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La poupée folklorique (2ième partie)

Il y a 132 ans, Lucie était née poupée folklorique et depuis quelques jours, elle avait pris les formes d’une jolie jeune femme. Sa métamorphose avait bouleversé Sébastien, avant de le séduire...

Proposée le 28/06/2016 par Patrick2toscane

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Thème: extra-conjugal
Personnages: FH
Lieu: Hôtel
Type: Roman


Ensommeillé, Sébastien ouvrit les yeux et réalisa qu’il n’était pas dans sa chambre. Ce matin de semaine, rien n’avait sonné et cela n’avait plus d’importance. Pourquoi ? Une pensée lui fit esquisser un sourire et il tourna le regard sur sa gauche : Lucie dormait à ses côtés, les traits de son visage étaient reposés et un léger rictus s’affichait sur cette bouche qui l’avait aimée.
Sébastien s’attendrit aux souvenirs de cette nuit… Il se rappela son abandon amoureux quand elle fut sur lui et sa petite bouche malhabile, mais qu’il avait trop vite bénite.

Il sortit précautionneusement de la chambre d’amis. En bas, il appela le bureau et prétexta une panne de batterie pour justifier son retard. Son statut lui permettait de passer sous le radar des sanctions, mais pour combien de temps ? Devant son bol de café, il se souvint de son corps contre le sien et de son regard limpide qui frisait pour illustrer ses émotions. Il eut une pensée pour la bouche de Lucie autour de son sexe et ce souvenir le fit une nouvelle fois durcir…
Un instant, il projeta son avenir… Il ne pouvait pas éconduire Lucie et rompre avec Marie-agnès était invraisemblable. Comment allait-il faire pour résoudre ce paradoxe amoureux ? Comment insérer Lucie, alors qu’elle n’existait pour aucune administration ? Peut-on survivre sans identité ?

Une heure plus tard, Sébastien revint silencieusement dans la chambre : Lucie tourna la tête vers lui… Elle resta paupières closes et grimaça.
- Tu es là ? Je n’ai pas la force d’ouvrir mes yeux.
Lucie remonta la couette sur sa grosse chemise.
- Dors autant que tu veux. Je dois aller au bureau. Je reviendrai vers 15 heures. Je t’aime.
Elle esquissa un sourire. Il approcha et du bout des doigts, il caressa la cascade de cheveux.

