aux essayages. La lingerie est comme j’en avais envie, douce et un peu sexy, très raffinée. Vanessa m’amène un caraco d’un beige très clair. Cela ne me va pas mal, même si mes seins sont un peu petits pour le remplir avantageusement.

- Tu devrais avoir les seins qui pointent, pour voir vraiment, dit Loana.
- Je comptais un peu sur toi pour m’aider.
- Je veux bien, mais tu vas sans doute abîmer cette culotte, et elle ne sera plus vendable.
- Je comptais la prendre, mais je vais l’enlever quand même, on ne sait jamais.
Et Loana m’aida à avoir la poitrine qu’il fallait. Non contente de me pincer les mamelons, ses mains descendent, et elle me fait une séance de caresses intimes avec ses doigts de fée. C’est délicieux, et il a va être difficile maintenant de s’arrêter.
- Loana, tu vas m’amener un peu loin, j’ai peur de faire du bruit.
- Ne t’inquiète pas, Vanessa a l’habitude. Tu veux qu’elle vienne avec nous ?
- Non, pas nécessaire.

Loana m’amène au plaisir, et c’était bon, car la troisième personne n’était pas Vanessa, mais le beau médecin qui occupait maintenant mes pensées.

Il est temps de passer à la caisse, et je fais le tri des pièces que je prends. La caisse tourne, et je me demande comment je vais payer. Carte perso ou de la boîte ? Je me vois mal présenter à Paris une facture de « Vanessa Lingerie » à Toulouse avec l’intitulé : « Séminaire sur la séduction des cadres moyens, fournitures et accessoires ». Allons-y pour la carte perso.

J’ai dépensé en une demi-heure plus en lingerie que mes parents et moi depuis ma naissance, mais je ne dois rien négliger à l’avenir, pour réussir dans ma conquête du mâle.

Vanessa me fait une carte de fidélité, et sa nouvelle cliente lui promet fidélité.
J’ai encore 20 minutes pour prendre une salade avec Loana. Je rallume mon portable qui contient cinq messages sur des points que je dois traiter aujourd’hui sans faute, la pression monte. Je n’ose même pas regarder combien de mails m’attendent.
- Alors, comment dois-je considérer la séance de ce midi ? Une commission ?
- Comme tu veux, mais je le vois plus comme un petit service entre copines.
- Merci alors, c’était très bon.
- Je crois que tu avais besoin de jouir, de te détendre, car je te sens stressée, tendue comme une corde de violon.
- Tu as raison, j’ai un boulot de chien et je n’avance pas. Mais j’ai encore quelques minutes avant le grand bain, parlons d’autre chose. Tu as quelqu’un ?
- Non pas pour l’instant. Je ne suis pas encore tombée sur le bon depuis mon divorce.
- Il est comment le bon ?
- Musclé, très viril, tatouages, grosse bite et pas chiant.
- Tu as ce qu’il faut pour les attirer non ?
- Bien sûr, mais ceux que je rencontrer ont souvent une tare qui rend les choses impossibles : jeu, boisson, drogue. Ou alors ils sont violents ou mariés. Donc tu vois la situation n’est pas brillante.
- Tu finiras par trouver, j’en suis certaine, surtout avec la paire de seins que tu trimballes… Tu ne veux vraiment pas me dire ?
- Non, vraiment pas.

L’après-midi passe en un éclair au bureau. Instructions à Zoé, qui m’aide et fait de son mieux, mais n’en est qu’à son deuxième jour. Je gaspille un temps précieux à des choses, certes importantes, mais pour lesquelles je ne suis pas nécessairement qualifiée, comme par exemple le réseau de câblage dans le nouveau bureau. Mon retard s’accumule, et je n’ai pas eu une minute en deux jours pour mon boulot normal.

