Vacances de neige - Départ

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Proposée le 18/11/2009 par Cidoux

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Isabelle se réveille. Elle cligne des yeux, éblouie par la clarté. Qu'est-ce qui la gêne ainsi ? Elle réalise tout à coup. La queue de Michel ! Ils ont dormi dans cette position, la verge ne l'a pas quittée de la nuit ! Pourquoi ne la ressent-elle que maintenant ? La vérité se fait jour : Il bande ! C'est ça qu'ils appellent des matins triomphants, devine-t-elle. A cette pensée les muscles du vagin s'adaptent à l'intrus, la gêne se transforme en plaisir. Une bouffée de chaleur irradie son ventre et se propage à tout son être. Elle frissonne. « Je dois être couverte de chair de poule ! » s'avoue-t-elle.
Son compagnon respire régulièrement, il dort encore. Isabelle remue les fesses. Elle adore sentir bouger en elle le pieu de chair. L'excitation la gagne. Elle cherche du doigt le petit point sensible. Elle tremble. La vibration se transmet à la queue et de la queue à son vagin. Une onde de désir la submerge. Elle se gourmande. Elle ne va quand même pas jouir juste de la présence d'un sexe masculin immobile dans son ventre ! Un sourire effleure ses lèvres. Pourquoi pas ? L'idée d'arracher son plaisir, non de le voler à un homme endormi est terriblement érotique. Elle s'applique à maîtriser les mouvements de son bassin, à éviter qu'un réflexe ne réveille Michel.
Peine perdue. Il grogne dans son dos. Une main tâte la hanche, remonte sur la poitrine et empaume un sein. Cela manquait à Isabelle. Elle soupire. Michel prend conscience de la place qu'occupe son sexe et veut s'écarter.
- Non, je t'en prie !
Elle n'a pas à le prier très fort pour qu'il obéisse.
- Fait doucement s'il te plaît.
- Comme cette nuit ?
A la pensée de l'étreinte dans l'obscurité elle rougit.
- Oui.
Il retire sa queue profondément fichée et la renfonce de nouveau.
- Ouiii...
Sans se désunir, il place Isabelle à quatre pattes et la pénètre à grands coups de reins. La jeune femme se tord. Une main soupèse un sein l'autre fouille l'entrejambe à la recherche du clitoris. Elle ne sait que faire de ses mains à elle. Elle veut participer, elle doit participer. D'un coup de bassin elle désarçonne son cavalier, et avant qu'il ne puisse se plaindre, lui saute dessus et s'empale sur la queue qui vient de la quitter. Michel sourit à la vision des seins qui gigotent au-dessus de sa tête. Il tend les mains en coupole. Isabelle y repose la poitrine. Elle se démène sur la verge qui la transperce. Le bruit du rideau que l'on tire dans la pièce à coté ne l'interrompt pas. La sarabande qu'ils mènent a réveillé le dortoir. Elle n'en éprouve aucune honte, tout à son plaisir. Michel n'a même pas entendu. Il profite d'un instant de répit ou Isabelle reprend son souffle pour prendre la jeune femme à bras le corps et basculer sur le lit. Elle écarte les cuisses pour le recevoir le plus profond possible. Elle ressent jusqu'aux orteils les vibrations transmises par le choc du gland contre le col de l'utérus. Tout à coup la pensée que c'est la dernière fois qu'elle fait l'amour avec Michel l'assombrit. L'excitation retombe comme un soufflet. Elle subit passivement la fin de la joute jusqu'à la satisfaction du désir masculin.