Le soleil d’automne tourna au rythme des heures…

En bas dans le hall, une clé cherchait très maladroitement la serrure. Le verrou se débloqua par deux fois. La lourde porte de l’entrée s’ouvrit sur une frêle cheville, puis des jambes habillées d’un pantalon. Dans sa main, cette invitée portait un gros sac de voyage… Elle inspecta le salon, puis la cuisine, avant de monter à l’étage.
Dans la salle de bains, elle récupéra quelques produits de beauté. Elle entra dans la chambre d’amis et s’interrompit en découvrant Lucie profondément endormie. Les rayons du soleil passaient par les interstices des volets et ils imposaient la beauté de la jeune femme aux yeux de la sœur de Marie-Agnès. Caroline inspira profondément en serrant les dents et elle fit son shopping dans l’armoire.
Soudainement, Lucie ouvrit les paupières… Ses doigts se plantèrent dans la couette qu’elle tira jusqu’à son petit menton. Ses mains tremblaient et son regard cherchait un lieu où se réfugier. Après quelques secondes, elle s’intrigua en constatant cette femme estimer précisément quelques robes, pantalons et pulls pour les ranger dans son gros sac.
Lucie se dressa sur les coudes, le sommier craqua et Caroline tourna les yeux vers l’étrangère.
- Vous avez le sommeil profond !
Lucie n’argumenta pas et à demi nue, elle glissa hors du lit. Elle remua ses jambes encore endormies et se souvint de ses étranges paralysies de la nuit.
Caroline ferma son sac et se tourna vers Lucie. Austère, elle détailla le visage sibyllin, la poitrine et la jeunesse de celle qui aurait pu être sa fille.
- Qui êtes-vous ? Que faites-vous chez ma sœur ?
Les jambes de Lucie la soutenaient mieux. Tremblotante, elle croisa ses bras et suivit du regard celle qui avançait vers elle.
- Je m’appelle Lucie. Vous êtes la femme que Sébastien a fait gémir en bas ?
- Comment ça ?
- Je reconnais votre voix.
Caroline fronça les sourcils et braqua les yeux sur sa rivale.
- Je suis la nièce de Sébastien.
- Ne me prenez pas pour une conne ! Vous êtes une prostituée, n’est-ce pas ?
- Non ! C’est vous qui vous donnez sans amour.
- Ne me répondez pas ! C’est dégoûtant !
Caroline appréciait sa supériorité et elle mit Lucie au défi de la regarder.
- Tu as quel âge ?
- Si je vous le dis, vous n’allez pas être contente…
Caroline soupira… La jeune novice tenta de défier Caroline, mais son regard ne le pouvait pas.
- Je suis venue chercher quelques habits appartenant à ma sœur. Vous rendez-vous compte que vous avez détruit un couple ?
Lucie releva les yeux.
- Ce n’est pas vrai !
- Ils étaient un modèle. Marie-Agnès est une grande journaliste et dans quelque temps, elle fera sûrement le « vingt heures » ! Vous foutez tout en l’air !
- Il ne l’aime plus !
- Tais-toi ! Avec ta bouche et tes gros seins, tu dois leur tourner la tête à tes amants...
Caroline vint devant la briseuse de couple. Elle tendit sa bouche vers celle de Lucie, mais ce ne fut que pour être équivoque.
- As-tu aimé le sentir en toi ? Te baiser ?
- Cela ne vous regarde pas.
- Tu préfères quand il est tendre avec toi ou quand il est un peu brutal ?
Les doigts de Caroline effleurèrent les cheveux de Lucie qui fit un pas de côté.
- Reste ici ! Je sens que tu l’as sucé et qu’il a joui dans ta bouche. Tu dois être une professionnelle.
- Sébastien, il m’aime. On partira lui et moi, loin de vous et de votre méchanceté.
- L’amour !? (elle pouffa) Qu’est-ce que tu y connais à l’amour ? Que ne feraient-ils pas pour nous prendre à quatre pattes ?
Naïvement, Lucie l’écouta...
- Mais ma chérie, les hommes sont pleins de tension ! Ils aiment les femmes qui ne posent pas de question et qui les soulagent. Aujourd’hui, c’est toi et demain, ce sera une autre ! Ton Sebastien, quand il se sera lassé de toi, il prendra une autre suceuse !
Caroline approcha sa bouche des lèvres de Lucie qui se déroba en versant nerveusement deux larmes.
- Laissez-moi !
- As-tu le même parfum que moi après son amour ?
Caroline baissa les yeux vers sa propre main qu’elle dirigeait vers le sexe de Lucie.

Soudain, un bruit se fit entendre en bas dans l’entrée.
- Lucie ?
Cette dernière sursauta et hurla.
- Sébastien ! Sébastien !
Son sauveur fonça à l’étage…
- Qu’est-ce que tu fais là, Caroline ?
Lucie se précipita dans les bras de son protecteur.
- Tu as trouvé rapidement une remplaçante à ma sœur !
- Ta gueule Caroline ! Comment es-tu rentrée ?
- Marie-Agnès m’a donné sa clé. D’ailleurs, je te la dépose sur la table. Elle n’en aura plus jamais besoin.
Sébastien ne comprenait pas encore.
- Quitte notre maison !
- Marie-Agnès ne reviendra pas, Sébastien ! Elle t’aime, mais tu es trop différent ! Elle a déjà pris un avocat de la chaîne. Tu sais, elle est un personnage public et tu n’avais pas à la traîner dans la boue.
Caroline frôla le couple et descendit. Les bras de Sébastien s’écroulèrent le long de son corps et Lucie compris. Elle fit un pas en arrière, enfila son jean et descendit verrouiller la porte d’entrée.

À l'heure du dîner, elle s’immobilisa au pied de l’escalier et leva la tête vers le premier étage :
- Veux-tu que je te prépare quelque chose à manger ?
Lucie n’eut pas de réponse.

Dans la cuisine, elle installa l’ordinateur portable sur le comptoir. Les écouteurs dans les oreilles, elle commença à faire des recherches et son regard fut attiré par une pomme dans la corbeille de fruits.
Rapidement, celle-ci devint une obsession et alors qu’elle trouva satisfaction à ses recherches, pour la première fois de sa vie, Lucie mangea !

Abandonnée dans la nuit, elle se doucha et composa une nouvelle toilette. Elle passa une partie de la soirée à visionner des clips vidéo sur Youtube. Emmitouflée dans un pull noir, les yeux humides, elle comprit l’universalité des chagrins d’amour.

