Les passions ordinaires Acte IV

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Proposée le 4/05/2011 par CAVAL

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LES PASSIONS ORDINAIRES

Pièce de théâtre en 5 actes et une Farandole

La scène est à Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
Le style de cette pièce de théâtre essaye de reproduire la langue de l'époque (règne de Louis XIV), donc celle de Molière, de Madame de La Fayette?

Résumé des 1er, 2ème acte et 3ème acte actes : Le jeune marquis de Saint-Aubin a pour maîtresse Louise du Bois. Il est le beau-fils du Comte de Toucheboeuf, second époux de sa mère. Il est épris d'Amandine de Jamois dont il n'a pas encore demandé la main. Or il apprend qu'elle doit se marier avec son beau-père.
Marie de Toucheboeuf, sa demi-s'ur, dont la servante s'avère très délurée, doit se marier le jour même avec le comte de Montgaudier.
Il décide de visiter Melle de Jamois.

Personnages :
Le Marquis de Saint-Aubin : jeune homme d'une vingtaine d'année
Mademoiselle Marie de Toucheboeuf : sa demi-s'ur, de 19 ans qui sort du couvent
Mademoiselle Françoise de Toucheboeuf : s'ur ainée de Marie (demi-s'ur du Marquis)
Le Comte de Montgaudier: ami du Marquis et fiancé de Marie
Le Chevalier du Bois : ami du Marquis
Madame Louise du Bois : Femme du Chevalier du Bois
Le Comte de Toucheboeuf : beau-père du Marquis et père de Marie et Françoise
Suzon : femme de Chambre de Marie
George : valet de la maison des Toucheboeuf
Alain : valet de la maison du comte de Montgaudier
Amandine de Jamois : Jeune femme à marier
Le comte de Brancher : oncle et tuteur d'Amandine de Jamois
Louison : chambrière de Melle Amandine de Jamois


QUATRIEME ACTE

La chambre d'Amandine de Jamois. Les rideaux du lit à baldaquin sont ouverts. Amandine est assise dans son lit et sa chambrière, Louison, va et viens dans la pièce.

Scène 1
Amadine de Jamois, Louison

LOUISON :
Allons Madame, il faut vous lever. Ce n'est pas une heure pour rester au lit. La journée est belle et le temps est doux. Vous pourriez aller au parc.
AMANDINE :
Tu as raison, mais c'est une souffrance pour moi, d'être toute une journée sans voir celui qui possède mon c'ur.
LOUISON :
Je connais bien celui auquel vous pensez. Le marquis de Saint-Aubin est certes un bel homme, mais le croyez-vous digne de votre c'ur ? On le dit volage avec de multiples maîtresses.
AMANDINE :
Je sais cela. Mais je suis certaine qu'il n'aime que moi en vérité. Si un jour je deviens sa femme, il me sera fidèle. Je ne peux voir les choses autrement.
LOUISON :
Madame, méfiez-vous des hommes et de leurs beaux discours. Ils sont prêts à tout pour conquérir le c'ur d'une belle jeune fille.
AMANDINE :
Louison, je sais que tu préfères les femmes aux hommes, tu m'en as donné plusieurs fois la preuve. Je ne t'en veux pas, car j'ai beaucoup aimé les caresses que tu m'as prodiguées, même si la religion les réprouves et que ma vertu en souffre parfois. Tu as su même m'emporter dans une jouissance dont j'étais incapable d'imaginer qu'elle fut possible. Mais voilà, je suis très attirée par les hommes, enfin, surtout par le Marquis de Saint-Aubin. Le corps dénudé de quelques garçons de ferme m'a mise en émoi.
LOUISON :
Madame, comment pouvez-vous dire qu'il vous plait tant ? Avant de préférer les femmes aux hommes, quelques garçons de ferme, comme ceux dont vous parlez, m'ont culbuté dans la grange du château de Monsieur votre parrain. Lubin, qui m'a déflorée n'avait pas une face aimable, mais un vit admirable de vigueur et d'agilité. Par contre, Criquet, tout beau qu'il était, il avait une minuscule verge dont il ne savait pas se servir.
AMANDINE :
Ces rapports avec les gens de notre maison ne semblent pas t'avoir déplu. Pourquoi donc les femmes ont-elles tes préférences à présent.
LOUISON :
Parlons en, Lubin certes m'a donné du plaisir, mais c'est l'un des rares, sinon le seul. Criquet m'a prise avec violence, j'en étais toute courbaturée après et sans que j'éprouve aucun plaisir. Les autres, avec un gros membre ou avec un petit, ils faisaient leurs affaires sans se soucier le moins du monde de moi.
AMANDINE :
Je ne vois pas où tu veux en venir.
LOUISON :
A ceci Madame. Tant que vous n'aurez pas vu votre ami nu comme à sa naissance, vous ne pourrez pas juger du bien fondé de votre embrasement pour lui. Et encore, le verdict, vous ne pourrez le donner qu'après la nuit de noce, lorsque votre époux vous aura défloré et que vous aurez pris du plaisir ou non dans les déduits partagés avec lui. Là seulement vous pourrez me dire : « Je l'aime ».
AMANDINE :
Louison, tu rapportes tout aux sexes des hommes et à celui des femmes. Tu oublies trop souvent que sont les sentiments dans les rapports que peuvent avoir un mari et sa femme qui soude le couple. Certes je partagerai sa couche, mais avec bonheur et confiance ; car c'est ce qu'il m'inspire en tout ce qu'il me dit, me fait ou m'écrit.
LOUISON :
Il se peut Madame. Mais force est de constater qu'un homme recherche son plaisir avant de combler sa femme. S'il n'arrive pas à lui donner du plaisir, elle devra subir. Elle le délaissera, n'ayant pour seul but que d'avoir des enfants. Entre chaque marmot, l'époux ira voir ailleurs pour contenter ses besoins. Donc Madame, les sentiments sont certes une belle chose, mais les rapports physiques sont le ciment des unions.


