Elle prefère l'amour en mer...

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Proposée le 15/07/2009 par loups

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Sur ce ponton habituellement noir de monde, nous n'étions que deux. Lui et moi, pour mon plus grand plaisir. C'est lui qui m'avait proposé cette séance matinale, prétextant que sans la pression des autres, je progresserais sûrement plus vite. Je luttais depuis la veille contre mon imagination, car je savais que je ne devais pas espérer trop de cette leçon.
Après tout, les premières heures du jour sont bien les meilleures pour apprendre à conduire mon bateau, et il ne devais s'agir que de cela. Du moins dans sa tête.

*
Nous nous sommes retrouvés très tôt, et comme les amis que nous étions nous sommes fait la bise en plaisantant, avant de débâcher mon bateau, véhicule jusqu'ici réticent à mes efforts de maîtrise.

La première étape consiste à le sortir de mon emplacement, l'équivalent d'un rangement en bataille pour les voitures. Si cette manœuvre paraît aisée sur la route, sur l'eau, où les courants se mettent de la partie, elle devient un vrai défi. Bien décidée à ne pas passer pour une potiche dès les premières minutes, je m'applique tant et si bien que je parviens à m'en sortir honorablement. Il sourit, et déclare que je n'aurais pas du le faire lever si tôt si je n'avais pas besoin de lui.

Je me retiens de lui rétorquer que l'idée était de lui, soucieuse à la fois de ne pas paraître ingrate mais surtout de ne pas lui donner l'impression de flirter. Mon désir de lui est assez fort pour brouiller mes récepteurs, et j'avais donc décidé à l'avance de ne rien tenter sur la base de mes fantasmes. S'il me prend pour une groupie en chaleur, je perds toute mes chances. Je mise donc sur l'inaction, quitte à paraître frigide.

Ma première tentative d'appontage le rassure bien vite sur son utilité. Si l'on veut encore une fois se référer à la voiture, il s'agirait de réaliser un créneau sur une route verglacée. Alors que je passe à trois mètres du ponton, bien incapable de rattraper ma manœuvre, il éclate de rire et se place derrière moi.

Je tente de réprimer le frémissement qui me parcourt, mais je suis presque sure de ne pas y être parvenue totalement. Nous sommes tout deux debout face au volants, ses bras de sportifs m'enserrant pour atteindre le volant et le levier de vitesse. Cette position tellement cliché me met mal à l'aise, mais alors que j'essaie de me dégager, il me dit de rester là et de garder les mains sur le volant « pour mieux sentir le bateau ». Cette technique pédagogique aurait certainement pu être efficace, si seulement son visage avait été moins proche du mien, si sa voix douce et grave ne me faisait pas fantasmer sur la manière qu'il aurait de m'exciter en faisant l'amour... vraiment, j'aurais pu mieux sentir le bateau si je n'avais pas été occupée à sentir la pointe de mes seins s'éveiller sous mon maillot de bain et cette délicieuse chaleur naissant dans mon ventre.

Imperturbable, il réalise un appontage parfait, se recule et me dit de réessayer. Mon corps tout entier proteste contre cette distance, je tente de le réprimer tandis que je rate une nouvelle fois ma manœuvre. A ce moment, je ne sais même plus si c'était ma concentration qui défaillait ou juste mon inconscient qui appelle à une nouvelle leçon corps à corps.

Toujours est-il qu'il reprend sa place derrière moi, tellement près cette fois que mon dos est collé à son torse, à son ventre... oserais-je me plaquer plus contre lui encore ? Non, je m'étais promis de ne pas céder à la tentation. Rien dans son comportement ne me permet d'y croire, même si ses mains recouvrent maintenant les miennes et que je peux presque sentir son souffle sur mon épaule. Il me dit de réessayer, qu'il me corrigera si ça ne va pas. Cette voix... Déconcentrée une nouvelle fois, je démarre si vite qu'il doit retenir nos corps qui partent en arrière. Délicieuse sensation que ce corps contracté qui m'empêche de bouger... soudain il stoppe le bateau, violemment : sans le voir, j'étais trop près du ponton, à deux doigts de l'accident.
Ce nouveau mouvement nous projette en avant, et il met par réflexe sa main sur mon ventre pour me retenir. Ce geste aurait été anodin si je n'avais pas été vêtue uniquement de mon maillot de bain, si mon corps n'avait pas été déjà si réceptif et surtout s'il n'avait pas laissé sa main en place en m'expliquant pourquoi j'avais raté ma manœuvre.