Il s'est rendu compte trop tard du changement de comportement et n'a pu interrompre la montée de la jouissance. Il ne sait à quoi l'attribuer. Couché à ses coté, il lui tient la main.
- Qu'as-tu ? Je t'ai fait mal ?
- Non, non.
- Ce n'était pas bien ? Excuse-moi je n'ai pas pu m'arrêter.
- Oh ce n'est pas ça !
- Alors quoi ?
Une larme perle au coin de l'œil d'Isabelle. Michel est tout retourné.
- Je t'ai fait de la peine ? Tu es triste ? Dis-moi ce qu'il se passe.
- Je suis triste à la pensée que nous allons nous quitter, que nous ne ferons plus...
Elle n'ose achever. Il le fait pour elle.
- Plus faire l'amour ? Pourquoi ? Tu ne veux plus ?
- Ce n'est pas ça, mais...
- Qui nous empêchera alors ? Qui nous interdira de nous rencontrer ? Paris n'est pas si loin de Lyon que je sache !
- Tu crois ?
- Je fais assez souvent le trajet. Deux heures de TGV !
- Tu accepteras me rendre visite ?
- Cette question ! Evidement ! J'ai ton adresse. Laisse-moi ton numéro de téléphone, ton portable, ton émail...
- Ça va ! Ça va, ça suffit, n'en rajoute pas. Tu me donneras aussi tes coordonnées, que je puisse me décommander !
La jeune femme est rassurée, Michel semble tenir à elle. Leur aventure ne sera pas une simple amourette de vacances. Le garçon consulte sa montre. Il se redresse vivement et rugit.
- Branle bas de combat !
Il saute hors du lit oubliant sa nudité et ouvre la séparation.
- Debout là dedans ! Tout le monde sur le pont !
- Qu'est-ce qui se passe ?
Isabelle se pointe derrière lui. Elle est nue elle aussi.
- Il se passe que nous n'avons qu'une heure et demie pour nous préparer, ranger la cuisine et vider les lieux !
- Comment ?
- Eh oui ! Il est huit heures et demie et je dois impérativement rendre les clés de l'appartement avant dix heures. Plus le temps de flemmarder.
Françoise et Sylviane s'étirent et s'assoient sur leur lit. Elles n'ont pas enfilé leur pyjama et ne semblent pas remarquer leur nudité ni celle de Michel et Isabelle.
- Allez, encourage Michel, debout !
Péniblement Françoise se déplie. Annie ne fait pas mine de bouger.
- Debout toi aussi !
Il fait voler la couverture et les draps et découvre l'adolescente.
- Hiiii !!!
Elle se lève d'un bond et s'enferme aux toilettes.

Les jeunes femmes s'activent, sortent les sacs, vident les placards. Personne ne songe à s'habiller. Michel en se retournant sur ses colocataires le remarque avec surprise. Dans un premier réflexe, il cherche à se couvrir, puis le comique de la situation l'emporte : dans l'excitation du moment, les jeunes femmes n'ont pas conscience de leur état. Il se précipite dans la cuisine pour préparer le dernier petit déjeuner. Il est inutile de promener sous leurs yeux ses bijoux de famille, cela pourrait les réveiller et ça, ce serait dommage !

Annie sort des toilettes. Elle a oublié ses sous-vêtements. Elle s'avance toute timide pour les récupérer. Elle s'arrête stupéfaite : tout le monde est à poil ! Michel a un éblouissement devant les petits seins hauts placés, les hanches graciles et la touffe de poils qui cache sa puberté. Sa virilité, bien que mise à mal par Isabelle se redresse. Confus, il se cache derrière la porte du réfrigérateur.
- Viens ici m'aider au lieu de rester plantée à ne rien faire ! l'apostrophe sa sœur.
- Mais...
- Il n'y pas de mais ! Dépêche-toi on n'a pas le temps !
Est-ce que Sylviane se rend compte de ce qu'elle dit ? pense Michel qui s'amuse comme un fou. L'adolescente n'ose désobéir. Elle attrape le sac que lui jette sa sœur et s'en sert d'abord de bouclier. Au bout d'une minute elle cesse de se protéger des regards. Puisque sa sœur l'ordonne, elle se laissera admirer et admirera à son tour ses compagnons de chambre ! Ostensiblement, elle se promène à la recherche de ses affaires. Les jeunes femmes n'y font pas attention.