Scène 2
Amadine de Jamois, Louison, Le comte de Brancher

COMTE DE BRANCHER (entrant dans la pièce) :
Bonjour ma nièce. Quoi vous n'êtes pas encore levée à l'heure qu'il est. Allons un peu de courage.
AMANDINE :
J'étais sur le point de mettre pied-à-terre au moment où vous êtes entré Monsieur mon parrain. Je suis, par contre, totalement réveillée et devisais avec ma chambrière.
COMTE DE BRANCHER :
Il vous faut vous lever d'autant plus que ce jour est un grand jour.
AMANDINE :
Je ne vois pour quelle raison mon oncle.
COMTE DE BRANCHER :
J'ai pris une résolution qui vous concerne.
AMANDINE :
Une résolution ?
COMTE DE BRANCHER :
Vous êtes ma filleule, je vous chéris comme c'est mon devoir, puisque je suis votre seul parent. Votre situation n'est pourtant pas enviable : Mes fils et ma fille mariés, je suis dans l'incapacité de vous donner une forte dote pour que vous puissiez prendre un bon époux.
AMANDINE :
Je sais cela monsieur.
COMTE DE BRANCHER :
Pour dote vous avez votre seule beauté, mais cela n'est pas suffisant pour attirer les prétendants. Pourtant, j'ai décidé de vous donner un époux qui fera votre fortune.
AMANDINE :
Vous voulez me marier ?
COMTE DE BRANCHER :
Oui ma nièce. Le mariage est une chaîne à laquelle on doit porter toutes sortes de respect. Aussi je compte sur vous pour que vous en usiez comme il se doit. La famille d'où nous venons, vous comme moi, est de bonne race, exempte de tout reproche, et votre union ne devra pas être traité avec mépris.
AMANDINE :
Mais, Monsieur mon oncle, je ne m'oppose pas à m'unir à un homme. Dois-je choisir cet époux que vous souhaitez ?
COMTE DE BRANCHER :
Je l'ai fait pour vous ma chère enfant. Car voyez vous, les mariages d'amour ne sont que romans. Si on s'épouse c'est pour allier ses maisons et ses familles et pour donner une descendance illustre. Croyez-en mon expérience. Je me suis marié trois fois. La première fois par devoir, mon épouse m'a aimé lorsque je lui ai demandé de le faire. La seconde fois par amour, ce fut un désastre. La troisième par raison, j'étais âgée, elle était jeune et notre union fut et est encore un long fleuve tranquille.
AMANDINE (à part) :
Mon Dieu, à quel homme va-t-il me donner. (Au comte) : Et quel est cet époux que vous avez choisi pour moi.
COMTE DE BRANCHER :
Notre proche voisin, de bonne noblesse.
AMANDINE (à part) :
Ce ne peut être que mon beau marquis.
COMTE DE BRANCHER :
Qu'en dites-vous ?
AMANDINE :
Je me marierai puisque vous pensez que c'est pour mon bien.
COMTE DE BRANCHER :
C'est parler sagement. Votre futur mari est de haut mérite et je gage qu'il saura toucher votre c'ur.
AMANDINE :
J'en suis certaine mon oncle. Votre choix ne peut être que bon pour moi et doux pour tout mon être, tant vous m'aimez.
COMTE DE BRANCHER :
Je suis fort aise de constater que cette union, loin de vous rebuter, semble vous ravir.
AMANDINE :