Plus tard dans la nuit, elle eut l’agréable visite de Sébastien. Lucie posa ses écouteurs et timidement, elle se leva.
Tous les deux restèrent à distance.
- Comment va ma petite poupée ?
- Dis-moi si c’est ma faute ?
- Non Lucie.
- Je t’ai séparé de ta journaliste.
- Tout est fini depuis plusieurs mois. Ce soir, je vais rester là-haut, dans ma chambre. Je suis désolé d’être comme cela, mais, il faut que tu comprennes que ce n’est pas ta faute.
- Veux-tu que je dorme contre toi ?
Sébastien la regarda et infirma, avant de monter à l’étage. Il abandonna simplement Lucie sur le banc des amantes.

Un bruit réveilla le mari de Marie-Agnès. Bientôt, il allait être six heures du matin. Il soupira et tourna la tête sur le côté : personne. Il repoussa difficilement la couette jusqu’à ses pieds et se leva lourdement. Dans le couloir, il eut envie d’aller dans la chambre d’amis juste pour voir Lucie dormir, mais il ne voulut pas la réveiller.

Sébastien descendit dans la cuisine et calmement, il préparera son café. Il sortit un bol du placard qu’il plaça à côté de l’ordinateur portable en veille.
Il vint s’asseoir à la table et prit le pot de miel, quand son regard fut attiré par une écriture manuscrite sur une feuille.
- Je suis responsable du chaos dans ta vie. Je n’aimerais pas qu’une inconnue se dresse entre nous deux. Je suis devenue l’infâme et je dois te quitter pour que tu puisses accorder une seconde chance à ton couple. Tu es un ange, elle s’en rendra compte et elle te pardonnera.
Sébastien se précipita dans le salon, le hall et il ouvrit la porte de la maison. Dehors, il l’appela dans la nuit, mais Lucie était déjà bien loin.

Prisonnier du monde de l’angoisse, il referma la porte d’entrée et erra dans le salon. Sébastien marchait de long en large. Perturbé, il se cogna contre le montant de porte de la cuisine, contre la table et une étagère, avant d’aller s’asseoir lourdement sur le canapé.
Où était-elle ? Comment allait-elle faire pour vivre ? Pour survivre ? Qu’allait-il advenir d’elle si la police découvrait qu’elle n’existait pas ? Son cœur se serra et l’émotion noya ses yeux. Métamorphosée sur le thème de l’érotisme, comment allait-elle faire pour se défendre des hommes ?
Le ciel venait de s’effondrer une seconde fois sur la tête Sébastien. Son regard balaya la table basse dénuée de son ordinateur portable et il s’allongea.

Ses pensées dramatiques calmées par la faim, il s’en alla dans la cuisine et mangea un fruit. Machinalement, il ouvrit l’ordinateur portable et son regard tomba sur cette icône nommée : historique de navigation.
Rapidement, il comprit l’obsession de Lucie : son but était de rejoindre Kiev, la ville qui l’avait vu naître. Il en déduisit que, faute d’argent, elle aurait fait du stop jusqu’à l’entrée de l’autoroute pour rejoindre l’Allemagne et faire étape en Pologne.
Sébastien s’habilla et prépara un sac. Il eut la surprise de découvrir qu’il n’avait plus son téléphone. Il appela son portable et laissa sonner jusqu’au répondeur :
- Lucie, ton créateur et les gens, propriétaire que tu as pu connaître sont morts maintenant. Cela ne sert à rien de retourner en Ukraine. Je suis ta famille ! Reviens-moi !
On ne pouvait être plus logique : une fois en Pologne et il ne resterait plus qu’à Lucie quelques grosses heures de route pour atteindre Kiev.

7h30
La nuit commençait à s’effacer pour faire la place au brouillard. Sébastien monta dans sa voiture et il prit la direction de l’autoroute.

9h30
Il fit une première halte et rappela Lucie, mais en vain. Dehors, il scruta quelques semi-remorques immatriculés en Pologne, mais en vain.