- Le déjeuner est prêt !
Michel remplit les tasses. Elles s'assoient autour de la table et se jettent sur la nourriture. Il est ravi. Quatre jolies demoiselles sans voile devant lui, n'est-ce pas ce dont il rêvait en début de semaine ? Françoise lève le nez de son bol. Elle croise le regard brillant du garçon, puis contemple ses amies nues comme elle.
- Oh !
- Qu'est-ce qu'il y a ? interroge Isabelle.
- Tu t'es regardée ?
La confusion s'empare des trois femmes. Annie ne comprend pas, elle savait bien, elle, que tout le monde était à poil. Elle croyait qu'elles le faisaient exprès. Les autres ne savent comment se protéger. Elles se retournent contre Michel.
- Tu ne pouvais pas nous avertir ? lance Françoise la plus remontée.
- Avertir ? Pourquoi ?
- Oh ! Le cochon !
- Eh ! Oui, quand je me suis aperçu de notre... euh... manque de vêtement, je voulais vous prévenir... (C'est faux, il n'a jamais eu l'intention de les avertir) juste à ce moment, Sylviane a obligé Annie à rester nue.
- Moi ? Je l'ai obligée ?
- Oui, tu ne m'as pas laissé le temps de m'habiller !
- J'ai cru alors que vous m'offriez un dernier cadeau.
- C'est ce que j'ai pensé aussi. J'étais gênée tu sais, déclare la jeune fille.
Elle n'ajoute pas qu'ensuite elle a aimé le regard de Michel sur son corps. La première, Isabelle se rend compte du comique de la situation et étouffe un sourire. Françoise, moins discrète pouffe, manque de s'étouffer et enfin éclate d'un rire contagieux qui entraîne tout le monde. Ils sont nus ? La belle affaire ! Une minute après, Françoise essuie ses larmes. Ils se lèvent pour débarrasser la table. Ils se bousculent pour entrer et sortir de la cuisine. Les peaux se frôlent, les mains cajolent au passage, s'attardent sur un sein, un ventre. Sans se concerter, chacun n'emporte qu'une tasse ou une cuillère avec lui pour prolonger ce tendre instant. Ils sont heureux.
- Bon, Sylviane et Annie, allez vous habiller dans la salle de bain, ordonne Françoise. Pendant ce temps, Michel et Isabelle m'aident à faire la vaisselle et ranger la cuisine.
- Je n'ai pas terminé ma valise, se plaint celui-ci.
- Qu'as-tu fait pendant que nous remplissions nos sacs ?
- Le petit déjeuner pardi !
- Bon, range tes affaires, Isabelle et moi on s'occupe de la cuisine.
Sylviane et sa sœur se dirigent vers la salle de bain. Le couloir est étroit. Michel s'aplatit contre la porte du placard pour céder le passage. Annie, involontairement frotte le ventre sur les fesses du jeune homme. Elle rougit et s'enferme précipitamment.

La jeune fille grimpe dans la baignoire. Sa sœur règle la température de la douchette.
- Tourne-toi que je t'arrose.
- Viens avec moi, ce sera plus commode.
Sylviane a peur. Peur de toucher la peau douce de sa sœur. Peur de ne pas résister à l'envie folle de la serrer dans ses bras. Déjà tout à l'heure dans l'instant de folie qui a suivi la découverte de leur nudité, malgré le plaisir des caresses données et reçues, elle a regretté de ne pouvoir se consacrer en priorité à Annie.
- Viens... S'il te plaît.
L'adolescente brûle de retrouver les sensations délicieuses qui l'ont assaillie la veille, quand sa sœur (oui, elle est sûre que sa sœur y a pris une part prépondérante) sœur l'a caressée. Sylviane enjambe le rebord. Annie se colle à elle. Leurs lèvres se joignent. L'adolescente patouille la poitrine de la jeune femme qui fouille sa bouche de la langue. Annie tremblante prend la main de Sylviane et la glisse entre leurs ventres sur son sexe. Sylviane n'y tient plus. Son doigt s'insinue dans la fente et chatouille le petit clitoris. Son autre main agace le téton de la jeune poitrine. Annie gémit. Elle sent monter en elle le fourmillement qui l'a tant émue la veille.
Tout à coup, l'aînée se retire.
- Non, je t'en prie... Je... Nous sommes pressées, laisse-moi te savonner.
Les caresses n'ont plus la même saveur pour l'adolescente qui rend le même service à Sylviane...