Et quand devra avoir lieu à cérémonie ?
COMTE DE BRANCHER :
Aujourd'hui même. Vous signerez le contrat de mariage avec votre époux, mon très grand ami le comte de Toucheboeuf.
AMANDINE (défaillant) :
Le comte de Toucheboeuf ?
COMTE DE BRANCHER :
Ma nièce, vous êtes trop sensible. Reprenez-vous. Cette union est précipitée peut être, mais je désire qu'elle se face rapidement. (A part) Elle n'a pas besoin de savoir qu'en la donnant au comte, celui-ci efface la dette que je devais lui rembourser. Quelle bonne affaire pour moi, j'efface une dette et je me décharge de cette jeune fille qui me coute : Sa toilette, ses leçons, sa chambrière? Tout cela commence à me coûter fort cher.
LOUISON :
Mais Monsieur le comte, le comte de Toucheboeuf a trois fois l'âge de votre filleule. Est-ce bien raisonnable qu'un homme, quel que soit ses grandes qualités, prenne une si jeune épouse.
COMTE DE BRANCHER :
Voilà les servantes qui s'opposent aux décisions du maître à présent. J'ai pris la résolution d'unir par cet hymen, la famille des Toucheboeuf à la mienne. Il sera l'époux d'Amandine.
LOUISON :
Monsieur, vous voulez donc le malheur de votre filleule ? Elle a droit à un amour autre que celui d'un vieux barbon.
COMTE DE BRANCHER (manquant de donner à soufflet à la chambrière) :
Taisez-vous impertinente. Je ne sais ce qui me retient de ne pas vous chasser. Vous prenez céans certaines privautés qui ne me plaisent point. Vous parlez fort mal d'un de mes plus chers amis et de plus le futur mari de votre maîtresse. Tenez, je préfère me retirer plutôt que de poursuivre avec vous. Soyez prête pour cet après-midi Mademoiselle.


Scène 3
Amadine de Jamois, Louison

LOUISON :
Avez-vous perdu la parole. Ce n'est pourtant pas à moi de prendre votre défense. Ce projet est insensé, et c'est à vous de le dénoncer et de tout faire pour que votre oncle s'en détache.
AMANDINE :
Mais que pourrais-je faire ? Mon oncle est décidé à me faire épouser le comte de Toucheboeuf, rien ne le fera changer d'avis. J'ai cru un instant qu'il parlait du Marquis de Saint-Agant.
LOUISON :
Mais justement, il faut lui dire que vous n'aimez pas le comte, mais que son fils vous irait. C'est à vous et non à lui que votre mari doit plaire.
AMANDINE :
Pourtant, mon oncle a une telle emprise sur moi que je ne me sens pas de force d'aller contre sa volonté.
LOUISON :
J'en suis à me demander Madame, si vous aimez tant le beau marquis. Votre ardeur semble soudain si faible. Deux êtres qui s'aiment vraiment sont prêts à lutter contre tout ce qui pourrait entraver leur amour. Ou il se peut que vous ne fussiez pas certaine de son amour.
AMANDINE :
Tu me fais grand tord Louison. Oui j'aime le Marquis. Et je crois que ses sentiments pour moi sont réels également.
LOUISON :
Et tous deux, brûlez-vous de vous marier ensemble ?
AMANDINE :
Naturellement.
On frappe à la porte au fond de la chambre. Louison va ouvrir.