12h00
Une heure qu’il avait passé la frontière. Sur une aire de repos, son regard détailla les véhicules stationnés. Comment savoir si elle était parmi eux ? Sébastien entra dans la boutique de la station-service et sonna une nouvelle fois son portable, mais en vain.
Il raccrocha et s’appuya contre le mur de la cabine. Un cauchemar ! Lucie était si loin et si proche à la fois.
Il quitta le couloir, quand soudain, le téléphone de la cabine sonna.
- Lucie ?
- Je me sens mal : viens me chercher !
- Où es-tu ?
- En Allemagne ! Il y a une station-service qui s’appelle « Oil Station ».
- Ne t’inquiète pas, je vais te retrouver.
- Je crois que je régresse ! J’ai peur. Je n’arrive plus à bouger !
Inconsciemment, Sébastien acheta une bouteille d’eau et il demanda au gérant le nombre de kilomètres qui le séparait de la station « Oil station » la plus proche.

Une heure et trente minutes plus tard, Sébastien arriva dans la station-service. Il gara sa voiture sur le parking et se précipita à l’intérieur de la boutique. Il ne trouva nulle trace de Lucie. Il se dirigea dans un couloir et n’hésita pas à rentrer dans les toilettes des femmes.
Dans l’endroit désert, il appela Lucie. Une voix pleine de fatigue lui répondit. Sébastien identifia la porte et la défonça : Lucie était crispée sur le battant de la cuvette des toilettes et il était clair qu’elle n’avait plus l’usage de ses jambes.
Sébastien s’agenouilla et terrifiée, elle se blottit dans ses bras.
- Je ne les sens plus !
Inquiet, Sébastien frotta les jambes à travers le jean, mais les larmes de Lucie attestaient l’inefficacité des efforts.
- Lucie, il faut que l’on quitte ce secteur !
Elle le regarda avec confiance et il la porta dans ses bras.

Dans la voiture, il lui donna à boire et lui couvrit les jambes avec un plaid. Sébastien lui attacha sa ceinture et ils croisèrent leurs regards.
- Tu penses que ce sera efficace ?
Elle montra la bouteille.
- Nous sommes composés d’eau ! Je ne sais pas, j’essaye tout, mais si je peux te garder ne serait-ce que cinq minutes de plus…
Lucie esquissa un sourire.
- Tu deviens fou !
- Non ! Je la trouverai bien la solution ! Je ne suis pas Dieu, mais je te garderai auprès de moi le plus longtemps possible.
Lucie posa sa main sur la cuisse de Sébastien et elle reposa l’arrière de son crâne contre l’appui-tête.

Sébastien quitta l’autoroute et il se dirigea vers cette ville allemande qu’il ne connaissait que de nom.
Lucie assoupie se réveilla.
- Où sommes-nous ?
- Comment vont tes jambes ?
Lucie retira le plaid et elle put les replier : elle esquissa un sourire.
- C’est encore douloureux. Où sommes-nous ?
- Je n’avais pas la force de me taper des heures d’autoroute, alors je cherche un hôtel.
Sébastien s’orienta avec la signalétique et dix minutes plus tard, il gara sa voiture devant un « trois-étoiles ».

Les premiers pas de Lucie furent difficiles. Elle s’aida de l’épaule charitable, mais la joie de retrouver l’usage complet de ses jambes lui donna des ailes. Ils prirent une chambre et réservèrent une table au restaurant de l’hôtel.
Lucie en avait connu des chambres, mais celle-ci lui en mettait plein les yeux. Elle posa ses cinquante kilos sur le matelas hyper ferme et esquissa un sourire.
- Il est cassé !
- Non.
Ils s’allongèrent tous les deux et firent une sieste.

Quand Sébastien ouvrit les yeux, il était 17h30. La nuit commençait à tomber. Une légère agitation dans le couloir réveilla la fugueuse.
- Comment te sens-tu, Lucie ?
- Mieux !
Sébastien se leva pour éclairer la chambre et Lucie le rejoignit. Elle se cala contre son épaule.
- Tu m’avais promis de m’apprendre à m’habiller !
Il regarda sa montre et grimaça.
- Je sais qu’il est tard, mais j’ai un besoin d’autre habit et surtout d’une bonne douche…
Sébastien abdiqua.

18h00
Ils roulèrent en terrain étranger, alors que la nuit avait pris possession du ciel.

Sébastien accompagna Lucie dans la galerie marchande d’un grand centre commercial. Pour la première fois de sa vie, Lucie mit sa main dans celle de Sébastien : tous ces gens qui la croisaient et qui la regardaient, c’était nouveau pour elle. Quand elle était poupée, le regard des gens glissait sur elle, mais ici, sortant d’une vingtaine de magasins, les gens pouvaient interagir avec elle : si l’un d’entre eux lui parlait : que devait-elle répondre ?
Elle serra plus fort la main. Rapidement, le luxe des magasins détourna les peurs de Lucie.