A dix heures moins dix, l'appartement est vidé, les sacs et la valise rangés dans le corridor.
- Contrôlez que vous n'avez rien oublié, j'appelle la responsable pour la visite de l'appartement.
- Mes lunettes !
Annie se précipite sur le rebord de la fenêtre où elle les avait laissées.
- Il était temps ! Je fais un dernier tour pour vérifier.
Il revient avec une paire de gants.
- Qui a oublié ça ?
- Euh... C'est moi, rougit Annie.
- Tiens, ce n'est pas grave puisque je les ai retrouvés.
La jeune fille les fourre dans une poche de son sac. Michel se dirige vers le téléphone mural. Il attend plusieurs secondes que la standardiste réponde.
- Allô !... Est-ce que quelqu'un peut venir vérifier l'appartement... Oui, nous partons... Dans cinq minutes ? D'accord, nous attendons... Pas besoin ?... J'ai compris, je ferme à clé et je me présente à l'accueil. Merci mademoiselle.
Il se retourne vers l'adolescente :
- Annie, tu peux appeler l'ascenseur s'il te plaît ?
Ils trimballent les bagages. La cabine est longue à venir. Ils ne sont pas les seuls à quitter la résidence. Enfin la porte s'ouvre. Deux jeunes filles sortent poussant un chariot remplis de draps et de serviettes de bain.
- Vous partez ?
- On ne peut rien vous cacher.
- Quelle chambre ?
- Au fond à droite.
- La gouvernante est passée ?
- La gouvernante ? Ah, oui ! Non, elle doit passer dans...
Il regarde sa montre.
- ...Maintenant !
La porte de l'autre ascenseur s'ouvre. Une jeune femme en sort, l'oreille collée à un portable.
- Allez mesdemoiselles, ne flemmardez pas, sinon vous serez en retard !
Elle se tourne vers Françoise.
- Vous êtes la chambre du fond ?
Cela fait sourire Michel qu'on puisse confondre Françoise avec une chambre !
- C'est moi, répond-il, j'ai fermé à clé.
- Montez à l'accueil, j'avertirai directement pour la caution.
- Merci mademoiselle.
Ils se retrouvent dans le hall d'entrée.
- A quelle heure est votre train ? demande Michel.
- A trois heures et demie, répond Françoise qui retrouve son rôle de responsable du groupe des filles.
- Que voulez-vous faire ? Déjeuner ici, où descendre à Cluse y prendre le repas ?
Les jeunes femmes se concertent du regard.
- On préfère descendre tout de suite c'est plus prudent.
- A vos ordres mesdemoiselles !
Il se dirige vers le comptoir. Isabelle lui glisse un papier dans la poche. Il le consulte discrètement. C'est l'adresse et le numéro personnel de la jeune femme. Il sourit. Pendant que la réceptionniste prépare la note de téléphone et de l'utilisation de la lingerie, il inscrit sur une carte de visite professionnelle son adresse personnelle et le téléphone de son appartement. Il la remettra en cachette.
Les jeunes femmes jettent un dernier coup d'œil au paysage. Michel leur montre le parking extérieur. On ne distingue pas les voitures enfouies sous une épaisse couche de neige.
- J'ai de la chance que ma voiture soit garée à l'abri. Nous n'aurons pas à déblayer la neige à coup de pelle.
Les jeunes femmes se regardent soulagées. Quelques taches sombres signalent l'emplacement des autos déjà parties. Des engins de déneigement circulent pour dégager l'aire, il faut faire de la place aux nouveaux arrivants.
- Je n'ai pu commander qu'un seul traîneau. Il emportera les bagages. Veux-tu les accompagner Annie ? Nous te rejoindrons à l'accueil des voitures, là où nous avons débarqué à notre arrivée.
Ils n'ont pas longtemps à attendre le traîneau qu'ils chargent. Ils regardent partir Annie ravie de la promenade et, bras dessus bras dessous, s'avancent d'un bon pas sur le chemin enneigé. Michel isole Isabelle. Les deux autres femmes ne lui disputent pas la place. Quand il pense que personne ne les regarde, il glisse dans la poche de la jeune femme la carte de visite qu'il a préparée. Elle le remercie d'un sourire.