Scène 4
Amadine de Jamois, Louison, le Marquis de Saint-Aubin

LOUISON :
Monsieur le marquis, vous céans. Je ne sais si Madame pourra vous recevoir.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Il faut pourtant que je la visse sur l'heure.
AMANDINE :
Marquis, venez, prêt de moi. Vous voulez me voir, me voici. Laisse-nous Louison, je dois m'entretenir avec Monsieur de Saint-Aubin.
LOUISON :
Bien Madame, je me retire. Mais je vous en conjure, soyez prudente.


Scène 5
Amadine de Jamoi, le Marquis de Saint-Aubin

MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Cher ange, je me jette à vos pieds, mon c'ur est au désespoir.
AMANDINE :
Tout comme vous, mon ami, je ne suis pas sans savoir.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Depuis que mon beau-père m'a dit qu'il vous prenait comme épouse, mon c'ur est en émois et je suis bien incapable de réfléchir. Ne pouvons-nous pas infléchir Monsieur votre parrain.
AMANDINE :
Malheureusement je ne crois pas que cela soit possible. Il a décidé de la chose avec votre beau-père et ne voudrait pour rien au monde se dédire. De plus, en me mariant à lui, cela le dispense de me constituer une dote. Mon parrain n'est pas un mauvais homme, mais il est toujours attentif à l'état de sa bourse. L'âge venant, l'économe est devenu avare. Aussi, moi, sa filleule, suis-je un sujet de dépenses qu'il considère inutiles.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Il veut donc se débarrasser de vous.
AMANDINE :
Tout du moins de me placer, en se disant que mariée au comte de Toucheboeuf, je ne risque de manquer de rien. Mais en cela il n'a pas même voulu écouter mon c'ur. Pour lui l'amour n'a rien à voir avec le mariage.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Il n'est malheureusement pas le seul à le penser.
AMANDINE (se levant) :
Monsieur, je vous aime. (Elle se pend au cou du Marquis)
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (la serrant contre lui et l'embrassant fiévreusement) :
Amandine, ma mie, vous êtes l'être que j'aime le plus au monde.
(Melle de Jamois se détache du marquis, fait trois pas en arrière et fait glisser sa chemise de nuit jusqu'à ses pieds, elle se retrouve nue)
AMANDINE :
Venez Marquis.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (la regardant avec ravissement) :
Ma mie, j'aimais votre face, votre chevelure, votre cou, la rondeur de la naissance de vos seins. Cependant, votre corps est un enchantement. Je ne peux croire qu'il en existe de plus sublime sur la terre. Aucune dame de la Cour ne peut rivaliser devant vous. Pâris, lors de son jugement, vous aurait donné sans hésitation sa pomme d'or. Si j'étais roi, je quitterais mon royaume pour vous aimer.
AMANDINE :
Je vous en prie, ne parlez pas tant, venez mon ami. J'ai froid, venez tout contre moi dans mon lit, je vous en supplie.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (commençant à se déshabiller) :
Vos désirs sont des ordres.
AMANDINE :
Vous vous mettez nu ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Comme vous l'êtes ma mie. Je ne pourrais vous réchauffer si je garde le moindre vêtement sur moi.
AMANDINE :
Même votre chemise ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (enlevant sa chemise et se retrouvant nu devant sa maîtresse, le sexe déjà gonflé) :
Même la chemise.
AMANDINE :
Mon dieu, que fais-je ? Mon ami, aidez moi à ne pas défaillir, ma vertu est en cause.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Ma mie, au-dessus de votre vertu il y a l'amour qui nous unit. Je ne peux supporter qu'un autre que moi soit votre époux dès ce soir. Alors, laissez-moi avoir la préséance sur lui.
(Il l'a entraînée sur le lit).
AMANDINE :
Vous avez un si beau corps vigoureux, avec' Un si beau vit.
(Elle prend en main le sexe de son amant à la grande surprise de celui-ci, mais également à sa grande satisfaction).
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (prenant lui-même les seins d'Amandine en main) :
Merci pour cette douce caresse.
AMANDINE :
Mais que faisons-nous ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Laissez-vous aller, ma mie, laissez-vous gagner par le plaisir.
AMANDINE :
Mais mon mari ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Laissez donc le comte de Toucheboeuf, pour l'instant c'est moi qui suis dans vos bras et qui vous baise tout le corps : Ces tétons sublimes, fermes au toucher, doux à la caresse, aux pointes érigées. Et votre ventre, voyez ma main qui le parcourt, jusqu'à cette touffe de poils noirs comme l'ébène.