Quelques minutes plus tard, alors que l’on aurait pu croire qu’ils étaient revenus à leur point de départ, Lucie s’immobilisa : le visage irradié par la joie, elle se tourna vers Sébastien :
- Je ne veux pas que tu vois ce que je vais finalement m’acheter.
- Oui.
- Merci !
Lucie déposa un simple baisé sur la bouche de Sébastien et, soumise par sa curiosité, elle se dirigea dans ce magasin.
Alors qu’il appréciait encore ce baiser, il esquissa un sourire et la rappela :
- Tu oublies quelque chose, Lucie.
Elle s’immobilisa et se retourna.
- La petite carte !
- Je te donne mon code…
- … Ce n’est pas la peine. Je suppose que c’est ton année de naissance.
- Oui, mais…
- Parce que tu manques de confiance en toi et qu’en réalité, tu vaux mille fois mieux que ce que tu penses de toi.
Elle approcha une dernière fois de lui et l’embrassa.

À l’hôtel, Lucie passa rapidement devant l’accueil avec ses sacs. Dans l’ascenseur, elle se tourna vers Sébastien.
- Je reviens pour le dîner !
Désarçonné par sa jeunesse, il se dirigea vers le bar.

20h15
Dans le hall de l’accueil, les passages commençaient à devenir plus fréquent. Les clients de l’hôtel commençaient à partir pour préférer dîner à l’extérieur.

Sébastien regarda sa montre et quitta le bar. Il se dirigea vers l’ascenseur qui s’ouvrit déjà sur une autre femme en robe de soirée noire, fluide et décolletée. Elle était probablement la femme d’un riche homme d’affaires. Les cheveux attachés hauts, la poupée lui déclina un large sourire.
- Allo ?
- Lucie ?!
Elle sortit de l’ascenseur en apprivoisant ses chaussures à talons hauts. Avec sa pochette, elle était méconnaissable.
- Tu es superbe !
- Merci ! Moi, j’adore ! Ils ont les mêmes tenues, mais à l’infini !
Ils entrèrent dans le restaurant. Ce soir, il n’y avait pas grand monde et Lucie apprécia la sécurité de leur aparté.

Sébastien s’inquiéta pour ses jambes, mais Lucie le rassura : tout allait mieux depuis leurs déplacements.
Elle commanda des portions d’oiseaux et le dîner aborda leur avenir.
- J’ai fait des recherches et il faut que tu saches certaines choses, Lucie.
Blessée, la magnifique jeune femme s’immobilisa.
- Ces ordinateurs n’ont plus de secret pour moi. (Elle baissa les yeux sur son assiette) Je préférerais que tu t’interroges sur ce que je porte sous ma robe…
Sébastien baissa les yeux… Il les releva brièvement sur ce décolleté et cette poitrine qu’elle maintenait plus haute.
- Lucie…
Elle l’ignora et préféra dérouler sa serviette sur ses cuisses.
- Je sais que je redeviendrai une poupée. Quand ? Demain ? Le mois prochain ? Dans dix ans ? Je ne sais pas, mais je sais que cela arrivera. Je sais qu’il y a des gens qui peuvent avoir peur de moi parce que je n’existe pas. Je sais qu’il va falloir que nous fuyions, reste à savoir, combien de temps tu supporteras de fuir avec moi !
- On en a parlé, Lucie.
- Caroline disait que les hommes changeaient souvent d’avis !
Lucie fixa Sébastien.
- Et tu écoutes cette conne ?
- Non, bien sûr ! Mais, je ne veux pas que ta vie ressemble à une éternelle cavale, alors que je finirai par redevenir une poupée !
- Je veux simplement être avec toi. C’est tout !
Lucie baissa les yeux.
- Chez ce vendeur, tu as dit que je méritais d’être pour ce que j’étais.
- Tu étais encore une poupée à ce moment-là !
- J’étais déjà humaine. Quand je t’ai vu pour la première fois, j’ai eu envie de te prendre dans mes bras, mais je me suis vautrée dans ce panier. Tu m’as pris dans ta main et j’ai entendu toutes les choses magiques que tu as dites sur moi.
- On partira ensemble.
- Je sais que je ne te survivrai pas.
Sur le chemin qui les menait à l’ascenseur, elle le prit par la main.