La descente sur Morzine est facile. Les trois jours de beaux temps après les abondantes chutes de neige ont permis de dégager la chaussée. La voiture est silencieuse, chacun s'abîme dans ses souvenirs.
Michel conduit prudemment. Il rencontre de nombreux véhicules qui rallient la station. Il lui semble que par un fait exprès il croise les plus encombrants en pleine épingle à cheveux ! Isabelle a pris place à ses cotés sur le siège avant. A l'arrière, Françoise s'est installée entre les deux sœurs.
Tout en conduisant, il repense au petit déjeuner du matin, à leur nudité et à la séance de caresses coquines qui a suivi. Qu'elles étaient jolies ses compagnes ! Toutes différentes, toutes aussi belles les unes que les autres. En y réfléchissant, il se rend compte qu'il n'en a pas profité pour s'occuper d'Annie. A peine l'a-t-il gratifié de quelques attouchements presque innocents. Il aurait pu la caresser sans s'attirer de reproche. Il n'y a pas pensé dans l'ambiance érotique du moment. Il faut dire qu'Isabelle monopolisait son attention. Tant pis, il se contentera du souvenir d'hier soir quand il embrassait sa poitrine pendant que ses compagnes la caressaient.
Après un croisement délicat, il tourne la tête vers sa voisine. Il aimerait poser les doigts sur la cuisse, serrer le genou. Malheureusement, la conduite sur route de montagne requiert l'usage des deux mains. Dans le rétroviseur, il aperçoit les trois passagères qui contemplent en silence le paysage. Quelle semaine ! On peut dire qu'il a été gâté. Chaque jour sa dose de sexe, ses doses de sexe plutôt. Jamais il n'avait été à pareille fête. Il tourne la tête vers Isabelle. Isabelle... Il sourit au souvenir de leur folie amoureuse la soirée qu'ils ont passé seuls dans l'appartement. Il se revoit portant la jeune femme, leurs sexes soudés... Attention ! La voiture mord le bas coté, il redresse. La manœuvre n'a pas dérangé ses passagères absorbées par leur rêverie. Il s'efforce de ne pas trop penser à Isabelle ni aux autres jeunes femmes et concentre son attention sur le macadam, un accident est si vite arrivé...

Françoise songe à son aventure du mercredi. La colère la reprend. La considérer comme une prostituée dont on monnaye les faveurs ! Quels salauds ! Les Robert étaient pourtant sympathiques. Les deux soirées précédentes s'étaient bien déroulées, surtout la deuxième. Elle a goûté la satisfaction mêlée d'un soupçon de honte de faire l'amour à un homme en présence de sa femme qui les caressait. Elle a aimé se faire enculer pendant que Josiane et elle se gnougnoutaient. Jamais elle n'aurait imaginé supporter, pire, apprécier une telle étreinte. Aura-t-elle le courage de la demander à un de ses amants ? Ou faudra-t-il toujours une présence féminine pour faire passer la pilule ? Avec qui essayer ? Michel et Isabelle ? Non, ils sont dans le début de leur liaison et ne comprendraient sa requête. Elle connaît d'autres couples qui accepteront. Sa rêverie la ramène à la dernière soirée chez les Robert. Que serait-il advenu si elle ne s'était pas enfuie ? Se seraient-ils jetés sur elle, Gérard et son invité ? Aurait-elle été brutalisée, soumise à une double pénétration ? Ou au contraire submergée de caresses ? Autant de questions sans réponses. Avec stupéfaction elle découvre qu'elle en éprouve du regret. Serait-elle dépravée ? Pas question de succomber à ces fantasmes douteux, pas question ! Elle rougit en se souvenant que ce matin elle a rangé dans son sac l'adresse des Robert au lieu de la jeter comme elle en avait primitivement l'intention...

