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Histoire d'Elisabeth. Chap. 5. samedi soir après l'entrevue

Aprèsl'entrevue, Eulalie a ramené Elisabeth chez elle. Elle attend le verdict.

Proposée le 2/08/2016 par Pierre Degand

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Thème: pratiques sexuelles
Personnages: Solo
Lieu: A la maison, intime
Type: Roman


Dans la voiture d’Eulalie qui me ramenait chez moi, je me sentis soudain très lasse et mélancolique. Je repassais, les yeux bandés, par ce « sas » qui allait me rendre au monde habituel et je redoutais le moment où j’allais me retrouver seule dans mon appartement après ces heures passées dans la Société. Le silence entre nous avait quelque chose de pesant et je ne savais pas comment le rompre…
? Élisabeth…
? Oui…
? Il faut que je te revoie… avant l’assemblée… juste nous deux…
? Oui… quand ?
? Je ne sais pas encore… Je suis très occupée… Enlève le bandeau et indique moi le chemin, nous sommes presque arrivées, je crois.
Sur le parking de l’immeuble, je n’avais pas envie de sortir de la voiture, de la quitter. Je lui proposai maladroitement de monter prendre quelque chose… « Le dernier verre » dit-elle avec un petit sourire mais elle ne pouvait pas rester. Elle devait retrouver Camille et Jean au restaurant pour décider. C’est Camille qui m’appellerait plus tard dans la soirée.
? Moi, je t’appelle demain ou lundi, d’accord ?
? Entendu
Elle sortit de la voiture. C’était fini. Elle me donna une bise et, mordillant le lobe de mon oreille, elle me susurra un « à bientôt » enthousiaste.
Je suis remontée toute légère à mon appartement. Le « à bientôt » plein de promesses et la bise plus qu’amicale avaient fait disparaitre toute la mélancolie qui m’avait envahie sur le trajet de retour. Elle voulait me revoir, seule à seule avait-elle bien précisé, en dehors de la Société. J’en étais toute contente et j’avais aussi bon espoir que la décision allait être positive ; Eulalie me l’avait laissé entendre. Il faisait encore plein jour mais il était grandement l’heure de l’apéritif. Je me servis un petit verre de Xérès… je sais, ça fait vieille dame, mais j’aime ça. Le solstice approchait… encore deux semaines avant l’assemblée… et quoi… une ou deux heures à tuer avant le coup de téléphone de Camille.
Brusquement, je me rappelais que mon portable était encore dans mon sac, éteint. Je me trompai en composant le code. Maryse avait appelé plusieurs fois depuis 16h00. J’allais m’asseoir dans le canapé pour la rappeler quand je me sentis subitement à l’étroit dans mes vêtements. J’avais passé l’après-midi nue et offerte aux regards. Je voulais retrouver cette sensation, et j’allais parler à des membres de la Société…. Même au téléphone, ils percevraient certainement que je m’étais mise nue. Je me déshabillai dans la chambre et me regardai dans le miroir. J’avais les traits tirés… très tirés… « Comme si j’avais baisé toute la nuit… » Oui, Eulalie avait raison, mon pubis un peu bombé mériterait une épilation totale… Ce serait chose faite pour l’assemblée! Je revins dans le séjour, bus une gorgée et composai le numéro de Maryse sur le fixe. Elle voulait bien évidemment connaitre la décision ; il lui faudrait encore attendre, comme moi. Puis elle essaya de me faire donner des détails sur le déroulement de l’entrevue, ce que je me refusai à faire, même à une amie comme elle, tenant ma promesse de ne rien divulguer à qui que ce soit, même à un membre. Je lui dis qu’Eulalie m’avait ramenée à la maison vers 19h15 et qu’ensuite elle était allée diner avec Jean et Camille, dont j’attendais le coup de téléphone. Elle trouva que l’entrevue avait été bien longue ; elle ne savait pas que ça durait si longtemps… Piquée de mon mutisme elle me demanda si j’avais beaucoup joui.
? Mais comment peux-tu savoir que…
? Écoute, petite naïve, si on demande des certificats, généralement ce n’est pas seulement pour les lire !
? Oui, mais ça pouvait être en vue de l’assemblée… c’est dans deux semaines seulement et d’ici là, les résultats ne changent pas…
? Ça pouvait… mais ça n’a pas été… Tu l’as dit toi-même. Alors… Tu as eu beaucoup d’orgasmes ?
? … oui
? Combien ?
? Je n’ai pas compté…
? Ils t’ont prise tous les trois ?
? Je ne peux pas te le dire, tu sais bien
? Tu ne veux vraiment rien me dire. Je comprends. Comment te sens-tu maintenant ?
? Bien… fatiguée… mais contente de mon après-midi.
? Et tu attends déjà l’assemblée ?
? …oui
? Fais attention, une nouvelle phase de répulsion peut encore venir...