(Il baise le corps de la jeune femme tout en parlant).
AMANDINE :
Oh ! Que vos mains sont douces, mais devons-nous allez plus loin.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Il le faut bien, sinon comment voulez-vous prendre du plaisir ? Tenez, ne ressentez-vous rien lorsque ma main frotte doucement votre entrejambe. Oh ! mais je vois que par ici les poils sont humides. D'où vient ce liquide, mais de ce petit trou. Ouvrez les jambes ma mie que je l'explore.
AMANDINE :
Je n'ose.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Escambillez-vous comme on dit dans votre langue d'oc, ouvrez voluptueusement vos jambes, voilà, c'est bien. Il est tant que je m'occupe de cet écoulement.
(Le marquis plonge la tête entre les jambes d'Amandine tandis qu'elle est allongée, jambes largement ouvertes. Son souffle s'accélère sensiblement, puis sa tête dodeline de droite et de gauche).
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Il me semble que vous appréciez. Voudriez-vous que je cesse alors que cela vous fait tant de bien ?
AMANDINE :
Je vous en conjure, n'arrêtez pas. Continuez !
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Encore une fois, vos souhaits sont pour moi des ordres.
AMANDINE :
Mon dieu, pardonnez-moi.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (se relevant et se couchant littéralement sur Amandine) :
Dieu est amour, c'est lui qui a modelé votre corps parfait. En m'occupant ainsi de lui, je ne fais que célébrer sa création. Lorsqu'il a créé la femme, il était d'une grande inspiration, d'un talent totalement abouti. Avec vous, d'une ébauche, il a fait un chef-d'?uvre. Détendez-vous, je viens en vous.
AMANDINE :
Mais, non ce n'est pas possible. (Elle pousse un petit cri).
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Voilà, ce n'était rien, maintenant vous n'aurez que du plaisir.
(Le marquis effectue des mouvements de va-et-vient en pénétrant Amandine qui n'est pas longue à accéder à l'orgasme. Le marquis l'accompagne dans la jouissance).
AMANDINE :
Je ne pensais pas qu'on puisse ressentir de telles choses. J'ai vu, lorsque j'étais à la campagne, une chambrière se faire prendre par un valet. Pour moi l'amour était une chose brutale ; plaisante, mais brutale. Tandis que vous, mon ami, vous avez su me prendre avec douceur et me donner infiniment de plaisir.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
C'est donc en regardant les gens à votre service que vous avez appris qu'il convient de prendre en main la verge des hommes pour les contenter ?
AMANDINE :
Oui, je l'avoue. Je voulais vous complaire en restituant les gestes que j'avais vus faire par cette chambrière avec le valet. Cela allait-il ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Ma mie, vous m'avez pleinement contenté. Avez-vous vu d'autre chose que fit votre chambrière ?
AMANDINE (rougissante) :
Oui, mais je n'ose pas même en parler. Quant à le faire, je ne pense pas que cela puisse être possible. Il m'a déjà été difficile de sentir votre corps tout contre le mien, d'envisager votre verge et de la prendre ne main. Je ne vois pas comment je pourrais la porter à ma?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Vous y viendrez peut être un jour. La seule chose c'est que je souhaite que ce ne soit pas avec mon beau père.
AMANDINE :
J'ai soudain une crainte. Voyez cette tache de sang sur le drap. Vous avez pris ma virginité.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Oui, et j'en suis fort aise. Pas autant que je vous l'ai prise, que ce ne soit pas le comte, votre mari, qui puisse la prendre. Ainsi lorsque vous entrerez dans son lit vous ne serez plus vierge et c'est une excellente chose.
AMANDINE :
Mais que dira-t-il lorsqu'il verra que je ne suis pas pucelle ?
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Pas grand-chose, je vous assure. Il sera déjà ravi d'avoir entre ses bras et sous ses draps une si belle jeune fille. Le fait que vous soyez vierge sera pour lui totalement secondaire.
AMANDINE :
La seule pensée que le comte de Toucheboeuf puisse me prendre dans ses bras, se frotter contre moi, comme vous venez de le faire, me glace le sang. Je ne sais comment je pourrais le supporter.