Annie admire le paysage. Elle reconnaît un passage où avec le cours de ski elle a sué sang et eau dans les bosses. Son esprit vagabonde. Elle se revoit dans les bras de Michel qui l'extrait de la poudreuse. Elle se souvient de l'émotion intense qui l'a submergée lorsque qu'un gant s'est posé par inadvertance sur sa poitrine. Plus que lorsque sa main à elle s'est refermée sur la tige du sexe. Elle ferme les yeux sur l'image du gland apparaissant et disparaissant entre ses doigts. L'image s'estompe remplacée par une jeune fille, elle, subissant les caresses de ses amies. Oh ! Quelle sensation ! Mon dieu qu'elle était bête d'empêcher Isabelle de la caresser sous la douche et dans le lit. Et ce matin ? Qu'est-ce qui lui a pris dans la salle de bain ? Comment se sont-elles retrouvées, sa sœur et elle, debout dans la baignoire se caressant la poitrine et le sexe ? Elle rougit au souvenir. Oui, c'est elle qui a commencé, pour retrouver la sensation délicieuse de la veille. Elle n'en a pas eu le temps. Sylviane l'a laissé faire un instant puis lui a demandé de cesser sous prétexte qu'elles étaient pressées. Elles n'en ont pas reparlé mais arrivée à Paris ne va-t-elle pas lui faire des reproches ? Elle se défendra en lui disant que c'est sa faute, qu'elle n'avait pas à la forcer à évoluer nue devant un homme ! Que cela lui avait donné des idées ! Aurait-elle préférée qu'elle se jette à la tête de Michel ? Michel... Est-ce qu'il l'a trouvé jolie ? Il restait caché dans la cuisine, ne disant rien. Elle rougit. Un homme l'a vue nue, entièrement nue, plus que nue puisqu'elle a fait un strip-tease devant lui ! Un petit rire la secoue. C'était une riche idée ça ! Comment se fait-il que sa sœur ait accepté, elle n'en revient pas ! Pauvre Sylviane... Comment a-t-elle fait pour supporter si longtemps leur père. Que cela a du lui faire mal quand il a couché avec elle ! Quel âge avait-elle ? Dix ans quand il a commencé ! Qu'aurait-elle fait, elle, s'il était entré dans sa chambre et avait voulu l'embrasser ? Aurait-elle su se défendre ou aurait-elle succombé comme sa sœur ? Elles vont avoir la maison pour elles seules. Est-ce que Sylviane acceptera qu'elle invite des amis, des garçons ? Non pas des garçons, ils lui font peur. Ce qu'elle en a vu et touché n'est pas pour la rassurer. Elle expérimentera avec des copines les caresses découvertes pendant ces vacances. Elle commencera avec Martine sa meilleure amie. Oh ! Elle a un frère un peu moins âgé. C'est une idée, elle demandera à Martine de contrôler avec elle si le sexe d'un garçon est comme celui d'un homme, s'il durcit sous les caresses... Annie s'endort bercée par sa rêverie.