Appel d’Olivia :
- Salut Coralie, je ne te dérange pas ?
- Je t’en prie, dis-moi.
- Magali et moi aimerions te parler, quand seras-tu à Paris ?
- Je rentre ce soir, je serai à la coloc vers 21 heures. OK ?
- OK pour 21 heures, mais on préfère hors de la coloc, au café du coin. Cela te va ?
- Parfait j’y serai. Je suppose que vous voulez me parler de Sandra ?
- Tu as tout compris.

Avion vers Paris, je pourrais travailler, mais préfère réfléchir à conversation de ce soir, et rêve un peu aussi aux bras de Manuel, qui m’aident à tenir le coup.
Arrivée au café, les filles m’attendent, saluts d’usage.

- Alors Toulouse ?
- Toulouse est très bien, mais j’ai un boulot effroyable. Vous vouliez me parler ?
- Oui, et on ne sait pas trop comment introduire le sujet. J’ai appris par papa que Sandra nous quittait pour aller à Toulouse avec toi.
- Effectivement, je lui en ai parlé la semaine dernière.
- Pourquoi ne nous-a-tu rien dit ?
- Parce que vous avez été assez occupées ces derniers temps, et moi aussi. Ensuite parce que je ne pense pas que c’était à moi de le faire ! J’ai débarqué il y a un mois chez vous, vous vous connaissez depuis l’enfance, je pensais que Sandra le ferait elle-même. Et puis Sandra m’a demandé de ne pas en parler. Donc voilà.
- Que sais-tu de sa maladie ? demande le docteur Olivia.

Je lui raconte le peu que je sais par son père, que cela semble sans danger pour elle, le besoin que j’aurai d’être vigilante au retour des symptômes, le contact que j’aurai avec sa mère pour les recommandations et introduction.

- Et qu’a-t-elle manifesté devant toi ?
Je me sens comme dans un interrogatoire. Je n’ai rien à cacher ni à me reprocher, mais ai un curieux sentiment. Je me dis que pourrais en apprendre plus en jouant la partie finement. Je leur raconte que Sandra ne voulait pas me parler de notre déménagement à Toulouse à l’intérieur de l’appartement, ni devant elles.

- Et une fois à l’extérieur elle me disait qu’il y avait des micros, et qu’elle se sentait surveillée.

J’observe attentivement Magali en parlant, et je distingue un petit tressaillement de sourcils. Confirmation de cette histoire de micros ? Difficile à dire…. Olivia enchaîne.

- On a un peu eu l’impression, Magali et moi, que vous partiez comme des voleuses, et cela nous a fait du mal.
- J’imagine, mais vous comprenez maintenant ma position ? Je n’ai pas voulu vous heurter ni vous faire du mal.
- Oui on comprend. Ecoute, on a compris que vous partiez samedi, ce serait bien si on fêtait votre départ vendredi soir.
- J’en dis que c’est une bonne idée, mais j’ai un travail de chien, et vraiment pas le temps de m’occuper de cela.
- Aucun problème, on se charge de tout. Tu auras juste à contacter les gens que tu veux inviter.
- Parfait.

Nous convenons qu’elles rejoindront quelques minutes avant moi, pour ne pas laisser à Sandra l’impression d’un complot. Elles auront aussi un peu de temps pour lui montrer qu’elles sont heureuses qu’elle puisse continuer ce qu’elle veut faire à Toulouse.
Je n’ai toujours pas de réponse et pense que je n’en aurai pas avant longtemps, mais me dis que cela vaudra la peine de vérifier à l’occasion si ou non il y a des micros. En revenant à la coloc, je tombe sur les trois filles pleurant et riant à la fois, heureuse d’avoir fait éclater leur petit secret. On parle de la fête de vendredi, dernier jour de juin, et j’indique que j’inviterai Capucine. Je les laisse à leurs effusions de sentiments et me retire dans ma chambre en essayant de traiter quelques mails avant de dormir. Après dix minutes très peu productives, je me couche en me disant qu’il me faudra bien du courage pour tenir le coup jusqu’aux vacances. Pourvu que cela marche avec Manuel !