Scène 6
Amandine de Jamois, Louison, le Marquis de Saint-Aubin

LOUISON (entrant précipitamment) :
Madame, on vient !
AMANDINE :
Mon ami, il faut vous sauver.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (se jetant hors du lit) :
Adieu ma mie, ou plutôt à tout à l'heure


Scène 7
Amandine de Jamois, Louison, le Marquis de Saint-Aubin, Louise du Bois

AMANDINE (entendant la porte s'ouvrir sans voir qui entre) :
Nous sommes perdus.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (nullement gêné d'être nu) :
Non, ce n'est pas votre parrain. Madame du Bois, quel plaisir de vous voir céans. D'où vient le fait de votre visite.
LOUISE DU BOIS :
Ce serait plutôt à moi de poser cette question. Que faites-vous marquis, nu comme à votre naissance dans la chambre d'une jeune fille.
AMANDINE :
Mon amie, Louise. Oh ! Je vous en conjure ne dévoilez à personne la présence de Monsieur le marquis en ma chambre.
LOUISE DU BOIS :
Mais vous aussi ma jeune amie vous êtes nue. Que peuvent bien faire un jeune homme et une jeune fille totalement nus dans une chambre. Surtout avec cette nouvelle que je viens de recevoir, c'est que c'est Monsieur de Toucheboeuf qui doit se marier avec Amandine et non le marquis de Saint-Aubin.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (se rhabillant tranquillement) :
Madame, je vous ai ouvert mon c'ur. J'aime Mademoiselle de Jamois et de retour elle m'aime. Je ne souffre pas que mon beau-père en fasse son épouse.
LOUISE DU BOIS :
Je partage votre opinion. Un vieux grison comme l'homme qui veut vous prendre pour épouse, ma chère amie, c'est une honte. Votre beauté et votre jeunesse n'est pas digne de lui. Mais laissez-moi tout deviner, Marquis, vous êtes venu prendre la virginité d'Amandine.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
On ne peut rien vous cacher. Cependant, je ne crois pas mentir en disant que Mademoiselle de Jamois me l'a offerte complaisamment ; je n'ai pas eu à la forcer pour obtenir ce que je ne pouvais laisser à mon beau-père.
AMANDINE :
Louise, je vous en conjure, ne me blâmez pas, ne parlez pas. Mon parrain me tuerait s'il apprenait que je viens de me livrer ainsi à un homme, le jour même de mes noces.
LOUISE DU BOIS :
Pourquoi vous blâmerais-je ? Tout le contraire, je vous félicite de cette initiative. Je suis heureuse de savoir que le comte ne sera pas le premier à posséder votre corps. Que mon ami le Marquis lui ait damé le pion me ravis encore plus.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (à part à Louise du Bois) :
De grâce, ne lui dites pas que nous sommes amants.
LOUISE DU BOIS (à part au marquis de Saint-Aubin) :
N'ayez crainte, je préserverai le secret qui m'unit à vous.
AMANDINE :
Vous pensez donc que j'ai bien fait. Pourtant j'ai perdu ma vertu en cette minute d'égarement.
LOUISE DU BOIS :
Cette vertu qu'on livrait à ce vieil homme, elle aurait de toute manière été bafouée. Avec le marquis, je gage que vous ayez pu prendre quelques plaisirs.
(On entend du bruit dans le couloir).
LOUISON :
Mon dieu, votre parrain.
LOUISE DU BOIS :
Marquis sous ma robe.
(Madame du Bois soulève sa robe, le marquis se glisse dessous, entre les jambes de Louise. Une fois la vêture remise en place, il est totalement dissimulé)


Scène 8
Amandine de Jamois, Louison, le Marquis de Saint-Aubin, Louise du Bois, le Comte de Brancher