Sylviane sourit en regardant le paysage enneigé. Elle ne s'attendait pas à une semaine si mouvementée, si riche en événements, si... si agréable, oui agréable. Un seul regret, n'avoir pu, ne pas avoir eu le courage de faire l'amour avec Michel. Avec lui, gentil comme il est, elle est sûre qu'elle y serait arrivée. Il aurait du insister l'avant veille quand ils étaient seuls dans l'appartement. Elle était presque prête. S'il l'avait forcée peut-être que le déclic aurait été suffisant ? C'est vrai que sur le coup elle a été heureuse de la discrétion du jeune homme. Non, il a eu raison, c'est mieux ainsi. Elle n'aurait pas supporté une désillusion. N'empêche, les regrets ressurgissent au moment de la séparation. Elle se persuade que si la cohabitation avait duré un peu plus, oh ! Pas beaucoup, deux jours, pas plus, il aurait réussi à vaincre sa phobie. Tant pis ! Il est préférable ne plus y penser. Isabelle a mis le grappin dessus et elle ne se voit pas le disputer à son amie. L'image de Joseph un collègue de bureau s'inscrit en surimpression sur le paysage. Joseph son amoureux transi ! Toujours prêt à la seconder. Elle a décliné ses invitations sans le décourager. Pourquoi n'accepterait-elle pas enfin un rendez-vous ? De Joseph sa pensée vagabonde à Isabelle. Elle a découvert celle-ci durant son séjour. Jusqu'ici elle était plus proche de Françoise. Un frisson l'ébranle au souvenir des caresses échangées sous la douche et dans le silence du dortoir les soirs où Françoise partageait la couche de Michel. Le rouge de la honte monte au visage. Annie, sa petite sœur naïve les a surprises. Qu'a-t-elle pensé ? Qu'est-ce qui lui a pris d'accepter le strip-poker ? Non, ça, elle ne le regrette pas, c'était bien amusant ! Elle occulte l'épisode de la masturbation. Il vaut mieux ne plus y penser. Elle n'en parlera pas à Annie, peut-être celle-ci oubliera. La séance de ce matin aussi était trop drôle ! Elle se promenait nue comme un ver et elle ne s'en apercevait pas ! Qu'est-ce qu'elle avait devant les yeux, des peaux de saucisson ? Un petit rire nerveux la secoue. Dire qu'elle a obligé Annie à faire comme elle. Elle se rend compte que sa sœur était consciente de la situation. Elle ne devait rien comprendre, la pauvre ! De la chambre son imagination la transporte dans la salle de bain. Elle se souvient de son émotion en serrant Annie contre elle sous la douche. Comment en est-elle arrivée là ? Et la veille ? Oh ! Le plaisir de mêler ses doigts à ceux d'Isabelle et de Françoise et de faire jouir l'adolescente comme si ce n'était pas sa sœur ! Ne l'a-t-elle pas embrassé, fouillé de sa langue une bouche avide de nouveauté ? C'est presque une... un inceste, oui. Un inceste... Le spectre de son père resurgit. Terminé ! Terminées les angoisses, les sueurs froides. Plus jamais elle tolérera ses mains sur son corps. Il fichera le camp ou gare à lui !
Sylviane regarde par la vitre. L'auto traverse Morzine. Michel roule au pas, évitant les groupes de skieurs, spatules sur l'épaule qui tardent à laisser le passage. Quelle chance oui, d'avoir passé les vacances à Avoriaz où les autos n'ont pas droit de cité !

Isabelle contemple le conducteur. Elle lui trouve un joli profil. Il lui rappelle un cousin dont elle était follement amoureuse à treize ans. Cela n'avait pas duré. Lors des vacances suivantes, le garçon l'avait déçue. Elle avait grandi tandis que lui restait aussi bête ! Par contre elle se souvient de l'émotion qui l'étreignait quand elle le regardait comme mainte...
« Mon dieu ! Je suis amoureuse ! » L'évidence la laisse pantoise. A son âge ! Se comporter comme une collégienne ! Et alors ? Quel mal y a-t-il ? Elle pourrait plus mal tomber. Michel s'est comporté en vrai gentleman pendant ce séjour. Il a fait l'amour à chacune d'entre elles d'accord, mais n'était-ce pas convenu dès le départ ? Jamais il ne les a forcées. Il est resté d'une correction exemplaire envers Annie qui elle, aurait bien aimé qu'il soit plus entreprenant ! Elle croise les yeux du conducteur. Elle essaye de charger son regard de tout son amour. Elle brûle de se déclarer mais recule.
« Je ne vais pas lui annoncer tout de go que je suis amoureuse de lui et cela devant les filles ! Rien de tel pour faire fuir un mec ! » Elle le fera, plus tard dans l'intimité, lorsqu'il la rejoindra à l'adresse qu'elle lui a communiquée. Elle s'imagine l'écoutant déclarer sa flamme, non, c'est elle qui se déclarera pendant qu'il l'embrassera, que ses mains douces papillonneront sur sa peau, que ses lèvres téteront ses seins, sa bouche, son sexe. L'image est précise, Isabelle frémit de la tête aux pieds.