Jeudi passe comme une fusée, réunions en interne, contacts avec Zoé. Je parviens à avancer dans mon travail. Appel de Monique, qui me propose de passer le soir chez elle. J’avais pensé travailler ce soir, encore deux heures de perdues, mais j’irai, j’ai prévu d’emmener Sandra samedi à Toulouse et c’est important. Monique me dit qu’elle me sent tendue comme un arc, et qu’il faut que je fasse attention. J’enregistre, lui promets de faire attention, merci. Je travaille encore jusqu’à tard dans la nuit.

Vendredi est le jour où il y a les interviews avec les deux candidats dont un me remplacera dans ma fonction auprès d’André.

Les profils sont bons tous les deux mais la fille, dont la personnalité me plaît sans doute moins, est disponible tout de suite, le garçon ne l’est qu’en octobre. En outre son anglais est moins bon. André a indiqué qu’il me revenait de choisir, mais le choix est déjà fait.

Allons-y pour la fille, à laquelle on donne le job. Elle s’appelle Kelly, est née en Angleterre, parle le français impeccablement avec un soupçon d’accent, pas comme Jane Birkin qui dit encore « le table » après 40 ans en France. Mais Jane doit aussi le faire un peu exprès. Je me demande si Kelly est susceptible de me remplacer à tous points de vue dans la fonction. La part professionnelle, sans aucun doute, mais la part privée ? J’espère que non. Serais-je jalouse ? Peut-être un peu. Cette relation particulière me convient parfaitement, mais il me semble difficile de la maintenir, si Manuel entre dans le jeu. J’espère qu’il me comblera au point de me faire passer l’envie d’aller voir ailleurs. Mais on en est pas là. Malheureusement pas encore.

Arrive Gilles, que je préfère. Il a des points faibles sur le papier, dont cet anglais qu’il devrait améliorer. Et puis je n’ai pas de job à Paris à lui proposer, et Brigitte, l’assistante RH, n’a rien non plus pour l’instant.

- Gilles, je suis navrée de vous l’annoncer, mais nous avons donné le job à l’autre candidate. Nous avons vraiment besoin de quelqu’un immédiatement et vous n’êtes pas disponible avant trois mois. Il y a aussi que votre niveau d’anglais n’est pas fabuleux.
- Je suis déçu, car j’aimerais vraiment travailler ici. J’espère que vous garderez mon CV si quelque chose se libère.
- Nous ferons certainement cela. Mais seriez-vous disposé à me rejoindre à Toulouse ? J’ai un job pour vous, certes un peu différent, mais vous pourriez faire l’affaire. Et puis la vie est douce là-bas.
Gilles réfléchit cinq secondes
- Pas de problème, j’ai une vie ici maintenant, mais rien ne me retient vraiment. Je suis d’accord avec la proposition.
- Que proposez-vous pour l’anglais ?
- Eh bien je pourrais suivre des cours d’ici là. Le soir, les week-ends et une partie des vacances sans doute.
- Parfait, nous interviendrons pour moitié dans vos cours, en espérant qu’ils vous soient utiles. Et n’oubliez pas de vous reposer.
- Comptez sur moi.

Encore un qui a la bonne attitude. J’avance dans mon programme.

Brigitte me dit que le directeur RH aimerait me toucher un mot. Le plus tôt est le mieux, et il est disponible maintenant. Difficile de dire non.