COMTE DE BRANCHER (ouvrant la porte et entrant dans la chambre) :
Qui est donc chez ma filleule ?
LOUISE DU BOIS :
Ce n'est que moi, comte, pourquoi cet affolement ?
COMTE DE BRANCHER :
J'ai entendu la voix d'un homme dans cette chambre.
LOUISE DU BOIS :
Voyez mon ami, il n'y a point d'homme céans.
(Le comte se précipite vers la porte dérobée par laquelle était entré le marquis, va derrière un paravent, regarde dans les rideaux de la chambre)
LOUISE DU BOIS :
Vous voyez bien, il n'y a personne.
COMTE DE BRANCHER :
Oh, je sais où il est.
(Il se dirige vers le lit, tire d'un mouvement les draps. Amandine se retrouve totalement nue.)
COMTE DE BRANCHER :
Mais que faites-vous donc nue dans votre lit Mademoiselle ?
LOUISON :
J'étais sur le point de donner à ma maîtresse sa chemise de jour. Lorsqu'elle vous a entendu entrer, elle s'est cachée sous ses draps. Vous offensez sa pudeur, Monsieur.
COMTE DE BRANCHER :
La paix. En avait-elle de la pudeur de se montrer nue devant l'homme qui se trouvait dans cette chambre.
LOUISE DU BOIS :
Mais puisqu'on vous dit que l'homme que vous imaginez, n'est pas. Regardez donc sous le lit, ainsi vous serez certain que vous vous êtes trompé.
COMTE DE BRANCHER (regardant sous le lit) :
Non, rien. Il se sera sans doute jeté par cette petite porte qui donne sur le jardin.
AMANDINE :
Non mon parrain, je vous assure. Il n'y a nul homme qui s'est sauvé de cette chambre avant votre arrivée.
COMTE DE BRANCHER :
Vous pouvez le jurer Mademoiselle.
AMANDINE :
Je vous le jure Monsieur.
LOUISE DU BOIS :
Puisqu'elle vous le jure, croyez là.
LOUISON :
Allons, Monsieur, soyez raisonnable, il faut que j'habille Madame.
COMTE DE BRANCHER (à part se retirant) :
J'étais pourtant certain d'avoir entendu la voix d'un homme dans la chambre de ma filleule. Et cela le jour même de son mariage. Il est temps qu'elle quitte ma maison, elle me cause vraiment trop de traquas. Et puis elle est vraiment trop belle pour rester pure plus longtemps. Je ne l'avais jamais vu aussi belle ainsi nue couchée sur son lit. En se mariant avec elle, le Comte de Toucheboeuf est un homme bienheureux. J'aurais peut-être du monnayer mieux ma filleule et obtenir plus en échange de sa main et surtout de sa beauté.


Scène 9
Amandine de Jamois, Louison, le Marquis de Saint-Aubin, Louise du Bois

LOUISE DU BOIS (relevant sa robe) :
Vous pouvez sortir de votre cachette Monsieur le Marquis.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Merci d'avoir sauvé la mise Madame du Bois.
LOUISE DU BOIS (bas au marquis) :
Vous auriez pu vous abstenir de me caresser les cuisses alors que je vous dissimulais.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (bas) :
Vous ne pourrez me faire croire que vous n'avez pas aimé le contact de mes mains sur vos charmantes cuisses.
LOUISE DU BOIS (bas) :
Disons que la situation était périlleuse et que vos pelotages me mettaient dans l'embarras.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN (bas) :
C'est pour cette raison que je ne suis pas allée jusqu'à votre doux sexe Madame. D'ailleurs sous votre robe, le spectacle était très décevant : J'aurais aimé voir vos chaires, mais il faisait vraiment trop sombre.
LOUISE DU BOIS :
Si vous aimez vraiment Mademoiselle de Jamoi, soyez lui fidèle.
MARQUIS DE SAINT-AUBIN :
Si par miracle les choses allaient en s'améliorant, je vous jure que je ferais son bonheur. Mais étant la femme de mon beau-père, je ne saurais comment faire. Je pourrais être son amant, mais cette situation n'est ni viable ni enviable, autant pour elle que pour moi.
LOUISE DU BOIS :
Pour l'instant, Marquis, ensauvez-vous.