Un coup de frein la réveille. Michel évite une auto qui débouche sur sa gauche à la sortie de la station des Gets.
- Pas de mal là dedans ? Excusez-moi, mais j'ai préféré céder le passage à ce chauffard qui ne respecte pas la priorité.
- Ne t'excuse pas, déclare Françoise, tu as raison d'être prudent. Nous ne sommes pas pressés.
Non, ils ne sont pas pressés. Tant qu'ils sont ensembles les vacances ne sont pas terminées. Ils redoutent l'instant de la séparation. Ils n'échangent pas trois phrases jusqu'à la gare de Cluse, mais le silence n'a rien de pesant. Chacun rend grâce à ses voisins de ne pas l'importuner et de respecter sa rêverie...

Michel arrête le moteur. Ils ne bougent pas, Il leur faut plusieurs secondes pour redescendre dans la réalité.
- Voilà, nous y sommes. Il est presque une heure de l'après-midi, je vous propose le petit restaurant que l'on aperçoit de l'autre coté de la place.
Oui, le petit restaurant qui ne paye pas de mine est parfait. Ils y seront au calme, mieux que dans la brasserie remplie de voyageurs bruyants à coté de la gare. Ils y passent les heures qui les séparent du départ du train. Ils égrènent les souvenirs de leur séjour alternant les séances de fou rire et les moments nostalgiques.

Michel vide le coffre. Chacune prend son sac. Françoise se présente la première pour le baiser d'adieu. Il l'embrasse sur les joues.
- Non, mais qu'est-ce qui te prend ? Est-ce ainsi qu'on dit au revoir à des amies ? N'est-ce pas Isabelle ?
Elle plaque un baiser ventouse sur les lèvres du garçon. Il l'enserre de ses bras. Le bout de la langue de la jeune femme vibre entre ses gencives. Ravi, il subit l'intromission s'amusant à surprendre les regards indulgents des voyageurs qui les croisent. Sylviane offre ses lèvres. Ils se donnent un baiser qui leur rappelle ceux échangés dans le grand lit. Annie s'avance la tête basse. Elle aimerait qu'il l'embrasse sur la bouche comme sa sœur. Les yeux fermés, elle tend la figure. Il dépose un baiser sur la joue.
- Embrasse-là, va... Elle en meurt d'envie, lui souffle Sylviane.
L'adolescente frémit et se colle à lui quand une bouche s'applique sur ses lèvres et qu'une langue entrouvre ses dents pour jouer avec sa langue. Elle tremble au point qu'il doit la soutenir. Il la pousse dans les bras de sa sœur. Isabelle les yeux brillants assiste souriante aux baisers. C'est son tour. Elle se blottit dans ses bras.
- Venez dit Françoise aux deux autres, Isabelle nous rejoindra.
Michel est content de sa discrétion. Il embrasse la jeune femme à petits coups sur les yeux, les joues, la commissure des lèvres. Ces préliminaires l'énervent. Elle prend la nuque de Michel et plaque la bouche sur celle du garçon...

Ils se séparent. Il est l'heure du TGV. Ils rejoignent leurs amies sur le quai. Annie se précipite vers eux.
- Vous voilà enfin ! Le train arrive !
La motrice entre en gare. Dans le vacarme du roulement et le grincement des freins, Isabelle demande en confidence au jeune homme.
- Tu m'appelleras ?
- Oui !
- Quand ?
- Bientôt, je te promets.
Il les regarde monter en voiture et ne quitte la gare que lorsque la queue du train disparaît dans un virage. Il rejoint son auto. Isabelle lui manque déjà ! Il ne conçoit plus l'existence sans la jeune femme. Il est amoureux ! La découverte le fige sur place. Il ne pensait plus que cela puisse lui arriver. Il l'appelle demain, non pas demain c'est dimanche. Il l'appelle lundi ! Pourquoi lundi ? Pourquoi attendre ? Non, ce soir ! Dès son arrivée à Lyon il décrochera le téléphone. Elle sera déjà chez elle, les TGV vont vite ! Fier de sa décision, il met le moteur en route...

Trois mois plus tard, Michel et Isabelle se marient, Françoise, Sylviane et Annie comme témoins.