La chambre 503 se déverrouilla. La flamme du désir consuma la fatigue d’une journée sans fin. Sébastien s’en alla fermer les rideaux, pendant que Lucie contemplait sa robe dans le miroir. De trois-quarts, face ou profil : elle était faite pour elle et il avait de la chance, l’homme qui vivait chaque seconde comme si elles étaient les dernières.
- Tu es magnifiques.
- Je voudrais faire l’amour comme les gens. Que tu viennes en moi et que tu m’aimes jusqu’à la fin de ma vie.
Lucie retira ses mains de derrière le dos. Sa belle robe noire glissa le long de ses épaules, avant de rebondir sur ses hanches et s’étaler sur le sol.
Pendant un instant, Sébastien sentit ses jambes défaillir… Il était simplement l’homme le plus heureux de la terre, plus que le milliardaire ou le maître du monde des mortels.
Sébastien fixa les dessous de la beauté : un soutien-gorge noir et transparent soutenait une poitrine de rêve. À travers la matière, le regard soumis devinait les aréoles claires et des tétons pressés par la contrainte. Lucie fit un pas en arrière pour s’affranchir de sa robe autour des chevilles. Son shorty de résille noir habillait son sexe et le fragile sous-vêtement constituait le dernier rempart à sa virginité.
Sébastien prit Lucie dans ses bras et bouches contre bouche, ils savourèrent un long baiser. Les mains fortes caressèrent les petites fesses et Lucie sauta dans les bras de l’amoureux, enroulant ses jambes autour de sa taille.
Sébastien fit un tour sur lui-même pour la faire rire et il la déposa sur le lit ferme. Lucie remonta plus haut sur le lit et ajusta sa tête sur le traversin. Elle regarda l’homme de sa vie se déshabiller et quand il vint s’agenouiller sur le lit, elle vit le désir déformer le caleçon.
Les doigts de Sébastien dévoilèrent un premier bonnet et il rua sa bouche sur la tétine qui commençait à s’éveiller. Il bouscula cette poitrine avec ses doigts, avant de la libérer pour en apprécier toute la douceur et la fermeté.

La main de Lucie se tendit vers la bosse qu’elle agaça pour la démesure. Ses doigts goulus cueillirent le membre et la main entière commença à donner le plaisir. Elle bouscula la fermeté du réservoir de vie et remonta sur l’outil de ses rêves.
L’envie encouragea sa bouche à saisir la verge tendue et Lucie l’aima. Elle savait qu’il adorait sa langue et le vice de ses petites dents, alors elle insista. Lucie avait appris très vite et pendant un instant, elle se dit qu’elle pourrait être maîtresse de monde.

Elle libéra le membre de sa bouche et baissa les yeux, avant de retirer son dernier sous-vêtement... Sur le flanc, Sébastien se cala sur un coude et Lucie vint plaquer ses deux fesses contre le ventre du mâle. Elle écarta les jambes, les cuisses et, le sexe de Sébastien cogna contre le pubis lisse.
Les doigts virils caressèrent précieusement le temple... La belle planta ses petites canines dans sa lèvre et elle ferma les yeux… Sébastien recula le bassin pour pointer son éclaireur sur le trou juteux. L’ogive en équilibre se noya lentement… Il guetta la transe de Lucie, il s’enfonça délicatement en elle et il la déflora.
Troublée, elle se délecta de cette présence immobile dans son ventre. Sébastien entama des intrusions lentes et régulières : complètes. Il cueillit la bouche et ils mêlèrent leurs langues.

Sébastien avait accéléré ses assauts, sa peau commençait à se couvrir de moiteur… Son entrain bousculait la lourde poitrine que Lucie devait stabiliser avec ses bras.

Soudain, Sébastien s’agita et grogna, avant de hurler sa jouissance. Entier en elle, il jouit puissamment et à son tour, Lucie ronronna en sentant la semence fuser copieusement dans son ventre.

Ils restèrent ainsi, fusionnés et le plaisir lutta encore quelques secondes contre la fatigue qui ne tarda pas à les terrasser.

Demain serait un nouveau jour fait de peur et d’angoisse. Mais Lucie et Sébastien s’étaient secrètement promis de ne les affronter – qu’ensemble.

FIN

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