*

Le bateau, moteur coupé et sans attaches, dérive, mais peu m'importe, saoulée que je suis par sa main sur ma peau et sa voix si sensuelle.
Alors que je m'attend à le voir retirer sa main à la fin de son explication, je sens au contraire ses doigts commencer à bouger et me caresser doucement, sans que le ton de sa voix ne change le moins du monde. Je tourne la tête, interloquée, pour enfin le
regarder dans les yeux. Il me sourit, glisse sa main sur ma hanche afin de me faire pivoter doucement, et cesse de parler.
Décidant qu'il n'est plus temps pour moi de rester immobile, je m'approche de ses lèvres, méfiante. Il ne bouge pas, et lorsque ma bouche se pose sur la sienne, accepte le baiser calmement.
Un peu perturbée par ce manque de réaction, je me recule. C'est alors que ce garçon, que je connaissais placide et réservé, se révéla.

Sa main restée sur ma hanche me colle à lui avec force, et avant que je puisse comprendre quoi que ce soit il m'embrasse, violemment. Ses dents rencontrent les miennes, mordent ma lèvre, sa langue joue avec la mienne avec une hargne que je ne lui connaissait pas. Je suis enlevée dans ce tourbillon de passion, incapable de saisir autre chose que ce corps qui se presse au mien, que cette érection que je sens naître sur mon ventre.
Déjà très excitée par les effleurements chastes de notre leçon de conduite, je sens mon corps plus tendu que jamais, mes seins pressés contre lui sont douloureux de plaisir.
Ne se méprenant pas sur mes gémissements, il entreprend de me déshabiller, ou plus précisément de m'arracher les deux pièces de mon maillots de bains.
Il me soulève ainsi nue, sans cesser d'embrasser mon corps, et me jette sur la banquette du bateau. Surprise mais ravie de ce traitement, je me redresse un peu et retire son short, avec le même désir que celui dont il a fait preuve quelques secondes plus tôt .
Ses doigts trouvent mon sexe trempé, et il me masturbe avec une douceur que démentent ses dents qui à présent mordent mes tétons. Les petits cris qu'il m'arrache l'encouragent, et je m'abandonne complètement à sa rage sexuelle. Notre position ne me permet pas de le caresser, et je suis de toute façon bien trop tétanisée par le plaisir brut qu'il me procure.
Je brûle d'envie de recevoir sa violence contenue au plus profond de moi, et le lui fais savoir.
Il m'adresse un sourire carnassier qui à lui seul m'aurait transformée en fontaine et me soulève de nouveau, pour me poser à présent dur le bord du bateau, qui penche légèrement.
Dans cette position, et s'il se tient à genoux, nos sexes peuvent se rencontrer comme ils le réclament si fort. Nous ne pourrons pas tenir bien longtemps, mais nous sommes si tendus l'un et l'autre que nous n'allons de toute façon pas pouvoir faire durer les festivités.

La précipitation des événements ne m'a pas encore permis de jeter un coups d'œil sur l'objet de mes désirs. Alors que je m'en saisis pour l'aider à se guider dans cette position incommode, je le découvre assez moyen, du moins par sa largeur, mais plutôt long. Je le découvre surtout incroyablement tendu, ce qui déclenche en moi une envie impérative qui m'empêche de m'attarder plus.

*

La première pénétration est une délivrance. Je ne peux retenir un grognement, auquel il répond, la tête enfouie dans mon cou. Il entame alors un rythme infernal, qui me coupe le souffle et manque de me faire tomber à la renverse dans l'eau tant ce plaisir est violent. Après un laps de temps qui dut être plutôt court, du fait de son intensité, il se retire et éjacule sur mon ventre, dans un soupir de satisfaction animale. Il prend alors délicatement mon visage entre ses mains, me sourit comme on s'excuse et m'embrasse doucement. Je savoure sans vergogne cette douceur nouvelle, rendue plus exquise encore par sa semence chaude que je sens couler sur ma peau et l'épuisement de mon corps rompu.

*

Sans un mot nous sautons dans l'eau, profitant de sa fraîcheur après ses instants si troublants. Toujours nu, il vient se coller à moi, et accrochés au bateau nous nous laissons dériver quelques instants, repos bien mérité pour nos corps épuisés.

Ce fut lui qui reprit la parole, et je crois qu'il s'excusa pour sa rapidité, peut être même pour son acte. Je l'embrassais pour le faire taire, et lui répliquais que nous aurions bien l'occasion de prendre notre temps une autre fois, car après tout il me devais encore quelques leçons de conduite...