- Bonjour Coralie, prenez place
- Bonjour Monsieur, comment allez-vous ?
- Très bien merci. Il me revient que vous faites du très bon boulot à Toulouse, je vous en félicite.
- Merci. Mais je suis encore loin du compte, et je me sens un peu noyée, car je cumule mon job précédent avec le nouveau, et je n’ai qu’une tête. Heureusement je viens d’engager quelqu’un pour me remplacer.
- Oui, il paraît en effet que vous travaillez beaucoup, on reçoit de vous des mails n’importe quel jour, à n’importe quelle heure. Et puis cette nouvelle personne ne va pas vous soulager énormément pendant les premiers temps.
- Vous avez raison, mais au plus vite elle commence, au plus vite elle me soulagera !
- Vous savez, Coralie, vous êtes devenu un maillon important de notre organisation. Il est très important que vous arriviez au plus vite à récupérer un rythme de travail plus normal. Sans quoi vous irez dans le mur, risquez de faire un burn out, ce qui serait dommageable pour vous, mais aussi pour nous.
- Que proposez-vous ? Je ne vois pas de solution avant plusieurs mois.
- Nous sommes là pour vous aider et vous soutenir, et je vous propose de vous dégager de toute responsabilité concernant les engagements pour Toulouse, que je vais confier à Brigitte, que vous connaissez je crois. Pour certains niveaux, il vous suffira de rencontrer les candidats proposés, quelques minutes donc. Voyez-vous d’autres choses qui pourraient vous dégager du temps ?
- Quelqu’un qui pourrait reprendre la coordination de la partie technique du bureau, et s’assurer que nous n’avons rien oublié d’essentiel pour une ouverture en septembre.
- J’informe Martin maintenant, il trouvera bien un ingénieur dans son team pour cela. Et pour le restant ?
- Il y a tout le boulot pour André.
- Je propose que vous fassiez une liste de tout ce vous faites pour lui. Vous déterminez trois catégories. Celles de tâches qui vous paraissent importantes et que vous ne pouvez pas confier à d’autres. Une catégorie de tâches annexes que vous pourrez confier rapidement à quelqu’un d’autre, et enfin une catégorie intermédiaire. Vous soumettez cela à André pour approbation de votre plan d’action.
- Vous venez de soulager sérieusement mon emploi du temps.
- C’est bien le but
- Je voudrais vous demander si je pourrais être à Toulouse quatre jours et un jour à Paris pour les réunions avec André. J’y suis plus efficace. Et ce serai bien si Kelly venait là-bas quelques jours par semaine, car nous allons avoir des interactions permanentes dans les prochaines semaines, c’est plus facile comme cela.
- J’allais vous le proposer. Préservez-vous mademoiselle !

Organiser tout cela me prend le restant de la journée, mais je me sens beaucoup mieux car la pression a disparu.

Le soir, petite réception à l’appartement. Des filles seulement, sauf André et Monique qui nous rejoignent plus tard.

L’ambiance est détendue, la nouvelle du départ ayant été digérée par les filles. Capucine est comme transformée, pas seulement dans l’apparence. La confiance placée en elle l’a modifiée, et c’est maintenant une jeune femme épanouie que je retrouve, elle a perdu son apparence de chien battu. Je comprends dans la conversation qu’elle apprécie beaucoup son patron. Tout laisse à penser que Capucine est peut-être en train de changer de bord. Pas impossible, même si son passé pénible avec les hommes sera long à effacer.
Un skype est organisé avec Isabelle et son fiancé Katanake. Il se tient en anglais pour qu’il comprenne, et elle annonce qu’ils reviendront à deux à la fin de l’été, car il voudrait voir dans quelle mesure il lui est possible de trouver un emploi en Europe. Ce serait sans doute plus facile que l’inverse. Tout le monde se réjouit de faire connaissance du fiancé et surtout de voir qu’elle reviendra plus près. Il se concentrera sur la France, mais les autres pays ne sont pas exclus. Question de Magali :
- Heureusement que ton homme s’appelle Katanake.
- Pourquoi ?
- Pas très facile en France, mais mieux que Takaniké !
Isabelle aura fort à faire pour expliquer à son fiancé pourquoi son prénom fait marrer tout le monde.
La soirée se poursuit, André et Monique nous quittent, la musique apparaît, et je vais me coucher, absolument vannée. Je pense que vais revoir Manuel, vivre dans le même logement. J’ai un peu envie de me caresser. Non attendons, le plaisir est dans l’attente.

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