Standasturmfuhrer 1

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Proposée le 21/02/2009 par jessey

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LE STANDARSTURMFUHRER (1)



11 Aout 1945.
Cette histoire m'a été racontée par Hélène une vielle amie de longue date de mon père. En fait après m'en avoir parlé, elle s'est levée et s'est dirigée vers une lourde commode en merisier. Elle ouvrit avec quelques difficultés le tiroir du bas et sortit sous quelques linges bien rangés une sorte de gros cahier fermé par un ruban bleu.
Revenant vers moi avec ce document jauni par le temps, elle se rassit dans son fauteuil Voltaire en face de moi.
- Jess, je suis une vieille dame, je suis prête à partir rejoindre mon vieux Antoine, je voulais te donner ce document que j'ai écrit pendant la fin de la seconde guerre mondiale.
- C'est trop d'honneur Hélène ! J'en suis flatté. Que puis-je faire ?
- C'est mon secret, une histoire vécue en 45, au moment où tout allait si mal en France...
-Dois-je comprendre que c'est un journal intime ?
- Jamais personne ne l'a lu... Même pas Antoine... Je te le confie mais je veux que tu me fasses une promesse ?
- Oui... Il n'y a aucun problème Hélène ! Vous pouvez compter sur moi.
- Alors je te donne ce livre secret, l'histoire banale d'une femme qui avait 24 ans à l'époque en 45.
- Hélène croyez-vous que...
- Tu en feras ce que tu en voudras, mais après que je ne sois plus de ce monde Jess !
- Hélène pourquoi ne pas le garder dans vos affaires ?
- Jess... Je n'ai pas d'enfants, comme tu le sais. Je n'ai plus personne de proche derrière moi sinon le fils de mon ami Robert... Toi Jess !
- Je suis confus Hélène... lui répondis-je en prenant le manuscrit qu'elle me tendait.
- Promet-moi de n'en prendre connaissance qu'après ma mort...
- Je vous le promets Hélène, pour que personne ne puisse en prendre connaissance, je vais le mettre dans mon coffre fort, bien à l'abri des indiscrets. Vous pouvez me faire confiance.
- Alors je te le confie en toute confiance mon garçon, dit-elle d'une voix chevrotante
Je pris le manuscrit, d'où s'échappait une odeur mélangée de vieux papier et de lavande. Sur la page de garde en lettres écrites à l'encre violette je pouvais lire
« Mes souvenirs avec Eros »
S'apercevant que je venais de prendre connaissance de ce titre, Hélène précisa ;
« - Tu sais j'ai vécu... des aventures d'une femme dans la tourmente de la guerre, ce manuscrit est plein d'histoires coquines... Mais ne faillis pas à ta promesse !
- Je ne trahis jamais une promesse Hélène ! Mon père m'a apprit à respecter une parole !
- Je te fais confiance mon garçon, me dit-elle en avalant une dernière gorgée de thé !

Rentré chez moi, j'ouvris mon coffre et après avoir senti une nouvelle fois l'odeur envoutante du manuscrit qu'Hélène m'avait confié, je le mis au fond derrière des documents personnels et le coffre à bijoux de ma femme.
Trois ans se sont écoulés depuis ce jour mémorable. Hélène avait rejoint son Antoine depuis plusieurs semaines. Nous étions tous attristés par ce départ que nous attendions d'un jour à l'autre, du fait de l'état de santé de notre amie.
J'avais presque oublié ce manuscrit qu'elle m'avait confié jadis !
Puis un soir, alors que je devais travailler à la rédaction d'un de mes livres, je me suis levé pour aller chercher un document personnel dans ma bibliothèque. Après avoir trouvé celui-ci, mon regard se posa sur le cadre cachant mon coffre fort scellé dans le mur en pierres de ma longère.
Je posais mon document sur un guéridon et avec une certaine appréhension, je retirais le cadre puis ouvris la porte blindée du coffre, après avoir composé les codes clés de celui-ci. Je retrouvais le manuscrit que j'avais caché il y a de cela plusieurs années.
Le souvenir de cette remise de document intime revenait à mes pensées. J'entendais au fond de moi la douce voix d'Hélène. Une pensée émue m'envahit alors que je serrais le manuscrit contre ma poitrine. J'avais respecté sa volonté. Ce soir je me dis que je pouvais enfin être délivré de cette promesse.
Après avoir refermé mon coffre et remis en place le cadre, je revins vers mon bureau. J'aimais la douce ambiance de ce bureau où trônait un tas de bibelots et de souvenirs entre des amas de livres. Mon antre !
Je dégageais au maximum tout ce qui m'encombrait devant moi, j'abaissais la lampe un peu plus afin de mieux voir ce que ce document scellé d'un beau ruban bleu en satin contenait. La douce odeur de vieux papier et de lavande m'envahit à nouveau, malgré les longs mois d'isolement. Emu, j'ouvris celui-ci. Il devait faire approximativement deux cent pages écrites recto verso de cette belle écriture calligraphique pour la plupart à l'encre violine.
Je tombais sur une enveloppe fermée, quelque peu épaisse. Que pouvait-elle contenir ? Intrigué avec le sentiment de violer un secret, j'ouvris l'enveloppe sur laquelle rien n'était écrit sinon une pensée séchée collée au coin.
Elle contenait à priori des vieilles photos en 24/36 dentelées sur le pourtour. Certaines comportaient quelques mots écrits au verso. Qu'elle fut ma surprise de découvrir une magnifique jeune femme nue, sous toutes les coutures. Il y avait là au moins une trentaine de ces photos, peu précises... Approchant ma grosse loupe que j'avais sur mon bureau, je reconnus Hélène, merveilleusement belle, un corps de rêve, des seins magnifiquement bien proportionnés, une toison excitante, certaines d'entre elles étaient d'un érotisme intense, déclenchant involontairement une érection de ma part.
Repoussant ces photos sur mon bureau, je me mis à découvrir ce qu'Hélène à l'époque avait écrit.
« 27 Aout 1948. Paris.

Vous, qui allait découvrir mes plus intimes secrets, je vous confie ceux-ci.

Tremblant presque d'émotion, je regardais une nouvelle fois les photos repoussées pelle mêle avant de me lancer dans la plus incroyable lecture érotique de l'époque, pourtant d'après ce que je savais de mon père... puritaine.

A suivre