Elle s’était radoucie. Elle me parlait maintenant sur le ton protecteur, presque maternel qu’elle prenait avec moi lorsque nous parlions de mes déboires amoureux. L’après-midi m’avait fait vivre objet de désir et de plaisir dans un monde où les relations sexuelles donnent une jouissance pleine, sans ombre, débarrassée des notions de faute ou de culpabilité et, me connaissant, elle craignait que mon retour sur terre … Je la coupais brusquement, lui affirmant que cette fois-ci j’avais franchi le pas et que je m’assumais telle que j’étais et que je voulais être. Avant de raccrocher, elle m’a fait promettre de la rappeler tout de suite après l’appel de Camille. Je vidai mon verre.
Oui, j’avais eu beaucoup d’orgasmes cet après-midi… J’avais faim maintenant. Je n’avais pas pris le temps de faire des courses et mon frigo était bien pauvre. Je découvris une barquette de cannellonis à la limite de la date de péremption, la poussai dans le micro-onde. Cinq minutes à puissance 4. C’était la première fois que j’étais été nue dans la cuisine ; surprise de moi-même, je repassai dans le séjour, me servis un deuxième Xérès. Je ne tenais pas en place, attendant le bip de la minuterie du four et la sonnerie du téléphone. Le four sonna en premier. Nue, assise sur un tabouret, je mangeai du bout de la fourchette, poussée par la faim mais sans vrai appétit, une moitié de la barquette. Maryse me jugeait-elle si faible, si peu sûre de moi-même ? J’avais vécu entre temps, moi aussi. J’avais mûri. Je n’étais plus l’ado qu’elle avait connue ; j’étais une femme de 38 ans comme elle, adulte, majeure et vaccinée… Je jetai le reste de la barquette et revins m’asseoir dans le canapé. Machinalement, je pris la télécommande de la télé. Le téléphone sonna.
? Bonsoir Élisabeth. C’est Camille
? Bonsoir
? Tu attendais mon coup de fil ?
? Oui..
? Désolé de t’avoir fait attendre. C’est oui. Tu participeras à notre prochaine assemblée.
? … euh… je suis très contente… merci.
? Nous avons tous les trois apprécié tes réponses franches et sincères à toutes nos questions.
? Je n’ai rien à cacher
? Et ton comportement pendant les visites et dans le tableau nous ont très très satisfaits.
? J’ai fait de mon mieux
? Oui, mais sans te forcer, sans viser la performance… Tu t’es laissée aller… Tu as su oublier le contexte disons de l’examen et tu t’es donnée avec plaisir, sans rien refuser, même si ce n’était pas dans tes pratiques sexuelles habituelles, en cherchant ton plaisir et celui de ton partenaire. Tu as été toi-même, et c’est ça que nous aimons.
? C’est un éloge ?
? Pas du tout. Seulement le résultat de nos délibérations. Nous non plus nous n’avons rien à te cacher. Nous aurons vraiment plaisir à t’avoir avec nous le 21.
? J’aurai aussi beaucoup de plaisir à y être… Que dois-je faire d’ici là ?
? Eulalie te donnera tous les détails logistiques en temps voulu. Pour le reste… Nous attendons de l’esclave qu’elle arrive à jeun à l’assemblée…
? Je bois très peu de toute façon
? Non…À jeun… je veux dire que dans la semaine qui vient, tu vas réduire la fréquence de tes plaisirs sexuels et les trois jours qui précédent l’assemblée, tu devras t’abstenir de tout rapport sexuel et de toute masturbation. Je peux compter sur toi ?
? Oui.
? Est-ce que tu as des questions ?
? Il y aura un ou une deuxième esclave ?
? Je ne peux pas te le dire.
? …
? Une dernière recommandation. Nous connaissons les liens entre toi et Maryse et nous ne pouvons pas nous y opposer. Mais si tu as des questions, des doutes, des remords – ça peut arriver – ou quoi que ce soit, adresse-toi alors à Eulalie, même au milieu de la nuit si besoin est. C’est elle qui t’a préparée à l’entrevue, et c’est elle qui prendra soin de toi jusqu’à l’assemblée.
? Entendu.
Nous nous souhaitâmes une bonne nuit et un bon dimanche. Je reposai le téléphone, toute fière d’avoir réussi l’entrevue. Un an après mon divorce, j’avais franchi un cap, une nouvelle vie s’ouvrait à moi. Camille ne savait donc pas qu’Eulalie voulait me revoir, quelle qu’ait été l’issue des délibérations. J’en éprouvais un grand plaisir : Élisabeth l’intéressait, pas seulement l’esclave. Et Camille me retirait des mains de Maryse pour me mettre dans celles d’Eulalie… Je décidai alors de ne pas appeler Maryse mais de lui envoyer un texto. Je n’attendis pas sa réponse et allai me coucher. J’essayais de m’endormir en faisant un décompte des orgasmes que j’avais eus, bien vite chamboulé par les visions évanescentes de mes étreintes avec Eulalie. Et je m’étais enfin endormie.


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Commentaires de l'histoire :

Caval
Dur retour à la réalité avec une pointe d'amour tout de même
Posté le 30/03/2017


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